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Négligence médicale présumée : la magistrate Varsha Devi Biefun Doorga décède après une intervention chirurgicale

Varsha Devi Biefun-Doorga était très engagée au sein du Rotary Club de Grand-Baie.
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  • Ses proches : « Une femme exemplaire qui avait à cœur le bien-être de ses enfants »
  • La police a ouvert une enquête

La mort subite de la magistrate Varsha Devi Biefun-Doorga, âgée de 43 ans, a bouleversé ses proches ainsi que l’ensemble de la profession légale et judiciaire, qui lui rendent hommage depuis le mardi 23 juillet. Décédée d’une septicémie après une intervention chirurgicale, elle est décrite comme une « battante » et une « mère dévouée » dans les hommages émouvants qui lui ont été rendus.

La magistrate avait subi une intervention chirurgicale à l’abdomen dans une clinique de Grand-Baie le vendredi 19 juillet. Après avoir regagné son domicile dimanche, son état s’étant détérioré, ses proches l’ont conduite de nouveau à la clinique le mardi 23 juillet. À son arrivée, son décès a été malheureusement constaté.

Le mercredi 24 juillet, une autopsie a été pratiquée. Le Chief Police Medical Officer, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, et le médecin légiste Prem Chummun ont attribué son décès à une septicémie causée par une perforation de l’intestin. La police de Grand-Baie, sous la supervision de l’assistant surintendant de police Jaunky, a initié une enquête. À la lumière des conclusions de l’autopsie, les policiers envisagent d’interroger des médecins de la clinique pour déterminer si le décès de l’ex-magistrate pourrait être lié à une négligence médicale.

À Tamil Temple Road, Goodlands, la disparition subite de la magistrate Varsha Devi Biefun-Doorga a choqué ses proches ainsi que le voisinage. Dans ce village du Nord, où vivent sa mère et d’autres membres de sa famille, c’est l’incompréhension et la désolation. Sa détermination et son amour maternel ont marqué tous ceux qui la connaissaient. 

En effet, Varsha Devi Biefun-Doorga était une veuve dévouée à l’éducation de ses deux fils, l’un en PSAC et l’aîné en Grade 8. Tous s’accordent à décrire l’ex-magistrate comme une mère exemplaire qui élevait seule ses deux enfants après le décès de son époux, un ancien policier. 

« Son mari est décédé après une longue maladie à un très jeune âge. Ses deux enfants étaient tout ce qu’il lui restait », confient ses proches. « Pour elle, l’éducation et le bien-être de ses enfants étaient sa priorité. La preuve, ils avaient décroché la mention très bien aux examens », laisse-t-on entendre

Varsha Devi Biefun-Doorga était aussi une membre très active et appréciée du Rotary Club de Grand-Baie où elle était Director of Young Generation pour la période 2023-2024. « Parmi les plus beaux souvenirs avec elle, c’est lorsqu’elle cuisinait pour tout le club et que nous savourions tous les plats qu’elle servait. On se souviendra toujours de son sourire et de son dévouement pour être au service des autres », peut-on lire sur la page du Rotary Club de Grand-Baie.

Les funérailles de l’ancienne magistrate de la cour intermédiaire sont prévues ce jeudi après-midi, avec une cérémonie partant de la demeure de sa mère à Tamil Temple Road, Goodlands. En ces moments difficiles, Le Défi Media Group présente ses sincères condoléances à la famille endeuillée. 

Les procès présidés par la magistrate Varsha Devi Biefun-Doorga

Voici quelques-uns des procès phares qu’elle avait présidés depuis sa mutation à la cour intermédiaire en juin 2023 : 

  • Procès contre Kavidev Newoor, Deputy Port Master. Ce dernier plaide non coupable sous une accusation d’homicide involontaire par imprudence à la suite du naufrage du remorqueur Sir Gaëtan, le 31 août 2020. Récemment, la magistrate avait présidé les débats entourant la motion d’arrêt de procès de Kavidev Newoor, invoquant une loi maritime. 
  • Il y a aussi eu le procès intenté contre Noorhossen Ramoly, connu comme Khalil Ramoly. Ce dernier était poursuivi sous une accusation de « forgery of private writing ». Délit commis le 12 octobre 2006, à Port-Louis. Plusieurs témoins ont déjà été entendus. 
  • Elle avait présidé le procès d’Aruna Gangoosingh. Il est reproché à cette dernière d’avoir posté sur son compte Facebook une vidéo avec des propos irrespectueux envers la population mauricienne. Délit qui aurait été commis le 10 avril 2021. Tous les témoins ayant déjà été entendus, il ne restait que les plaidoiries. 
  • Autre procès, celui de Deonarain Lokee. Cet habitant de Quatre-Bornes est poursuivi sous une accusation formelle de « using a telecommunication equipment to post a message which is false and likely to cause harm to a person ». Il est accusé d’avoir agi en violation des articles 46(1) (ga) et 47 de l’Information and Communication Technologies Act après une publication sur son compte Facebook. Délit commis en novembre 2021. 

Elle laisse une empreinte indélébile dans le judiciaire

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Elle avait pris ses fonctions de magistrate le 30 juin 2023 après un long parcours au bureau du DPP. 

Le décès de Varsha Devi Biefun-Doorga laisse une profonde tristesse au sein du judiciaire où elle était respectée pour son dévouement et sa passion pour la justice. Elle avait été nommée magistrate de la cour intermédiaire le 30 juin 2023, après un long parcours au sein des bureaux du Directeur des poursuites publiques (DPP) et de l’Attorney General (AG).  

Ancienne élève du collège Queen Elizabeth, Varsha Devi Biefun-Doorga avait fait ses études supérieures à l’Université de Buckingham en Angleterre avant de retourner à Maurice pour réaliser son rêve, celui d’être juriste. Elle avait prêté serment comme avocate en juin 2008, suivant les traces de son défunt père, Bhrissubhanoo Biefun, qui partageait sa passion pour le droit. Ce dernier avait, lui, prêté serment en février 2005. 

Varsha Devi Biefun-Doorga avait travaillé dans le privé de janvier 2008 à mai 2010. En juin 2010 elle avait rejoint le bureau du DPP, grimpant les échelons de Senior State Counsel à Principal State Counsel, jusqu’à sa nomination en tant que magistrate en juin 2023. À peine nommée, elle avait présidé de nombreux procès avec impartialité et sagesse, quittant ainsi un héritage de justice et de respect des droits fondamentaux. Elle était aussi connue pour sa rigueur et son intégrité. 

La quadragénaire était appréciée pour sa jovialité et son calme, même dans des moments complexes. Elle savait quand hausser le ton tout en restant respectueuse et professionnelle envers ses confrères et consœurs. Sa passion pour l’équité et sa rigueur intellectuelle ont marqué tous ceux qui ont eu la chance de la côtoyer. Elle laisse sans aucun doute une empreinte indélébile dans le judiciaire.  

 

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