Noël, pandémie et budget restreint : les bonnes adresses pour trouver des jouets à petits prix

Qui dit pandémie dit également restrictions. Elles sont non seulement sanitaires mais aussi financières. De nombreux parents revoient leur budget de jouets cette année, d’autant que les prix ont pratiquement doublé. Où peut-on en trouver à petits prix ? Tour d’horizon. 

La tournée démarre à la rue Édouard Laurent, juxtaposant la rue SSR (ex-Desforges), Port-Louis. Il est 10 heures. Les marchandises sont déjà classées par catégories sur les étals. En file indienne, les consommateurs passent devant chaque échoppe dans la foire.  

S.M exerce comme marchand depuis quatre décennies. Assis sur une petite chaise, il plie les shorts et les place sur la table. Une section est consacrée aux jouets comme des alphabets ou des chiffres colorés en bois, une charte sur l’anatomie humaine, des tubes de bulles de savon à l’effigie de l’homme araignée ou encore des peluches de PJ Masks, Bob l’éponge, de Spider-Man, de Mickey Mouse et de Sonic. Les jouets sont installés depuis le 18 décembre. La vente est lente. 

« À la suite de la campagne de sensibilisation intense menée pour mitiger la propagation de la COVID-19, beaucoup hésitent à venir dans les foires pour leurs emplettes. Cela a un impact sur les revenus. Certains acheteurs préfèrent les peluches à l’effigie d’un personnage connu ou un animal pour offrir en cadeau aux petits », explique S.M. La ruée vers les jouets commencera à partir de ce mercredi. Après quelques secondes de réticence, il dira que le prix des jouets est affiché à partir de Rs 50. 

Chez Aisha Malleck, le prix des jouets oscille entre Rs 100 et Rs 475. « Même s’ils semblent abordables, il y a une augmentation cette année », dit-elle. Des poupées à maquiller, à habiller ou à donner un bain, des sets de golf, des sets de mini-billard, des fusils, des sets de mini-raquette de badminton, des kits de cuisine à jouer ainsi que des petits véhicules ornent la table. « Les ‘zouzou menaz’ trouvent toujours preneurs. Durant le week-end, certains parents sont venus s’enquérir des prix et faire des comparaisons pour acheter les jouets à meilleur marché », dit-elle. 

Saira en vend depuis 10 ans. « Ils sont bien chers. Notre stock est entré il y a deux semaines et nous étions étonnés des prix que nous proposaient les fournisseurs. Les produits qui coûtaient Rs 100 sont maintenant à Rs 300 », constate-t-elle. Parmi les jouets, on retrouve une batteuse en plastique. Une poupée interactive qui coûtait autrefois Rs 750 revient désormais à Rs 1 200. Un set de gants de boxe accompagné de son sac est à Rs 400. 

En magasin 

À la rue Jummah Mosque, le magasin Pierre Trading grouille de monde. Nombreux sont les parents ayant pris un jour de congé pour acheter les cadeaux de Noël. « Le coût du fret a augmenté drastiquement. Nous avons dû baisser notre marge cette année et accepter de faire moins de profit. Le début de décembre a été difficile mais depuis une semaine les ventes ont repris », explique Christian Li, gérant du magasin. 

Pour les bébés, le magasin propose un « remote control » qui joue de la musique à Rs 325. Le célèbre « octoplush » vole aussi la vedette, coûtant à partir de Rs 260. Des kits de « nail art » ou de maquillage sont disponibles à partir de Rs 290. Les fameuses toupies sont, elles, vendues en kit à partir de Rs 340. Les jouets éducatifs coûtent à partir de Rs 70. 

Quatre-Bornes est en contraste avec la capitale trépidante. Le magasin Andy Pandy vend des jouets tout au long de l’année depuis plus de trente ans. Patricia Li, la directrice, et sa fille s’assoient derrière le comptoir vitré et attendent la venue des clients. « Une ambiance morose s’est répandue dans les commerces à Quatre-Bornes. Certains ont déjà mis la clé sous la porte. Les gens évitent de sortir pour faire leurs achats depuis la résurgence des cas positifs », dit Patricia Li. 

Elle fait comprendre que les travaux liés au projet Metro Express dans la ville aussi pèsent lourd dans la balance car la circulation routière est dense aux heures de pointe. Patricia Li ne se décourage pas pour autant. Elle espère que les ventes augmenteront à partir de ce mercredi et que le magasin opérera au-delà de ses horaires. « Cette année, les cargaisons de jouets sont arrivées avec un léger retard. Les fournisseurs ont fait ressortir qu’il y a une hausse de prix. Nous avons commencé à recevoir les produits en octobre », explique la directrice. Les petites voitures à friction, des figurines à l’effigie des héros Marvel, les « Rainbow Tower » et les fusils séduisent la clientèle.

À Rose-Hill, le magasin Originals non loin de la station de métro détrône ses concurrents avec des prix plus que compétitifs. Selon Edward Wong, propriétaire du magasin qui importe les jouets, les prix ont augmenté tant au niveau des fabricants qu’en matière de fret. « Le stock est arrivé en retard. Nous avons passé la commande en juin et nous l’avons reçue en septembre. Nous avons dû absorber les hausses de prix pour ne pas engorger les clients. Cette année, nous constatons que les Mauriciens recherchent des cadeaux offrant un rapport qualité-prix. » 

La voiture de police Transformers a la cote aussi. Elle est vendue à Rs 295. Les cubes à monter en forme d’hélicoptère, d’autobus à étage ou voiture se vendent à Rs 249. Les filles se laisseront séduire par le tatouage éphémère à Rs 295 le set ou les puzzles à thème entre Rs 195 et Rs 225. 

Dans les galeries Evershine, l’enseigne Party World a dressé une table devant son magasin et expose plusieurs jouets. Bhavna Akloo explique que cela fait trois ans qu’ils y tiennent un magasin mais que jamais ils n’avaient vu de tels prix pour les jouets. « Le jouet qu’on vendait à Rs 300, nous l’achetons désormais à Rs 300 en Chine. D’ailleurs, nous constatons qu’ils sont pratiquement les mêmes dans les magasins. Ce qui nous force à pratiquer des prix compétitifs. Les gens comparent les prix dans les magasins. »  Selon Bhavna Akloo, les jeux de société, qui coûtent à partir de Rs 200, se vendent bien cette année. Elle nous présente un écran LCD qui permet d’écrire et d’effacer. Il coûte à partir de Rs 400. Il y a aussi un mini-aspirateur à Rs 475 ou encore un yoga spinner à partir de Rs 300.