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Nouveau lord-maire : la persévérance de Daniel Laurent

Daniel Laurent Daniel Laurent dit devoir sa réussite au soutien inconditionnel de ses proches.

Daniel Éric Clive Laurent, le nouveau lord-maire, est en poste depuis mardi. Ce père de famille de 40 ans est l’exemple même du courage, de la persévérance et de l’humilité. Il veut que son parcours serve d’exemple. Portrait.

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L’échec scolaire n’a pas entamé sa détermination. Originaire de Résidences-Briqueterie, à Sainte-Croix, où il est domicilié, le nouveau lord-maire raconte que sa vie n’a pas été un long fleuve tranquille. Il a été confronté à la pauvreté et a collectionné une multitude de petits boulots. Daniel Laurent peut dorénavant parler ouvertement des faits marquants de son passé, car il a accompli l’un de ses plus grands rêves. Il veut que ceux qui sont désespérés reprennent du poil de la bête et se frayent un chemin, afin de connaître un meilleur lendemain.

Sa devise est de « toujours avancer dans la vie ». L’important, selon lui, c’est la volonté inébranlable devant l’effort, un mental d’acier et du courage… Selon lui, ce n’est pas le fruit du hasard s’il a échoué dans les trois matières principales aux examens du School Certificate (SC), ne décrochant, pour ainsi dire, aucun certificat à la fin de sa scolarité secondaire. Cela forgera son caractère et lui inculquera la culture du dur labeur. Donnant ainsi un sens à sa vie.

Collectionneur de boulots

« Vous n’imaginerez jamais tous les boulots que j’ai faits… » avance le lord-maire. Cet homme, qui a la langue bien pendue et le sourire facile, révèle qu’il a été colporteur (marchand de lait et de jus en boîtes) au stade George V de Curepipe lors des matchs de football. Il répondait souvent présent lors du pèlerinage au tombeau du bienheureux père Laval, à Sainte-Croix, pour vendre des bougies aux fidèles. Cependant, il n’oublie pas son premier boulot. D’ailleurs, les lieux où il a travaillé pendant quatre ans et demi sont encore frais dans sa mémoire.

« L’école était faite pour moi, mais j’étais plus attiré par le besoin d’être autonome. C’est ainsi qu’après avoir échoué au School Certificate, j’ai commencé à travailler pour aider mes parents. J’avais 17 ans quand j’ai obtenu mon premier boulot.

C’était dans une usine qui confectionnait des bracelets pour montres. Ma tâche, en début de chaîne, consistait à couper le cuir à l’aide d’une guillotine. Jusque dans l’après-midi, je restais debout, étant donné que je suis haut comme trois pommes. Avec le temps, je ne pouvais plus supporter cette vie éreintante. En parallèle, je suivais un cours en restauration. Ce qui m’a conduit à travailler au Café des Iles, à Port-Louis, dès l’âge de 20 ans. Quelque temps plus tard, j’ai été promu responsable de la terrasse », raconte-t-il.

Daniel Laurent occupera ce poste jusqu’en 2000, quand il se fait approcher pour travailler comme sales representative. Il vend des Bibles éditées en bandes dessinées. Quatre ans plus tard, il obtient une promotion et devient Sales Manager. Il passe deux ans à Rodrigues pour représenter la boîte. En 2006, il démissionne et collectionne une fois de plus des petits boulots. Il sera, tour à tour, chauffeur et livreur de produits frigorifiés dans les supermarchés.

« Quelque temps plus tard, sur un coup de tête, j’ai décidé de tout plaquer pour lancer ma propre affaire : les grillades. J’ai fait l’acquisition d’un tricycle et je me suis donné les moyens d’entamer un nouveau chapitre de ma vie », relate-t-il. Le lord-maire occupait le poste d’agent de maintenance, jusqu’à ce qu’il entre en poste à la mairie de Port-Louis, il y a une semaine…

Fierté

Nul ne connaît le Ward 7 mieux que Daniel Laurent. Ce dernier, issu de Résidences-Briqueterie, à Sainte-Croix, a grandi dans une maison de l’ex-CHA. C’est avec fierté qu’il défend sa région.

« Mon père était maçon et ma mère vendeuse dans une cantine. C’était difficile, mais ils ont fait de leur mieux pour élever quatre enfants, dont je suis le benjamin. Nous vivions dans des conditions pénibles, mais la pauvreté n’a jamais été un obstacle. Au contraire, c’est quelque chose que j’ai toujours voulu vaincre, car je perçois la vie comme un voyage et non une compétition », fait-il remarquer.

Il a plein de projets pour sa commune, dont la réalisation d’infrastructures publiques tels que des drains, des terrains de jeux et des espaces sportifs. « Je suis fier d’être issu de Briqueterie, car j’y ai laissé une trace. Mon accession à la fonction de lord-maire démontre qu’on peut construire quelque chose de solide à partir de rien. J’espère que mon parcours servira d’exemple », laisse-t-il entendre.

Parcours politique

Cela fait une vingtaine d’années que Daniel Laurent fait du travail social. En 2012, aux alentours de minuit et demi, il se fait approcher par un membre du Mouvement militant mauricien (MMM) pour briguer les élections municipales sous la bannière MMM/Mouvement socialiste militant (MSM) au Ward 7 de Port-Louis. Il se fait élire en tête de liste.

Depuis, sa vie politique prend son essor… Il est une fois de plus candidat à la joute municipale en juin 2014. Il rafle 66 % des voix et est nommé Senior Councillor, puis adjoint au lord-maire en décembre 2016, après le départ du Parti mauricien social-démocrate (PMSD) du gouvernement.

Mardi, il a été élu lord-maire. « Je dois toute ma réussite politique au soutien infaillible de ma famille, mais surtout à l’encadrement de mon épouse Vanessa et à mes trois filles. Sans mes proches, je ne serais pas devenu lord-maire. On ne réussit pas en politique sans l’appui de la famille », fait-il ressortir.

 

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