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Noemi Alphonse athlète: « Je veux qu’on me donne ma chance… »

Noemi Alphonse est une jeune athlète de 19 ans qui a été suspendue, il y a un mois, par la Physically Handicapped Persons Sports Federation (PHYSFED), après une conversation avec le ministre des Sports. Portrait. [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"14254","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-23691","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Noemi Alphonse"}}]] [blockquote]« Je m’entraîne deux fois par jour, en vue de m’améliorer, car je veux être sélectionnée pour représenter le pays lors des Jeux paralympiques de Rio en septembre. Je veux qu’on me donne ma chance de rapporter des médailles, car je tiens absolument à faire honneur au pays »[/blockquote] Cette suspension risque de compromettre les chances de Noemi Alphonse de participer aux sélections pour les Jeux paralympiques qui se dérouleront en septembre au Brésil. Mais l’athlète, qui est handicapée de naissance, se dit confiante qu’elle fera honneur au quadricolore. Assise au soleil dans les gradins, Noemi Alphonse se sent libre. Cette jeune femme aux cheveux bouclés, à la voix aigüe et au sourire charmant, soutient que sa suspension est injuste. La jeune athlète ne se vante pas de cet accrochage avec le ministre des Sports. Elle s’explique. « Je lui ai dit qu’il n’était qu’un ministre sur papier, vu qu’il ne voulait pas nous recevoir dans son bureau, afin d’écouter nos griefs. La fédération s’est contentée de me sanctionner pour ce que j’ai dit, sans tenir compte du bien-fondé de mes propos », dit la Portlouisienne. Noemi Alphonse raconte qu’elle a toujours été franche et qu’elle n’a jamais eu la langue dans sa poche. Ses parents lui ont appris qu’elle ne serait physiquement jamais comme les autres, à cause d’une malformation à la jambe et à la main gauche, et qu’elle serait confrontée à des formes d’injustice.

Une enfance comme les autres

« J’ai eu une enfance comme les autres. J’ai joué à la poupée et je rêvais de devenir enseignante ou avocate. En grandissant, j’ai constaté que le monde n’était pas juste. Pour ma part, je ne peux rester indifférente face à la souffrance d’autrui. C’est la raison pour laquelle je veux à tout prix dénoncer les injustices dont je suis témoin en devenant journaliste », avance l’athlète. Rien ne laissait présager que Noemi Alphonse brillerait dans le monde du handisport aussi vite. Elle raconte qu’elle ne connaissait rien du handisport jusqu’à ce que sa voisine lui présente un entraîneur handisport, en la personne de Jean-Marie Bhugeerathee, en janvier 2015. « Je ne connaissais rien du handisport, jusqu’à ce que m’assois dans un fauteuil. Au tout début, je me sentais bizarre, mais au bout de trois ou quatre semaines, j’ai fini par m’y habituer. Et après trois mois et demi d’entraînements intenses, j’ai participé à ma première compétition qui s’est tenue en Italie. Je n’ai pas été médaillée, mais j’ai beaucoup appris de cette expérience », raconte-t-elle.

Faire honneur au pays

Les spécialités de Noemi Alphonse sont les 400 m, 800 m et 1 500 m fauteuil. Elle n’est pas friande des courses rapides. « Je m’entraîne deux fois par jour, en vue de m’améliorer, car je veux être sélectionnée pour représenter le pays lors des Jeux paralympiques de Rio en septembre. Je veux qu’on me donne ma chance de rapporter des médailles, car je tiens absolument à faire honneur au pays. Ma suspension n’a pas sa raison d’être et je demande à la fédération de revoir cette décision », laisse-t-elle entendre.
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