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Nouveau président du Rotary de Vacoas - Dr Praveen Ramdaursingh : «Mon franc-parler joue parfois contre moi»

Le Rotary Club de Vacoas vient d’introniser son nouveau président, un gynécologue-obstétricien connu pour son dynamisme et sa générosité. Mais Praveen Ramdaursingh vit aussi à cent à l’heure, nage souvent à contre-courant et surtout dit tout haut ce qu’il pense. Quand d’autres se contentent d’un « Closed », dans la consultation du Dr Praveen Ramdaursingh, l’écriteau dit « Sorry, we are closed ». Le cabinet est à l’image du médecin : accueillant. Le gynécologue obstétricien croit dur comme fer dans le customer care. Et rien ne l’énerve autant que le travail mal fait, l’incompétence et les services qui laissent à désirer. « Je suis très exigeant avec moi-même, sur le plan professionnel comme sur le plan social. J’estime que lorsque vous vous engagez à faire quelque chose, il vous faut aller jusqu’au bout », soutient-il. Praveen Ramdaursingh n’a pas hésité à quitter son poste de responsable de l’unité de dépistage et de prévention du cancer du col de l’utérus à l’hôpital Victoria, Candos, il y a quatre ans. « J’ai travaillé pendant 25 ans dans le service hospitalier. Je pense avoir contribué au secteur public de la santé. Puis, j’ai réalisé que le ministère était incapable de faire avancer ce projet que je supervisais. Pour preuve, la campagne de vaccination contre le virus Papilloma (qui provoque le cancer du col) se fait toujours attendre. De plus, il n’y a eu aucune amélioration au sein du service de dépistage du cancer du col de l’utérus. Dans le secteur public de la santé, les gens vous mettent les bâtons dans les roues pour empêcher les choses de bouger. Puis, il y a les égos des politiques. Tout cela est regrettable », clame-t-il sans ambages.

« Deux vies... »

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"21388","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-35602","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Dr Praveen Ramdaursingh :"}}]] Les frères Ramdaursingh.

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/div> Le problème du Dr Ramdaursingh, c’est qu’il dit a un franc-parler. Peu importe les conséquences, il appellera toujours un chat un chat. C’est pourquoi il s’est fait beaucoup d’ennemis. « Parfois, mon franc-parler joue contre moi. J’ai tendance à être sévère avec mes collègues, les infirmières et même mes patientes. On me reproche de ne pas faire de compromis et d’être presque un dictateur. Mais ceux qui me connaissent comprennent et m’apprécient. Dans mon domaine, la moindre petite erreur peuvent avoir de lourdes conséquences, voire fatales. J’ai deux vies entre mes mains. La marge d’erreur doit donc être de zéro. C’est pourquoi je suis intransigeant avec mon entourage professionnel. C’est pourquoi je ne ménage pas mes patientes quand elles ne suivent pas mes consignes », explique-t-il. C’est dans la capitale qu’a grandi Praveen Ramdaursingh, l’aîné d’une famille modeste de cinq enfants. Daya, son défunt père, était chauffeur d’autobus à UBS, alors que sa maman Chinta était couturière. Le jeune Praveen a fréquenté l’école primaire de Tranquebar, puis le collège Royal de Port-Louis avant d’entamer des études de médecine en Inde. Son père rêvait de devenir médecin. Mais devenu orphelin très jeune, il n’est même pas allé au collège. « À l’époque, l’éducation était payante. Je suis heureux d’avoir réalisé un de ses rêves. D’autant que mes frères ont tous fait carrière dans le domaine de la finance », indique-t-il. Daya est décédé à 71 ans, il y a 14 ans, des suites d’un cancer du poumon. « Nous en sommes là grâce à lui. Il était bosseur. Il nous a transmis ses valeurs. Il était aussi très attentionné. Sa famille passait avant tout. Il ne buvait pas, mais fumait depuis ses 16 ans. Il nous a tellement parlé des méfaits du tabagisme que je n’ai jamais voulu fumer une cigarette. Il était toujours à notre écoute. Nous jouions aux dominos durant des heures avec lui. Il était persuadé que l’éducation est la clé de la réussite. C’est bien après sa mort que nous avons su qu’il achetait des livres pour des enfants nécessiteux et payait leurs leçons particulières », confie son aîné.

« Une famille »

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"21389","attributes":{"class":"media-image alignright size-full wp-image-35603","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"523","alt":"Dr Praveen Ramdaursingh :"}}]]Sa fibre sociale, Praveen Ramdaursingh la tient de son père. Il avait d’abord rejoint le Rotary Club de Phoenix avant de faire partie de l’aventure du Rotary Club de Vacoas. « À un moment de notre vie, nous pensons à consacrer un peu de notre temps aux autres. Quand on le fait individuellement, il n’y pas de suivi. En revanche, au Rotary, on fait du social de façon plus organisée et dans le respect de certaines règles. Notre slogan, c’est ‘service above self’. Nous travaillons comme une équipe, nous sommes une famille ! Voir nos projet se concrétiser nous apporte beaucoup de joie et de satisfaction », confie-t-il. Praveen Ramdaursingh a su garder les pieds sur terre. La simplicité reste sa devise. Pour lui, un médecin doit faire preuve d’humilité, surtout envers ses patients. « Il doit toujours se mettre à leur place, les comprendre et surtout ne pas banaliser leur souffrance. Puis, les patients ont droit à l’information concernant leur état de santé. La communication est primordiale, tout comme la sensibilisation du public sur les maladies. Si nous, médecins, voulons prévenir les maladies, il nous faut sortir de notre bulle, descendre de notre piédestal et aller davantage vers le public. Il est grand temps de démystifier la médecine », clame-t-il.

En bref

  • Marié à Aruna, une dermatologue.
  • Deux filles. Amrita, déjà qualifiée comme médecin, va se spécialiser en médecine interne. Deepshikha, elle, vient de terminer sa dernière année d’études en mathématiques.
  • Adore entendre les premiers cris des nouveau-nés et voir le sourire des parents qui voient leur bébé pour la première fois.
  • Ses passions : son travail (il chôme uniquement lorsqu’il est à l’étranger), le sport (court 7 à 12 km d’un trait), le football, le social, les randonnées, la vie…
  • Membre de l’équipe « Amicale des médecins pharmaciens de Maurice », qui jouera deux matchs contre l’équipe française « Los Gringos » à Toulouse, en France, en septembre.

Les priorités du président

(i)            Création de la première unité de soins intensifs d’obstétrique dans le service hospitalier (ii)           Distribution gratuite d’un livret sur l’hypertension artérielle (iii)          Sensibiliser les gens sur la paix et la prévention des conflits (iv)         Recruter de nouveaux membres : « jeunes, moins jeunes, hommes et femmes ayant des idées novatrices pour faire la différence ».

 

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