Elle s’échine à sauver des animaux en détresse. Dans son jardin de 21 arpents vivent une cinquantaine d’espèces animalières qu’elle a sauvées d’une mort certaine. Noémie Barragan se donne à « 1 000 % » pour ses « bébés ».
Jean slim, baskets aux pieds… Noémie Barragan annonce la couleur. Elle est pétillante, dynamique. De l’énergie, il lui en faut. Car tel Noé, c’est une arche qu’a créée cette ressortissante française installée à Maurice depuis sept ans. Fervente militante de la cause animale, elle en a sauvé plusieurs, leur donnant une seconde chance dans la vie.
C’est son univers, ses « bébés ». Elle en a… 50 : un énorme dromadaire, des chevaux, un âne, des sangliers, un énorme porc, des chèvres, des singes, des chauves-souris, des corbeaux, des perroquets, des tortues, des chiens, des chats, des... à n’en plus finir. Tous ont un nom.
« Ce sont mes enfants », lance la jeune femme de 31 ans. Et de confier dans la foulée : « Je me sens mieux avec mes animaux qu’avec les humains. Quand je suis ici dans ma ferme, je suis une femme heureuse, épanouie. »
Quand elle est avec les chiens, ils veulent tous la protéger. Quand elle sort un cheval quelconque, les autres tapent du pied la porte du box. C’est de la jalousie. Elle les câline, comme des bébés. Cet amour que Noémie Barragan leur voue, ils le lui rendent bien.
Ce sont mes enfants. Je me sens mieux avec mes animaux qu’avec les humains»
La passion émane de son être, une infinie tendresse pour ses animaux. Mais aussi beaucoup de détermination à mener son combat en faveur de la cause animale. « Je suis dans un domaine privé qui date de 1800. Il y a des plantes endémiques, des animaux maltraités que j’ai sauvés, que j’ai achetés ici ou ailleurs comme en France, au Portugal, au Maroc, aux États-Unis, en Afrique du Sud, en Hollande, entre autres. »
Qui finance ce projet ? Est-ce que ce sont des mécènes, des amoureux d’animaux, le gouvernement ? Noémie Barragan ne s’en cache pas : elle paie cash sa passion. « Je finance le projet avec ma fortune personnelle, avec l’aide de mon ex-compagnon. Rs 300 000 par mois, employés compris et le reste. J’avais mes propres activités en France, j’ai tout vendu et j’ai investi chez vous. C’est ma passion. »
À la voir appeler le gros sanglier Babe, qui réagit aussitôt, murmurer à l’oreille de ses chevaux, à qui elle fait faire des « pas espagnols », soit marcher au pas en soulevant une patte après l’autre, en suivant son rythme ou celui des palfrenières Alison Fernandes et Alessia Yasmine Letaief, et les chiens qui ne la lâchent pas du regard… c’est un havre qu’elle a créé.
« Assis, dodo, pattes levées, on se couche… » Les chevaux obéissent. L’âne, lui, est têtu, mais fait un « hi-han » assourdissant de son box. Lui aussi est heureux.
La cavalière Alessia au service de Horse Pro Ltd
Elle partage la même passion que Noémie Barragan pour les chevaux. Alessia est de Lyon. « Je connais Noémie et j’ai décidé de venir passer trois mois dans votre magnifique île. On vient du même monde, je suis cavalière, mais je m’occupe de mes chevaux en France. J’ai eu une formation pour. »
La jeune femme possède une écurie avec une trentaine de chevaux de sport. « Une partie fait du saut d’obstacles et l’autre du dressage pour les spectacles. Comme Noémie initie des jeunes à l’équitation, je me suis mise à sa disposition. »
Elle se charge de muscler les chevaux, de voir s’ils vont bien, de les ferrer. « Avant tout, il faut avoir du respect pour les animaux. Ce travail n’est pas une corvée pour ceux qui aiment les animaux. Notre but est de donner un second souffle à ces animaux qu’on adore et qu’on chouchoute », dit-elle en short, T-shirt aux couleurs de Horse Pro Ltd et des tatouages visibles un peu partout sur le corps.
Chloé Sitbon et Noémie Barragan font cause commune
Chloé Sitbon est journaliste de formation. Elle fait de la voix-off pour RFI, TV5 Monde, M6 et est animatrice de radio. En vacances chez nous depuis une semaine, Chloé Sitbon explique qu’elle bosse pour Faure Alfort, une organisation qui réhabilite la faune sauvage. « L’idée est de soigner des animaux en détresse et de les retourner après dans leur milieu naturel, donc à l’état sauvage », dit la quadragénaire, qui en est à son deuxième voyage chez nous.
Logée dans l’Est, c’est là qu’elle a fait la rencontre de Noémie Barragan. « Lorsque j’ai appris que Noémie avait ce projet, j’ai voulu la rencontrer. C’est une femme dynamique, on sent qu’elle adore les animaux, et elle donne beaucoup d’elle-même. Il faut de l’énergie pour faire ce qu’elle fait. »
Les deux femmes vont s’échanger leurs réseaux « et voir dans quelle mesure on pourrait collaborer et l’aider à avoir des contacts, des bénévoles ». Chloé Sitbon se dit en faveur d’une taxe sur le billet d’avion ou encore sur les profits des hôtels pour la protection de la faune et des animaux à Maurice. « Le futur, c’est la solidarité. donc, il faut une participation obligatoire. »
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