Colère, tristesse, révolte tels sont les sentiments qui animent bon nombre des membres de la communauté chagossienne. En dépit de l’affirmation de la Grande-Bretagne qui s’est prononcée contre le relogement des Chagossiens dans l’archipel de Chagos, ils ne comptent pas abdiquer.
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« Noupa pou ress trankil. » Une détermination affichée collectivement par Suzelle Baptiste, Mimose Furcy et Jacqueline Alfred que nous avons rencontrées au siège du Groupe réfugiés Chagos (GRC), à Pointe-aux-Sables. Depuis l’annonce officielle que la Grande-Bretagne ne va pas leur accorder un droit de retour dans leur terre natale, le choc a cédé la place à la consternation, la colère, la tristesse et la révolte. Les appels téléphoniques pleuvent car nombreux sont ceux qui souhaitent savoir quelle sera la marche à suivre. Un grand rassemblement des membres de cette communauté est prévu au début de la semaine.
Faisant beaucoup d’effort pour contenir leur tristesse, Mimose Furcy et Suzelle Baptiste se demandent si ceux qui ont pris la décision de ne pas leur accorder le droit de retour réalisent la souffrance que les Chagossiens ont enduré à la suite de leur déracinement au début des années soixante-dix.
Jouant avec son sac à main comme pour se calmer les nerfs, Mimose Furcy, sœur d’Olivier Bancoult, a du mal à contenir sa colère. Elle souhaitait ardemment retourner dans l’archipel. « Ils n’ont rien compris à notre douleur. Zot pena pitie pou nou », déplore-t-elle. Aucune compensation ne pourra, dit-elle, remplacer tout ce qu’ils ont perdu. Suzelle Baptiste considère qu’après avoir transpercé le cœur des Chagossiens lors de leur déportation, la Grande-Bretagne leur a infligé un nouveau coup de poignard dans le dos. Depuis que j’ai appris la nouvelle, j’ai perdu l’appétit», explique-t-elle.
Après toutes les démarches et les affaires en Cour pour que les Chagossiens puissent retourner dans leurs îles, elle entretenait l’espoir de pouvoir revoir le lieu où elle a vu le jour. Mais même si l’espoir a cédé la place à la désillusion, elle ne compte pas baisser les bras. « Notre conscience et notre dignité ne sont pas à vendre », souligne-t-elle avec force.
Allen Vincatassin : «Favorable à la compensation mais le combat se poursuit»
Le président du gouvernement provisoire de Diego Garcia et des îles Chagos, Allen Vincatassin, dit accueillir favorablement la compensation de Rs1,9 milliard. Mais il est lui aussi déçu par la décision prise par le gouvernement britannique.
« J’ai rencontré le Commissaire du British Indian Ocean Territory, mercredi, après l’annonce de la décision et je lui ai exprimé notre déception. N’empêche, j’accueille la compensation offerte qui sera utilisée pour le bien-être de la communauté chagossienne. Mais notre campagne pour un retour sur nos îles natales doit continuer. J’ai rencontré les membres de notre Cabinet aujourd’hui (jeudi 17 novembre) et nous avons pris note de la décision. Nous sommes en train de l’analyser et nous prendrons une décision en temps et lieu », a-t-il déclaré au Défi Quotidien.
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