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Nouveau mécanisme de distribution à l’étude : le gouvernement se lancera en concurrence directe avec les supermarchés 

Pour contrer l’inflation galopante des produits de consommation, le gouvernement envisage de créer un mécanisme inédit de commercialisation. L’initiative vise à introduire une concurrence directe avec les supermarchés, accusés de profiter de la hausse des coûts du fret pour justifier des augmentations de prix. Le Défi Quotidien est en présence d’informations selon lesquelles la State Trading Corporation sera mise à contribution.

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C’est un fait, la flambée des prix exaspère la population. « Il est inacceptable que les ménages soient ainsi pénalisés par des pratiques commerciales douteuses. Le gouvernement va agir », fait comprendre un informateur très proche du dossier. La State Trading Corporation (STC) sera ainsi appelée à élargir son champ d’action pour inclure d’autres produits de consommation courante. L’objectif affiché est clair : il faut impérativement offrir aux consommateurs une alternative aux enseignes de grande distribution, accusées de s’entendre sur les prix au détriment du pouvoir d’achat des citoyens. « En intervenant directement sur le marché, nous voulons forcer les supermarchés à revoir leurs pratiques et à proposer des prix plus justes aux consommateurs », fait-on comprendre.

Smatch

C’est l’importation des produits de consommation de la marque Smatch (NdlR : lait en poudre, huile comestible, grains secs et riz basmati), vers mi-2022, qui a incité le gouvernement à se lancer dans l’importation d’autres aliments. D’ailleurs, l’objectif derrière l’importation des produits de la marque Smatch  était de pousser les gérants des supermarchés à pratiquer une marge raisonnable sur ces quatre produits de consommation de base. « L’objectif a été atteint », souligne-t-on. Le montant de l’huile Smatch, qui était subventionné par le gouvernement, était de Rs 75 le litre et le sachet de 5 kg de riz Basmati était commercialisé à Rs 332. 

Comment cela va-t-il se passer dans la pratique ? Le gouvernement prévoit-il d’installer des points de vente dans des zones stratégiques du pays, afin de garantir un accès équitable pour tous ? « Tout est encore en phase embryonnaire pour le moment. Mais ce nouveau mécanisme proposera une gamme étendue de produits essentiels à des prix compétitifs, réduisant ainsi la pression sur les ménages. L’important est de favoriser une concurrence plus saine en offrant aux consommateurs des options plus abordables », fait ressortir notre source. 

Les responsables de la grande distribution, quant à eux, réfutent les accusations d’abus et mettent en avant la réalité des coûts logistiques internationaux. Ignace Lam, directeur des supermarchés Intermart, estime qu’« il faut laisser jouer la libre concurrence ». « Je souhaite bonne chance au gouvernement. Mais l’experience démontre que l’intervention de l’État n’a jamais marché. Ce n’est pas le rôle de l’État de concurrencer les supermarchés », dit-il. Ignace Lam se rebiffe toutefois au sujet du fret. « Le fret est un problème mondial. Si le gouvernement peut affréter à moindre coût, tant mieux », martèle-t-il.

Couvrir les frais

Nooreza Fauzee, directrice des supermarchés Dream Price, se défend également en soulignant que « nous sommes également impactés par la hausse des coûts de fret et nous faisons de notre mieux pour limiter les répercussions sur les consommateurs ». Elle considère positive l’idée que le gouvernement commercialise des produits de consommation. « Espérons qu’un mécanisme suffisamment performant sera introduit afin d’approvisionner tous les points de vente à travers le pays », dit-elle. 

Nooreza Fauzee reconnaît que la hausse du fret touche aussi son entreprise. « Nous commercialisons nos produits à un prix pouvant couvrir les frais. Ce n’est pas que nous vendons cher, mais nous devons couvrir les frais », dit-elle.

Rajiv Servansing de la STC : «nous nous ajusterons en fonction de la politique du gouvernement»

« Après la COVID-19, la STC a commencé à importer quatre produits : le lait, l’huile, les grains secs et le riz basmati. Par la suite, les prix du lait en poudre et de l’huile ont dégringolé. Les prix des grains secs et du riz basmati se sont, eux, stabilisés. S’il y a une politique du gouvernement dans ce sens, nous nous ajusterons en fonction », déclare Rajiv Servansing, directeur de la STC. Selon Rajiv Servansing, l’intervention de la STC sur le marché a permis de limiter la volatilité des prix de certains produits de consommation courante, offrant ainsi un certain soulagement aux consommateurs. 

Le ministre des Finances : «calmer les envies déraisonnables»

« Nous procéderons à des vérifications des prix des produits. Que ce soit bien clair, la ministre du Commerce et le Premier ministre l’ont aussi dit, nous serons très sévères avec les opérateurs dans la grande distribution s’ils augmentent leurs prix. Nous suivrons de près ce qui va se passer pour empêcher qu’il y ait une hausse artificielle des prix », a fait comprendre le ministre des Finances, Renganaden Padayachy lors du Budget Breakfast, le samedi 8 juin dernier. L’annexe du Budget mentionne d’ailleurs clairement que la loi sera renforcée pour dissuader les mauvaises pratiques. Renganaden Padayachy a donné la garantie que les autorités veilleront à ce que le revenu additionnel qui entrera dans les poches des Mauriciens « ne soit pas mangé d’un coup ». « Nous avons les outils nécessaires comme le ‘mark-up’ que nous pouvons mettre en place pour calmer les envies déraisonnables », a-t-il prévenu.

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