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Nine-year Schooling - Réforme éducative : bilan après trois mois

Ecole Primaire

Le nouveau système éducatif est en place depuis le début de l’année.

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Bien que le ministère de l’Éducation accentue ses efforts, il y a toujours des incompréhensions et des retards notés à la fin du premier trimestre.

Cela fait trois mois que le Nine-year Continuous Basic Education est en vigueur. L’un des points importants de la réforme est le changement d’appellation du Certificate of Primary Education (CPE) en Primary School Achievement Certificate (PSAC). C’est en 2015 que les autorités ont commencé à communiquer sur la réforme du système éducatif. La ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, avait alors fait sa première présentation aux partenaires de l’Éducation.

Zeenat Gunness-Goolbar.

Presque deux ans après, syndicats, maîtres d’école et associations de parents d’élèves déplorent le manque de dialogue avec les autorités. Zeenat Gunness-Goolbar, Deputy Permanent Secretary, soutient toutefois qu’il y a plusieurs programmes de formation qui sont dispensés. « Le premier point de rencontre avec les parents c’est l’école et on s’attend à ce que les directeurs jouent leur rôle. La communication a été faite à plusieurs niveaux.

Il y a eu des séances de travail avec eux. Ils devaient informer les tenants et aboutissants de la réforme, ainsi qu’au niveau des manuels et du curriculum. » Par ailleurs, le ministère de l’Éducation a distribué des dépliants aux parents et va continuer sa campagne d’information et de communication. Les responsables indiquent le ministère est ouverte au dialogue.

Manque de Specimen Papers

Deepak Bagueruttee.

« Les ‘specimen papers’ arrivent petit à petit dans les écoles. C’est très difficile de travailler dans de telles conditions », déplore Deepak Bagueruttee, enseignant de Grade 6. Il souligne qu’avec ce retard, les enseignants ont préparé les questionnaires des examens du premier trimestre, en se basant sur ceux du CPE 2016. Il prend à titre d’exemple le questionnaire des mathématiques qu’il a reçu mardi dernier. Le document contient une vingtaine de pages et selon l’enseignant, cela risque de perturber l’enfant lors des examens qui durent 1 h 45.

« Il aurait fallu faire un questionnaire moins compliqué, comme c’est une année de transition. Il ressemble beaucoup au questionnaire du CPE. Tout le monde sait que les mathématiques sont le cauchemar des enfants et nous ne devions pas les stresser. Nous aurions voulu leur donner un modèle de questionnaire qu’ils pourraient avoir pour les examens. Malheureusement avec le gros retard, le questionnaire a été calqué sur celui du CPE 2016. »

Il précise également que les nouveaux questionnaires contiennent beaucoup d’illustrations et sont bien aérés. Il est prévu que les instituteurs reçoivent une formation pendant la deuxième semaine du mois d’avril sur les nouveaux modèles.

Du côté du ministère de l’Éducation, il n’y a pas lieu de paniquer. Le Curriculum Framework a été revu depuis 2015 et les manuels sont là. Il n’y a aucune raison pour que les examens du 1er trimestre soient perturbés, indique-t-on. L’enseignant suit le programme d’études du National Curriculum Framework (NCF) (G1-G6), émis en 2015. Les questionnaires manquants à savoir l’histoire-géographie et les sciences seront distribués dans les prochains jours.

Les enseignants sont toutefois au courant du contenu du programme d’études qui leur a été communiqué à la fin du mois de janvier par le biais d’une circulaire. Zeenat Gunness-Goolbar insiste sur le fait qu’« il faut adopter un changement de mentalité. Le ‘specimen paper’ a été longuement préparé avec les enseignants des Grades 5 et 6. Il y a eu beaucoup d’ateliers de travail au niveau du Mauritius Examinations Syndicate (MES). »

Deepak Bagueruttee indique, cependant, qu’il n’y a pas eu suffisamment de consultations pour la production des questionnaires. Comptant plusieurs années d’expérience avec la classe de 6e, il précise qu’« il n’y a eu qu’une seule consultation d’une heure par matière. Les enfants doivent savoir ce qui les attend aux examens et être habitués au nouveau modèle. Nous ne pouvons pas prendre n’importe quoi et mettre devant eux. Ils sont avant tout des enfants et il faut faire attention…»

Critères d’admission en Grade 7

Une fois le PSAC complété, les élèves doivent être admis en Grade 7. Les critères établis sont : choix des parents, résultats obtenus au PSAC et la proximité de résidence. Mardi dernier, les avancées de la réforme ont été débattues sur les ondes de Radio Plus dans l’émission Grand Journal. Jane Lutchmaya et Eshan Dinally ont mis en avant certaines interrogations.

