«Ni Pravind, ni Navin» : Linion Reform se pose en alternative face aux blocs traditionnels

Linion Reform a présenté la liste de ses 60 candidats, composée de 30 membres de Linion Moris et 30 du Reform Party. Cette équipe se positionne ainsi comme le challenger des deux autres blocs politiques : L’Alliance Lepep et l’Alliance du Changement. 

« Nous avons formé une union pour réformer le pays. » C’est par ces mots que Roshi Bhadain a introduit, le vendredi 18 octobre 2024, la présentation des 60 candidats de Linion Reform (LR) aux élections générales. Affirmant que cette nouvelle alliance se pose en alternative, il a insisté sur la nécessité de tourner la page des partis traditionnels pour ouvrir la voie à « enn nouvo lil Moris ki pa parey kouma seki ti ena avan-la ».

Il a clairement dit qu’il serait inconcevable de confier à nouveau le pays à Pravind Jugnauth. Il a évoqué les dérives de l’Assemblée nationale, le rôle discutable de la Banque centrale, l’attitude de la police, ainsi que la peur qui règne parmi les fonctionnaires. 

Il a aussi mentionné les jeunes qui ont quitté le pays, ceux qui sont morts à cause de la drogue et ceux qui font la queue pour obtenir leur méthadone. « Mazinn sa apre gete si ou kapav met ou trwa lakrwa kot Pravind Jugnauth ek bann kandida so lalians, ek i konpri le pli gran tret de listwar : Xavier Duval », a-t-il lancé.

Navin Ramgoolam, lui non plus, n’a pas échappé aux critiques. Roshi Bhadain a rappelé les controverses entourant son mandat à la tête du pays. Il est revenu sur l’affaire des Rs 220 millions et des 5 000 dollars retrouvés dans son coffre personnel il y a une dizaine d’années. 

Selon lui, ces sommes ne sont pas des dons ni des fonds du Parti travailliste, mais de source occulte. Il a insisté sur le fait que Ramgoolam n’a jamais expliqué à la population la provenance de cet argent ni pourquoi il avait choisi de le garder chez lui plutôt qu’à la banque. Pour lui, si Navin Ramgoolam ou Pravind Jugnauth reviennent à la tête du pays, « tou dimounn pou regret zot sor ». 

Nouvelle équipe

Nando Bodha, qui partagera le poste de Premier ministre avec Roshi Bhadain en cas de victoire, s’est adressé aux électeurs indécis. « Azordi ou pa kapav dir ki ou pena swa », a-t-il affirmé, soulignant que LR offre une véritable alternative. Pour Nando Bodha, le temps est venu de mettre fin au fléau de la drogue : « Nou pou bizin fini la drog pou ki la drog napa fini nou. » 

Il a souligné que 56 des 60 candidats de LR se présentent pour la première fois aux élections, sans aucune affiliation aux gouvernements passés. « Nou fer serman lor latet nou zanfan ki nou pou gouvernn pei pou enn meyer lil Moris », a-t-il déclaré. Selon lui, il est temps que chaque enfant, quelle que soit son origine, ait les mêmes chances de devenir député, ministre ou même Premier ministre, et de prendre en main le destin de la nation.

Rama Valayden, membre clé de LR, n’a pas caché son enthousiasme face à la dynamique de l’alliance. « Enn mari lekip finn rassanble », a-t-il déclaré. Bien qu’il admette que la tâche n’ait pas été simple, il s’est félicité du premier grand succès de cette coalition : avoir rassemblé sous la bannière de LR des compétences variées et solides, capables de diriger le pays. Il a mis en avant l’engagement unique de cette alliance, qui se démarque en étant la seule à exiger, après le Nomination Day, que ses candidats jurent un affidavit, les engageant à respecter un code de conduite strict. « C’est la première force politique qui puise sa puissance dans notre proposition et notre engagement à tenir nos promesses », a-t-il ajouté.