Ramassez les outils, rangez plumes et agendas, fermez les ordis… Et faites la fête ! En effet, le temps est à la réjouissance. Après une année de dur labeur, c’est l’heure de laisser entrer la magie de Noël.
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La ruée vers les supermarchés a déjà débuté pour un réveillon plantureux.
C’est l’une des fêtes les plus importantes du calendrier chrétien. Mais dans une île Maurice, multiraciale et multi religieuse, la Noël est fêtée par toutes les communautés. Ce qui explique cette ambiance de liesse qui gagne le pays des semaines avant. Bon nombre tiennent à acheter le sapin légendaire qu’on décore avec le plus grand soin pour accueillir dignement Papa Noël qui y déposera des jouets à minuit. Cependant, si Noël est la fête par excellence des enfants, les adultes ne ratent pas l’occasion pour faire bombance. C'est la ruée vers les supermarchés pour faire le plein de provisions - poulets, canetons, dindes, fruits de mer, whisky, vins et autres spiritueux – en vue d’un réveillon gargantuesque en famille, avec des proches, amis, connaissances…
Jean-Marie, cadre dans une compagnie privée, n’y dérogera pour rien au monde. « D’habitude, je dédie un budget à cette fête grâce à une somme d’argent que j’économise mensuellement. C’est une tradition familiale qui perdure et étant l’aîné, c’est chez moi qu’on se réunit pour le réveillon de Noël », confie-t-il. Parmi ses convives : ses parents, beaux-parents, frères, sœurs, neveux, nièces, cousins et cousines. Au menu : poulet et bœuf rôtis, vindaye de poisson et riz frit sans oublier les boissons alcoolisées qui sont de mise pour l’occasion. « Toutefois, je ne rate jamais ma messe avant de faire la fête. »
Pour être plus précis, le budget de Jean-Marie varie entre Rs 10 000 et Rs 15 000 pour la boustifaille et les cadeaux. « Je dois dire que je ne puise jamais dans mon salaire ou mon boni de fin d’année pour les fêtes car en bon père de famille, je dois m’assurer que mes enfants, dont mon fils aîné qui va prendre part aux examens du School Certificate en 2018, ne manquent de rien en janvier pour affronter la nouvelle année scolaire. »
La famille d'abord
Kursley, menuiser en aluminium, attend la fête avec impatience. « Ce sera mon premier Noël avec ma fille qui est née en janvier », dit-il fièrement. S'il n'a pas mis d’argent de côté pour fêter, il concède qu’il a quand même acheté une à deux bouteilles de whisky et d'autres boissons pour trinquer dignement... Quant au menu du réveillon, il prévoit des grillades de poulet. Rebelote le 25 pour un déjeuner avec ses invités. « Un bon bouillon de poisson sera au rendez-vous pour nous remettre d’aplomb après les plaisirs de la veille. » Attention : ce sera du poisson frais qu’il ira personnellement acheter avant que maman, excellente cuisinière, ne passe aux fourneaux. « Après le déjeuner, on va déguster la bûche de Noël et continuer la fête jusqu'à vers 19 heures. »
Le jeune papa ajoute que la Noël a toujours eu une grande importance dans sa vie. « Avant de me marier, mes amis et moi, on faisait la tournée des boîtes de nuit jusqu’aux petites heures du matin, et on pouvait tout se permettre car on n'avait pas de responsabilités familiales. » Si aujourd’hui les choses ont changé, il dit ne rien regretter et préférer de loin les réjouissances familiales aux tournées entre potes.
Ajay et Caroline fêteront leur deuxième Noël ensemble. « Après la messe de 19 h 30, nous irons directement chez les parents de Caroline pour réveillonner avant de rentrer après minuit car le 25 décembre, ce sera notre tour de recevoir la famille à déjeuner », explique Ajay. Pour l'occasion, le jeune couple a déjà commandé du briani de poulet. « Ce n'est pas évident de faire la cuisine un jour de fête », dit Caroline, institutrice dans un collège privé qui tient à souligner que l’alcool ne coulera pas à flots.
Après environ dix ans
Chez Philippe et Estelle, la fête de Noël a un cachet particulier cette année. Après de longues années en Australie, leur fille Doriane est en vacances au pays. « C'est le premier Noël que nous allons passer ensemble après une dizaine d'années », indique Philippe, retraité de l’industrie sucrière. Il est d'autant plus ravi qu'il va voir ses petits-enfants auxquels il a promis une belle fête dans un bungalow, en bord de mer, loué jusqu'au début de janvier prochain. Pour la Noël, Philippe et Estelle ont prévu des plats chinois, dont un poisson aigre-doux, pour le plus grand plaisir de leurs invités.
Pour sa part, Jean-Paul, barman dans un établissement hôtelier, a choisi d'emmener ses parents au restaurant pour le déjeuner de Noël. Il passera ensuite le reste de la journée chez sa fiancée avant de reprendre le travail, le soir. Qu'ils soient riches ou pauvres, les Mauriciens aiment festoyer pour la Noël. Comme nous dit Kursley : « On n'est certes pas riches, mais on sait comment s'amuser à notre façon. »
Pas le cœur à la fête
Si la majorité des employés comptent fêter dignement la Noël et le Nouvel An, il n’en est pas de même pour les 756 employés des trois usines, Universal Fabrics/Kline Textiles, Texto Ltd et Bedino Co Ltd. Et pour cause : ils n’ont reçu ni salaire, ni boni. On peut deviner ce que représentent ces turpitudes en ces moments où on a tellement envie de faire et de se faire plaisir en famille, avec des cadeaux, de nouveaux vêtements, une nouvelle déco… Pas de cœur en fête mais le cœur gros.
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