Interview

Nicolas Kan Wah : « Les Mauriciens dépensent plus qu’en 2016 en cette fin d’année »

nicolas_kan_wah.jpg Nicolas Kan Wah, Manager de London Way 

Le paiement de la compensation salariale et du salaire minimal a un effet « psychologique » sur les consommateurs. Ces derniers ont tendance à dépenser légèrement plus cette année comparativement à l’an dernier, souligne Nicolas Kan Wah, Manager de London Way.

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Quelles sont les premières tendances qui se dessinent au niveau des achats en cette période festive ?
C’est à partir de cette semaine que les achats ont vraiment démarré. D’une part, tous les étudiants sont en vacances et, de l’autre, l’élection partielle avec sa conséquence d’interdiction de vente de boissons alcoolisées est finie. Dans le secteur de la grande distribution, on s’attend à une croissance de 5 % de ventes par rapport à l’an dernier. Une des raisons derrière cette hausse est que la performance économique est légèrement mieux qu’en 2016.

Quel budget les Mauriciens allouent-ils pour les festivités ?
En sus de leurs courses habituelles, les consommateurs prévoient un budget additionnel variant entre Rs 1 000 et
Rs 5 000 pour les festivités. Leur principal poste de dépense concerne les viandes (poulet, agneau, bœuf, fruits de mer, etc.). S’ensuivent les produits festifs (chocolat, boissons alcoolisées, champagne, etc.), les jouets et les cadeaux.

En sus de leurs courses habituelles, les consommateurs prévoient un budget additionnel variant entre Rs 1 000 et Rs 5 000 pour les festivités. »

Dans quelle mesure l’introduction du salaire minimal en janvier 2018 et le paiement d’une compensation salariale de Rs 360 influencent-ils les achats des consommateurs en cette fin d’année ?
Si les salariés n’ont pas encore touché ces augmentations salariales, elles ont, toutefois, un effet psychologique sur eux. Ils savent qu’ils vont toucher le salaire minimal et la compensation salariale l’an prochain. Ce qui les pousse à dépenser légèrement plus cette année.

2017 a-t-elle été une bonne année pour la grande distribution ? Et comment évoluera le secteur l’an prochain ?
Dans l’ensemble, les grands groupes ont enregistré une croissance de 5 % au niveau de leurs chiffres d’affaires. C’est plus ou moins le même pourcentage de croissance que l’an dernier. En 2018, le secteur devrait évoluer dans un contexte où il y aura plus de promotions et de concurrence, notamment avec de nouvelles ouvertures prévues dans l’île. La compétition s’annonce encore plus féroce et difficile.

Les observateurs économiques anticipent une hausse de l’inflation en 2018. Qu’en sera-t-il ?
De manière générale, les prix sont restés plus ou moins stables cette année. Durant les six derniers mois de l’année, le dollar est resté à un taux assez raisonnable. Cela dit, dans tous les pays, les coûts de production ont tendance à grimper, car l’entreprise doit dépenser davantage pour les matières premières, les employés et autres intrants.

Et cela que le taux de change soit stable ou pas. À titre d’exemple, avec l’introduction du salaire minimal, les coûts de production des fabricants locaux vont grimper.

Du coup, le prix à la vente aura tendance à grimper. Une hausse de l’inflation, en 2018 est très prévisible, surtout s’il y a de fortes fluctuations au niveau du taux de change. Attendons voir !

Comment devraient évoluer les prix des produits de consommation l’an prochain ?
Pour les trois prochains mois, il y aura une certaine stabilité au niveau des prix. Au-delà de ces trois mois, il est difficile de se prononcer. Les prix peuvent fluctuer en fonction de divers facteurs : crise pétrolière ou géopolitique dans les principaux pays d’importation, variation du taux de change, facteurs d’ordre climatique (sécheresse, inondation, etc.). Une prévision reste une prévision.

  • defimoteur

     

 

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