Nine-Year Schooling : l’incompréhension des parents à l’approche du PSAC

Ils seront 19 633 candidats à prendre part aux examens du Primary School Achievement Certificate (PSAC) cette année. À la veille de ces épreuves, des parents ne comprennent toujours pas les tenants et les aboutissants du nouveau système. Les autorités maintiennent que toutes les informations ont bien été circulées.

Une véritable tour de Babel. Personne n’arrive à se comprendre et on s’accuse mutuellement d’en être responsable. Des parents reprochent aux autorités compétentes de n’avoir pas pris la peine d’expliquer les changements qui doivent intervenir dans la mise en œuvre du Nine-year schooling. Pour sa part, le ministère de l’Éducation maintient avoir épuisé tous les moyens à sa disposition, notamment à travers les exercices soutenus de communication, pour que les parents soient finalement bien renseignés au sujet des changements attendus et des mesures qu’ils devront prendre.

La polémique fait rage et sur le terrain, les deux camps ne se font pas de cadeaux. « C'est avec surprise que j'ai appris que mon fils devra changer d'école pour entrer en Grade 7. Je croyais qu'il allait continuer sa scolarité jusqu'en Grade 9 à l'école primaire qu'il fréquente actuellement », fulmine Joseline, dont le fils est en Grade 5 cette année. Comme cette mère, ils sont nombreux les parents qui disent n’avoir pas reçu les bonnes informations et qui sont remontés contre les autorités.

Ravi, dont le fils fréquente une école de Quatre-Bornes, a été surpris de découvrir qu'il n'y a pas de collèges nationaux sur le formulaire d'admission pour le Grade 7 en 2018. « Je croyais que ce ne serait qu’en 2020  que les formulaires vont changer. J'ai été surpris lorsque j’ai consulté la liste des collèges qui se trouvent dans ma zone. Il n'y a pas grand choix. Je pense que je vais devoir me tourner vers un collège payant pour que mon enfant puisse continuer ses études dans de bonnes conditions ».

Cédric ne comprend pas pourquoi il doit remplir les formulaires d'admission maintenant. Pour ce parent dont la fille fréquente une école de la capitale, cet exercice aurait dû avoir lieu au troisième trimestre. Il ne cache pas son grand mécontentement :

« Malgré toute la bonne volonté des enseignants et du maître d'école, tout se fait dans la précipitation. Nous n'avons pas le temps de réfléchir au choix des collèges à inscrire en priorité pour la rentrée de 2018. Nous sommes pris de court. En plus, dès la rentrée du 3e trimestre, les enfants auront deux examens à prendre. »

Transmission des informations

Les changements et ajustements majeurs liés à la réforme éducative, dont le Nine-Year Continuous Basic Education, ont été soulevés dès les premières consultations avec les différents partenaires de l’éducation, soit dès 2015. Il s'en est ensuivi une conférence de presse la même année.

À maintes reprises, depuis 2015, le ministère de l'Education n'a cessé d'annoncer ce qu’attendent les élèves.

Il a également mis en ligne plusieurs documents sur son site web. Depuis 2016, a paru une brochure explicative (Introducing the Nine-Year Schooling). Chaque parent ayant un enfant en Grade 1, 5,6 en a reçu un exemplaire par voie postale.

Lors de plusieurs interventions à la radio et à la télévision, la ministre de l'Education, Leela Devi Dookun-Luchoomun, a expliqué les implications de la réforme.

Les autorités assurent que tout est fait dans le délai prescrit. Un préposé a indiqué à ce propos qu'il n'y a « pas de cafouillage », le ministère de l'Éducation ayant informé le public des changements qui interviendront  avec la réforme éducative.

Selon Shareef Chady, président de la MHTA, l'exercice de communication a commencé dans chaque établissement depuis l'année dernière. « Toutes les informations ont été communiquées aux parents depuis le mois de décembre dernier. Les maîtres d'école avaient pour tâche d'organiser des rencontres sur les changements qui allaient intervenir. Une brochure d'explication a aussi été distribuée. Nous avons poursuivi cette année la campagne de communication. Nous aidons aussi en ce moment les parents à remplir les formulaires d'admission pour le Grade 7 en 2018. Il est un fait que beaucoup de parents ne viennent pas assister aux réunions et qu’ils sont surpris des changements qui sont apportés », a souligné Shareef Chady.

Le maître d'école est rejoint  par le président de la PTA de l'école Sir Veerasamy Ringadoo, Ritesh Veekram.  « Certains font de leur mieux pour assister aux réunions, d'autres restent introuvables. C'est ce qui explique ce manque de compréhension.»

Bon à savoir

• 12 collèges d’État seront convertis en académies. Ces établissements n'admettront pas d'élèves en Grade 7, l'année prochaine. L'infrastructure sera améliorée afin de dispenser des cours du Grade 10 (F4) au Grade 13 (Upper Six) avec de premières admissions en Grade 10 en 2021.
• Tout écolier prenant part au PSAC en 2017 sera automatiquement promu en Grade 7 en 2018.
• Au niveau de Grade 7, il y aura deux catégories de cours. Ceux qui seront admis dans le 'mainstream' atteindront le Grade 9 en trois ans et les autres le feront en 4 ans. Ils seront admis dans le 'extended stream'. Ainsi, ce sera la disparition de la filière Prevoc. Ils auront un programme d'études adapté à leurs besoins pour une remise à niveau.
• Le 'Teacher /Pupil Ratio' sera réduit avec l’évolution démographique dans les années à venir. Les éducateurs pourront accorder une attention individuelle aux élèves.
• Depuis 2015, la formation du personnel se fait grâce aux dotations budgétaires.
• Sont attendues : une amélioration des infrastructures, de nouvelles  pédagogies concernant la National Certificate of Education (NCE), la formation continue de tout le personnel et l’acquisition d’équipements.