Le directeur de l’Éducation secondaire, Lindsay Despois, a assuré que les critères sont définis et décrits dans les Education Regulations qui ont été amendées par rapport au nouveau système mis en place. « En ce qu’il s’agit des critères d’admission, il n’y a pas eu de changement par rapport au système utilisé. »

Il précise aussi que les résultats sont importants.

« La compétition est importante, à condition qu’elle soit saine et non à outrance. Avec la réforme, nous avons éliminé le ‘A+’, Aujourd’hui, que l’élève ait obtenu 75 points ou 90, il aura son grade A. Cela a donc enlevé le stress sur les enfants… »

Au cours de cette année, les parents auront à remplir un formulaire pour que leurs enfants soient admis en Grade 7. « Celui-ci comprendra la liste de tous les collèges par zone ».
Ils devront inscrire les collèges de leur choix et l’allocation sera faite sur la base de son agrégat. « Avec les meilleurs ‘aggregates’ , l’enfant aura le collège inscrit en ordre prioritaire sur le formulaire. S’il n’a pas travaillé aussi bien que prévu, il est naturel qu’il obtienne un collège qui se trouve un peu plus bas dans la liste. »

La réforme de l’éducation concerne le développement holistique de l’enfant, souligne Lindsay Despois.

Pour ce faire, le ministère de l’Éducation prévoit aussi des programmes parallèles. « Il y a des programmes de soutien que l’on donne aux enfants. Cela commence dès la première année au primaire. L’enfant est évalué selon un système défini. S’il a des difficultés d’apprentissage, il sera aidé. Il n’est pas question d’attendre qu’il soit à sa sixième année pour trouver une solution. »

Formation requise

Soondress Sawminaden.

Au niveau du secondaire, la formation est pointée du doigt. Le président des recteurs et des assistants recteurs, Soondress Sawminaden, affirme que tous les enseignants doivent être formés dans le cadre de la réforme éducative. « Le ministère cherche à former uniquement les enseignants qui s’occuperont des élèves en Grade 7 en 2018 et ce n’est pas bien. Au secondaire, nous avons des profs spécialisés contrairement au primaire. Il faut tous les former. En tant que recteur, si j’ai un prof absent, je dois le remplacer par un autre qui enseigne la même matière. »

Il ajoute que toute réforme est essentielle. « Il aurait fallu avoir une éducation continue pendant neuf ans et éliminer le CPE ou le PSAC et n’avoir aucun examen à la fin de la 6e année au primaire. » Lindsay Despois rassure, pour sa part, que tous les enseignants au secondaire, du privé comme du public, auront droit à une formation. Le Grade 7 commence en 2018, et les programmes de formation se feront pendant les vacances scolaires.

Préscolaire

Fawzia Toorawa.

C’est au préscolaire que commence la réforme. Afin de faciliter la tâche des puériculteurs/trices, un Development Learner Profile (DLP) a été développé. L’objectif est de permettre aux enfants d’avoir une transition en douceur entre le préscolaire et le primaire.

Ce document qui avait fait polémique au début de l’année à cause du retard apporté dans sa distribution, a finalement atterri dans les écoles. La présidente du Board of the Early Childhood Care and Education Authority (ECCEA), Fawzia Toorawa, précise que d’autres sont en phase de distribution.

Elle souligne que l’ECCEA compte 19 Assistant Coordinators. Leur rôle est, entre autres, de s’assurer que le programme d’études est suivi et que les responsables aient les moyens pour assurer une éducation de qualité. Il y a actuellement 189 écoles publiques et 650 écoles privées.

Elle soutient que ce nombre ne suffit pas, mais qu’il y a un recrutement en cours. Selon Fawzia Toorawa, ils sont responsables d’une dizaine d’écoles dont ils doivent visiter pour s’assurer qu’il n’y a pas de soucis.

 

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