Négociations depuis un an et demi : vers une grève générale dans le port

La situation se corse dans le port. Selon des renseignements, la réunion qui s’est tenue hier après-midi entre les représentants de la Port-Louis Maritime Employees Association et la direction de la Cargo Handling Corporation Ltd (CHCL) a été infructueuse. Un passage au vote, pour la tenue ou non d’une grève générale dans le port, se tiendra lors de l’assemblée générale des employés de la CHCL le 23 mars prochain.

La grogne s’intensifie dans le port. Les représentants de la Port-Louis Maritime Employees Association (PLMEA) tentent de calmer les esprits, mais en vain. Les employés de la Cargo Handling Corporation Ltd (CHCL) ne veulent pas entendre raison et réclament non seulement la démission du General Manager, Presley Paul, mais également la tenue au plus vite d’une grève générale. Motif de la grogne : les négociations qui seraient « stériles » entre la PLMEA et la direction de la CHCL. En gros, rien n’aurait transpiré durant ces débats de plusieurs mois. 

Des sources basées dans le port avancent, sous le couvert de l’anonymat, que la situation serait « très tendue ». « Cela fait près d’un an et demi depuis que les pourparlers entourant le renouvellement de l’accord collectif des employés sont en cours. Mais, il n’y a eu rien de concret. Nos conditions de travail sont restées les mêmes. Il n’y a pas eu de promotion et encore moins d’augmentation salariale », s’insurgent des employés de la CHCL.

Grève générale

Il s’avère, selon nos sources, que la direction de l’organisme camperait sur sa proposition d’augmentation salariale de 11 %. Chose que les employés qualifient d’ « insultant, car le coût de la vie ne cesse de grimper » et que le pourcentage réclamé par la PLMEA est de 25 %. 

La majorité des travailleurs de la CHCL, souligne-t-on, voteront en faveur d’une grève générale dans le port lors de l’assemblée générale du 23 mars prochain. Un mot d’ordre a été émis. Pendant ce temps, la PLMEA, qui a rompu tout contact avec la direction de la CHCL, est en train d’enclencher les démarches nécessaires en vue de la tenue de la grève générale. 

Le Comité de Conciliation et de Médiation (CCM), fait-on comprendre, sera sollicité au début de la semaine prochaine pour la tenue du ‘secret ballot’. Dans une déclaration téléphonique, Gerard Bertrand, négociateur auprès de la PLMEA, souligne que la direction de la PLMEA est « en train de montrer ses intentions à travers le maintien des droits acquis des travailleurs ».

Non-respect de la loi

« Nous constatons qu’il n’y a aucune intention de corriger les anomalies concernant la structure des grades. Une augmentation décente compenserait la perte de revenus par rapport à ce que les employés vont perdre, notamment avec la modification arbitraire des conditions de service telles que les taux d’heures supplémentaires applicables les dimanches et jours fériés, ou encore le refus de respecter les dispositions de la Workers Rights’ Act 2019 », déclare Gerard Bertrand. 

Les employés, poursuit-il, sont très remontés contre le Managing Director de la CHCL. « Il y a une frustration générale et un sentiment de déception et de découragement qui ne sont pas dans l’intérêt de la CHCL. Il est clair que nous n’avons pas le choix que d’enclencher les procédures de grève générale. Le Managing Director de la CHCL, Presley Paul, devra prendre ses responsabilités. D’ailleurs, nous réclamons sa démission, car il a totalement échoué dans sa tâche de directeur général », termine Gerard Bertrand.