Nigérians clandestins : censés rester quatre jours, ils passent sept mois à Maurice

La ‘Tracking Team’ du Passport and Imigration Office (PIO) a arrêté mercredi matin quatre clandestins nigérians dans les régions de Grand-Baie et Pereybère.

Ces clandestins ont débarqué au pays en juillet 2018 sur un visa touriste de quatre jours. Ils y resteront finalement sept mois. Leurs contacts nigérians leur auraient escroqué plus de 5 000 USD. Martin nous relate sa mésaventure.

« Je repars dans mon pays pour vivre dans la rue ». Les larmes aux yeux, Martin, un Nigérian de 27 ans, est expulsé de Maurice, avec trois de ses compatriotes, toutes victimes de leur agent recruteur.

Martin dit être venu chercher une vie meilleure chez nous. Originaire d’Abuja, il est issu d’une famille d’ouvriers. Diplômé en gestion et comptabilité depuis six ans, il peinait à trouver un emploi.

« Nous connaissons des violences dans notre pays avec les gangs, la mafia et les extrémistes. Je vous jure : je ne suis pas ici pour faire du mal ».

Le désespoir le pousse vers un agent recruteur en mai 2018. Il lui promet du travail contre paiement de US$ 5000 (soit Rs 160 000). Martin vend tout ce que ses parents lui ont légué avec l’espoir de devenir riche, s’acheter une maison, une voiture et se marier.

L’agent lui promet qu’il débarquerait avec un visa temporaire ; qu’un contact local le mènerait sur son lieu de travail et son logement et que son permis serait prolongé.

Juillet 2018. Les quatre Nigerians débarquent avec un visa touriste pour quatre jours. Quand ils foulent le sol mauricien et passent le portail de l’aéroport, ils croient dur en leur rêve.

« Sur le parking, j’appelle le numéro qu’on m’a remis, le numéro du contact mauricien. C’était un faux numéro. » Paniqué, Martin parcourt le pays à la recherche d’un emploi. Il affirme que des personnes de Grand-Baie l’ont hébergé et offert du travail pendant sept mois. Il évite de sortir et de se faire remarquer.

Mercredi, hélas, une équipe du Passport and Immigration Office (PIO) l’intercepte. Il sera renvoyé dans son pays, avec pour toute richesse ses seuls vêtements : il n’a plus de maison et ne trouvera pas de travail. Martin sera accompagné dans son voyage retour par ses trois compères nigérians. Ils ont confié, timidement, que c’est à Maurice qu’ils ont réalisé la duperie : « Que faire ? On s’est retrouvés à la rue. Il a fallu collectionner les petits boulots pour subsister… »

Les quatre Nigérians ont été interceptés dans le Nord. Leur défense : ils ont été victimes d’escroquerie par leur contact local.
Dans une brève déclaration au Défi Quotidien, le caporal Beenoye Jhuboo, dirigeant de la ‘Tracking Team’ du PIO, confirme que ces quatre clandestins ont été « cueillis après une opération menée dans diverses régions du Nord. »