Noël Clovis, le père du défunt : «Mo garson inn perdi lavi dan enn manyer byen vilin»

Les ossements avaient été découverts en janvier 2024 et William Sanasee, un Franco-Mauricien, originaire de Strasbourg, avait été arrêté à Rodrigues avant d’être ramené à Maurice peu après. Le suspect a tout nié jusqu’ici devant la Major Crimes Investigation Team, qui mène l’enquête, et il demeure en détention. Huit mois plus tard, la police a obtenu des confirmations scientifiques concernant l’identité du défunt, âgé de 28 ans en février 2022, lorsqu’il avait disparu. 

Les ossements déterrés sont bel et bien ceux de Donovan Clovis. Depuis le début de la semaine, la MCIT a enclenché les procédures pour de nouvelles auditions de William Sanasee, qui est en détention et en observation à l’hôpital psychiatrique Brown Séquard. Les proches de Donovan Clovis, dont son père, sont soulagés qu’ils puissent faire le deuil de leur fils.

Commentant les circonstances de la mort de son fils, Noël se dit écœuré. Il dit ne pas comprendre le motif d’un tel acte. « Li bizin byen soufer dan lame enn dimoun koumsa », confie Noël. Le père de Donovan Clovis attend toujours que les restes de son fils lui soient restitués en vue des derniers rites. « La polis inn dir mwa pe bizin atan inpe kitsoz lerla pou retourn mwa ban ossman la pou mo fer enn lanterman. » Ce père, qui habite à Pointe-aux-Piments, est impatient d’offrir des funérailles respectueuses à son fils.

Noël Clovis confie que son fils Donovan a grandi à ses côtés jusqu’à l’âge de 17 ans. Vivant séparé de la mère de son défunt fils, Noël Clovis raconte que Donovan avait décidé d’aller vivre auprès de sa mère dans la région de Grand-Baie. Mais le jeune homme, qui travaillait comme aide-maçon avec un proche de la famille, faisait des allers-retours entre la maison de sa mère et celle de son père. Noël Clovis confie que, peu avant sa disparition, il avait appris par des amis de son fils que ce dernier fréquentait William Sanasee.

« Akoz enn zistwar enn fam ki finn touy Donovan... »

Noël Clovis attend que justice soit faite pour la mort de son fils. Il croit fermement que son fils aurait été tué par William Sanasee, avec la complicité d’autres personnes. « Tousel pa kapav fer enn travay koumsa. » Noël a appris que son fils aurait été égorgé et que son cadavre avait été enterré dans une cour à côté de la maison qu’occupait William Sanasee. Il ignore toujours les raisons qui auraient poussé William Sanasee à commettre un tel acte. Selon le père, une piste concernant un probable désaccord au sujet d’une femme que convoitaient à la fois William et son fils est envisagée. « Monn tann dir akoz enn zistwar enn fam ki li finn touy Donovan », confie Noël Clovis au Défi Plus.

Noël Clovis dit qu’il a déjà obtenu la confirmation des enquêteurs des Casernes centrales que les restes trouvés sont bien ceux de son fils. Il raconte que William était venu chercher son fils avant sa disparition. Il salue le travail de la police, notamment l’équipe de renseignements et la Major Crimes Investigation Team (MCIT), pour la manière dont l’enquête est menée. William Sanasee avait vu son fils pour la dernière fois, vers 14 heures, le jour de sa disparition. « Depi sa zame mo garson finn retourn lakaz. » 

Noël Clovis confie que ses investigations dans le quartier lui ont permis de visionner des images de vidéosurveillance d’un hôtel, où son fils avait été aperçu aux côtés de William Sanasee, peu avant sa disparition. Le jeune homme aurait ensuite accompagné William à son domicile, en compagnie d’une tierce personne, pour une soirée arrosée. Mais, sur place, la situation aurait dégénéré, selon le témoignage d’un témoin, recueilli par la police. C’est d’ailleurs cet individu qui avait levé le voile sur l’affaire alors qu’il était en prison pour une affaire de vol. Il en a parlé au sergent Gopychand de la FIO lors d’une audition. « Mo garson inn perdi lavi dan enn fason byen vilin. »

Noël Clovis confie qu’il ne sait pas si son fils était réellement un ami de William Sanasee. Il raconte que William faisait des allers-retours entre Maurice et La Réunion. « Dimoun landrwa kin racont mwa sa mo pa konn William », confie Noël.

« Kan ou fer krim Moris ou bizin kondane dan Moris »

Noël Clovis a réagi aux propos de la mère du suspect. Cette dernière a fait appel aux autorités mauriciennes pour que son fils purge sa peine dans les geôles réunionnaises, afin qu’il puisse bénéficier de soins psychiatriques. Pour Noël, c’est inacceptable. « Kan ou fer krim Moris ou bizin kondane dan Moris », lâche Noël au Défi Plus. « Li pann fer kays ar mo garson dan Lareynion », ajoute Noël Clovis. Il a vu le profil de William Sanasee sur Facebook. « Noun kone li ti dan bann zafer militer e li ti arete apre… »