Nomination d’Adrien Duval au poste de Speaker - Ramgoolam : «C’est un complot sur le dos du peuple»

La nomination d’Adrien Duval au poste de Speaker et les actions prévues par l’opposition ont été au cœur de la conférence de presse de l’alliance PTr- MMM-ND hier.

« Eleksion Adrien Duval, zis dan Moris ki kapav trouv sa. » D’ailleurs, pour Navin Ramgoolam, sa nomination comme Speaker est « un vrai complot sur le dos du peuple ». Il rappelle que c’est le même Premier ministre qui avait pointé du doigt le fils de Xavier-Luc Duval, impliqué dans un accident, qui a aujourd’hui, « donné un coup de pied à Phokeer et humilié Nazurally ». Le leader du PTr intervenait samedi, lors de la conférence de presse de l’alliance PTr-MMM-Nouveaux Démocrates (ND). 

Pour Navin Ramgoolam, la nomination d’Adrien Duval au poste de Speaker est « laboutisman enn konplo papa-piti. Le PMSD de Xavier-Luc Duval a beaucoup de points communs avec le MSM et la politique ‘papa-piti’. » Étant aussi d’avis que les « fiançailles » entre le MSM et le PMSD ont déjà été célébrées, le leader des rouges avance que le mariage sera très vite annoncé : « Zot panse li mie si tar inpe. »

Comportement de l’opposition

Évoquant le comportement adopté par l’opposition, le 18 juillet lors de la prestation de serment d’Adrien Duval, Navin Ramgoolam réplique que l’opposition parlementaire n’a fait que protester. Si le gouvernement voulait réellement ramener un peu de sérénité au Parlement, il aurait fallu lever la suspension des trois députés « named » par l’ancien Speaker.

Une équipe légale va examiner si la nomination d’Adrien Duval, le jeudi 18 juillet dernier, n’était pas en violation de l’article 1 de la Constitution. Cette équipe se penchera aussi sur les suspensions des députés Joanna Bérenger, Ehsan Juman et Rajesh Bhagwan afin de déterminer si celles-ci ne sont pas disproportionnées, informe Navin Ramgoolam.

Il en profite pour récuser les informations rapportées à son encontre à l’Assemblée nationale, mardi dernier, concernant les 17 véhicules de l’État de la Very Important Person Security Unit (VIPSU) qui auraient été mis à sa disposition lorsqu’il était Premier ministre entre 2005 et 2014. Navin Ramgoolam dénonce des « faussetés ». 

L’acquisition de véhicules pare-balles avait été faite sous sir Anerood Jugnauth, rappelle-t-il. Et bien qu’il ait voulu mettre fin à cette pratique, il affirme que cela n’a cependant pas été possible en raison des mesures de sécurité. Des véhicules étaient effectivement mis à la disposition de personnalités étrangères lors de leurs déplacements à Maurice, précise-t-il.

Le leader du PTr annonce, d’autre part, qu’en cas d’alliance aux prochaines élections générales, le bloc PTr-MMM-ND compte revoir les procédures de nomination du Speaker : « Il ne faut pas que ce soit un candidat battu aux élections générales qui assume ce poste. » Les standing orders seront aussi renforcés pour qu’il y a une véritable politique de rupture, dit-il.

De son côté, le leader du MMM, Paul Bérenger, déplore de nouveau le seating arrangement dans l’hémicycle, déclarant que le nouveau Speaker « pe fer parey kouma Phokeer ». « Ce que nous demandons, c’est de revenir à l’arrangement d’avant Phokeer. Me papa ek piti refize », s’insurge-t-il.

En ce qui concerne la suspension des trois députés de l’opposition, Paul Bérenger rappelle que le Premier ministre Pravind Jugnauth avait, en 2021, présenté une motion pour lever sa suspension et celle de Rajesh Bhagwan : « Nous demandons la même chose : qu’il présente une motion contre ces suspensions injustifiées. »

À l’heure des questions

Répondant à une question de la presse concernant la démission de Sheila Bunwaree des instances du MMM, Paul Bérenger fait ressortir qu’elle n’a jamais compris ce que signifie faire partie d’un Bureau politique. Interrogé sur la possibilité que sa démission coïncide avec la candidature de Jyoti Jeetun au n° 16, Paul Bérenger répond : « Mo sipoze kan Jeetun inn konfirme so fizib ine sot net. »

Navin Ramgoolam dit, lui, être totalement à l’aise avec la candidature de Jyoti Jeetun au sein de l’alliance. « Elle avait, à un moment donné, voulu se joindre au Parti travailliste », fait-il savoir.

Il soutient qu’il n’y avait rien de personnel dans la mise à pied de Jyoti Jeetun lorsqu’elle était à la tête du Sugar Investment Trust (SIT). Navin Ramgoolam explique que cela relevait d’un problème avec le Waterpark qui n’avait pas fonctionné.