Nouveaux outils d'apprentissage : l'intelligence artificielle redéfinit les piliers de l'éducation

À l'heure où l'intelligence artificielle s'impose comme un acteur clé dans la transformation de multiples secteurs, l'éducation n'échappe pas à cette révolution technologique. À Harvard, l'une des institutions les plus prestigieuses au monde, les pratiques traditionnelles d'enseignement et d'apprentissage se métamorphosent pour intégrer les potentialités infinies de l'IA. Le secteur éducatif mauricien n’est pas en reste, il se redéfinit aussi au rythme des avancées numériques.

L’intelligence artificielle bouleverse le quotidien des universités de renom. Dans un article paru sur la Toile, il est indiqué que tel est le cas pour l’Université de Harvard, impliquant étudiants et professeurs dans une adoption rapide de technologies comme ChatGPT. Ainsi, 87,5 % des étudiants utilisent des outils d'IA générative, modifiant leur approche de l’apprentissage et de la recherche. Bien que cela favorise l’efficacité, certaines inquiétudes émergent : inégalités, impacts sur les carrières, et l’idée que l’IA puisse surpasser l’humain d’ici trente ans. En réponse, Harvard a instauré des ressources gratuites, des cours dédiés et des directives pour l’IA. Les professeurs s’adaptent également en intégrant ces outils dans l’enseignement et la recherche. L’institution s’engage activement dans le développement de l’IA, malgré une concurrence technologique accrue.

Le secteur éducatif mauricien n’est pas en reste. Djameel Soobadar, CEO de Myscore, souligne que l’intelligence artificielle fait tous les jours davantage partie intégrante de nos vies. Cela implique, selon lui, d’avoir des systèmes éducatifs proactifs en mesure de préparer les élèves et les étudiants à être des utilisateurs responsables.

« Depuis 2019, l’espace numérique de travail MYSCORE proposait déjà des outils dits intelligents capables d’assister les enseignants dans la planification stratégique des cours, l’optimisation du temps alloué aux chapitres, la détection des zones de difficultés chez les élèves afin de renforcer le soutien scolaire sur des notions précises ou de générer automatiquement une cartographie complète des compétences de l’apprenant grâce à des vues à 360° ».

Djameel Soobadar fait ressortir que ces algorithmes basés sur des moteurs de calcul pouvaient déjà segmenter les résultats des examens afin de proposer des plans d’action concrets pour chaque élève en fonction de ses capacités individuelles. Il ajoute que les indicateurs d’apprentissage sont calculés automatiquement à partir des traces numériques et sont accessibles directement par les élèves afin qu’ils puissent adapter leurs propres stratégies d’apprentissage. Ces systèmes d’aide à la décision jouent un rôle majeur dans l’amélioration significative de la performance académique tout en favorisant la conception d’une IA inclusive et durable.

Allant plus loin, Djameel Soobadar fait ressortir que la dernière version de MYSCORE prévue pour 2025 propose une nouvelle fonctionnalité de l’IA générative aux enseignants. Elle permet entre autres d’enrichir les cours en ajoutant davantage de contenus pédagogiques, de créer des exercices pratiques et des solutions afin de renforcer les compétences de base ou de définir des parcours d’apprentissage selon les forces, les faiblesses et le rythme d’apprentissage de chaque individu.

Il soutient : « En enseignant aux élèves comment utiliser l’IA de manière responsable, nous pouvons les préparer à devenir des citoyens éclairés et des innovateurs conscients de leurs responsabilités envers la société. Concernant l’usage éthique de cette technologie, nos formations mettent l’accent sur le jugement critique vis-à-vis des solutions d’IA, la prise de conscience des responsabilités citoyennes à l’ère de l’IA, et le développement de compétences fondamentales pour que les élèves et les étudiants deviennent des citoyens responsables et créatifs, prêts à s’épanouir. Cela les aidera à acquérir les valeurs, les connaissances et les compétences nécessaires pour examiner et comprendre l’IA de manière critique dans une perspective holistique, comprenant entre autres ses dimensions éthiques, sociales et techniques ».

Aujourd’hui, il existe diverses applications dans les salles de classe. Elles sont : la vérification de l’orthographe et la correction de la grammaire, qui sont intégrées dans la plupart des logiciels d’écriture, les traducteurs en ligne, les applications d’apprentissage des langues, les assistants personnels, les chatbots, les systèmes de tutorat intelligents et les systèmes de gestion de l’apprentissage alimentés par l’IA.

Le pédagogue Kristen Nallan insiste sur le fait qu’il faut accepter que l'intelligence artificielle soit devenue un outil de recherche. Il avance : « En tant qu’enseignant, cela aide à avoir plus de temps pour faire davantage de choses en classe. Cependant, il est très important de savoir donner aux élèves les paramètres à respecter, ainsi que les éléments qu'on veut voir dans leur travail. Cela permet d'encourager les enfants à faire plus de recherches et à être motivés ».

Pour cet enseignant du Bocage International School, il faut montrer aux élèves comment utiliser l’IA, et quelle plateforme est la mieux adaptée pour eux. « J'ai constaté que les élèves sont motivés quand on leur dit qu'ils peuvent utiliser l’IA et ils respectent ainsi les paramètres. J’ai personnellement animé plusieurs ateliers de travail sur l'utilisation de l’IA en classe. Je dirai que c'est important que les professeurs sachent ce que l’IA est et les différentes plateformes qui existent ».

Certains affirment aujourd’hui que l’enfant ne réfléchit pas, mais Kristen Nallan n’approuve pas cette opinion. « L’utilisation de l’IA exige que l'enfant sache écrire un prompt approprié et faire le tri des informations reçues par elle. Je peux dire que les élèves sont fascinés par l’IA, surtout si elle est enseignée par leur professeur », soutient-il.