Explik Ou Ka

Non-renouvellement de son permis : les produits d’une marchande de plage confisqués

Saida N., une marchande de plage de 44 ans, broie du noir depuis que ses produits artisanaux ont été saisis par les gardes-côtes le 1er février. Motif : cette mère de cinq enfants opérait illégalement sur la plage de Mont-Choisy.

Publicité

Elle a été, à plusieurs reprises,  verbalisée, à la suite du non-renouvellement de son  permis en 2008.

Elle ne sait plus vers qui se tourner. « Cela fait plus de 26 ans que mon époux et moi exerçons comme marchands de plage à Mont-Choisy. Le permis est établi au nom de mon époux. Nous vendions des produits artisanaux et des bouées. J’ai eu un retard de paiement concernant le renouvellement du permis au siège de la Beach Authority en juin 2008 », concède Saida N., originaire de Terre-Rouge. Deux mois après, cette mère de famille s’est rendue à la Beach Authority pour régler les frais pour le renouvellement de son permis.

« J’ai expliqué aux officiers les raisons de mon retard. Je leur ai dit que ma fille était souffrante et qu’elle devait subir une intervention chirurgicale en clinique. J’ai présenté les documents médicaux de ma fille comme preuves de mes propos, mais en vain », déplore la marchande de plage.

« La Beach Authority ne m’a pas donné l’occasion de me défendre. Sa décision de ne pas renouveler le permis de mon époux est totalement injuste. L’indifférence des autorités face à notre situation nous cause des préjudices énormes et affecte l’exercice de nos activités et les revenus de la famille », affirme la quadragénaire.

En dépit du non-renouvellement de son permis, le couple continuait d’opérer sur la plage. « J’ai été obligé d’exercer mon travail, car c’est notre seul gagne-pain à mon époux et moi. Il faut bien subvenir aux besoins de la famille », indique Saida N.

Le couple a été souvent verbalisé par les gardes-côtes de Trou-aux-Biches lors des patrouilles. « J’ai fait plusieurs va-et-vient au siège de la Beach Authority pour demander d’établir un permis à mon nom. Toutes nos économies partent en fumée avec le règlement de ces contraventions. Hélas, ma requête n’a été jamais prise en considération par l’organisme », se lamente la dame.

Le 1er février, vers 10 heures, lors d’une patrouille, les gardes-côtes ont fini par confisquer tous les produits de Saida N. Il lui est reproché de ne pas avoir son permis d’opération en règle et d’avoir continué d’opérer sans l’aval des autorités. De plus – chose que confirme la marchande ambulante – faute de moyens, elle n’a pu régler les amendes découlant de ces contraventions.

Aujourd’hui, sans produits, Saida et son époux voient rouge. Ils ne savent plus quoi faire pour joindre les deux bouts. Saida N. ne sait quelle à porte frapper pour faire part de ses doléances. Elle dit espérer que sa demande pour un nouveau permis ira dans le bon sens et que cela aidera à remédier la situation de sa famille.

« Cela fait plusieurs années que ce couple opérait illégalement. Nous avons même suggéré à la dame de faire une demande de  permis afin qu’elle puisse exercer sur la plage. Elle a fait la sourde oreille, se contentant de payer les contraventions. Quand le couple ne pouvait plus honorer les paiements, nous avons dû saisir les produits. Nous avons agi selon les règlements en vigueur », précise un officier des gardes-côtes de Trou-aux-Biches à la rédaction du Défi Quotidien.

Sollicité pour une réaction, Dhuneeroy Bissessur, le directeur de la Beach Authority, a invité la plaignante à se rendre au bureau pour entamer des procédures pour obtenir un permis.

Les procédures de permis

Selon les dispositions de la Beach Authority Act 2004 relatives au permis d’un commerçant, l’organisme peut rejeter la demande de renouvellement lorsque :

  1. Elle est convaincue que le titulaire n’a pas respecté la loi ou les règlements en vigueur ;
  2. Les renseignements communiqués par le demandeur aux fins d’obtention d’une licence en vertu du présent règlement étaient, au moment où les renseignements ont été fournis, faux sur un point important ;
  3. Le demandeur n’est plus une personne apte et propre à obtenir une licence
 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !