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Négligence médicale : les parents d’un enfant décédé obtiennent Rs 3 M de dommages

Les parents avaient conduit leur enfant, le 18 juin 2011, à l’hôpital Jeetoo pour des soins.

Il était âgé de six ans et avait été admis pour une fièvre, le 18 juin 2011, à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo. On lui avait administré des antibiotiques et du valium. À son retour à la maison, l’enfant n’a plus quitté le lit et ne parlait plus. Handicapé physiquement et mentalement, Jean est décédé le 23 juin 2019. 

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Le 2 août 2019, un jugement est tombé après huit ans. La juge Rita Teeluck a sommé un médecin, le ministère de la Santé et de la Qualité de vie et l’État de verser conjointement des dommages de Rs 3 millions aux parents pour négligence médicale.

Les parents de Jean (prénom modifié) avaient déposé une réclamation de Rs 10 millions contre un médecin, le ministère de la Santé et de la Qualité de vie et l’État. Leur fils était devenu handicapé. Il ne parlait plus et ne pouvait quitter le lit. Les parents avaient évoqué une négligence médicale, un manque de professionnalisme et une faute de la part des médecins qui lui avaient procuré des soins.

En 2011, Jean avait six ans et était en Standard I. Enfant plein de vie, il est tombé malade le 18 juin 2018. Il avait contracté une fièvre virale et était victime de crises. Ses parents l’avaient conduit d’urgence à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo, à Port-Louis. L’enfant avait perdu connaissance. 

Selon les parents, on avait administré du Valium et des médicaments pour traiter l’épilepsie à leur fils après son admission à l’hôpital Jeetoo. Des examens avaient ensuite été effectués sur l’enfant. La mère a soutenu qu’elle était restée au chevet de son fils, pendant son hospitalisation, du 18 au 19 juin 2011.  

Le 19 juin 2011, Jean a été transféré à l’unité des soins intensifs en raison des crises d’épilepsie persistantes.  En cour, les parents ont fait état des traitements qu'avait reçus leur fils durant son séjour à l’hôpital. Après trois jours d’hospitalisation, l’état de santé de Jean ne s’était pas amélioré. Il faisait toujours de la fièvre, avait des crises et perdait souvent connaissance. 

Selon les parents, lorsque leur fils a regagné leur domicile, il ne parlait plus et était devenu handicapé physiquement et mentalement. Selon eux, il leur aurait fallu être à son chevet en permanence. Mais Jean est décédé le 23 juin 2019. Il avait 13 ans.

Le Dr Fouad Abdool, pédiatre, a témoigné lors du procès. Il a soutenu qu’il s’occupait de Jean, dans le privé, depuis sa naissance. Il a affirmé qu’avant que l’enfant ne soit admis à l’hôpital, il l’avait ausculté et avait diagnostiqué qu’il avait eu une fièvre virale. Il a expliqué en termes médicaux ce qu’était une crise d’épilepsie et les différents traitements qui étaient disponibles à l'hôpital Jeetoo. Les médicaments disponibles étaient du Benzodiaphine, du Phenytoin et du Phenobarbital. Pour le pédiatre, si un enfant ne réagit pas à ces médicaments, il faut lui en prescrire d’autres plus puissants. Le patient risque la paralysie. Une assistance respiratoire est alors nécessaire.

Coma

Selon le Dr Fouad Abdool, pendant une crise d'épilepsie, l'apport d'oxygène au cerveau pourrait être compromis et un patient pourrait tomber dans le coma ou subir des crises récurrentes. Il était d'accord avec l'administration du Valium et du Phenobarbital.

Par ailleurs, le pédiatre a déclaré qu'il est « inapproprié » de conseiller à un spécialiste de ne pas prescrire de médicaments, car des crises continues entraîneraient des lésions cérébrales. 

Selon ce témoin, le dossier médical montrait que le médecin avait conseillé de ne plus administrer de médicament à l’enfant après 4 heures du matin, le 19 juin 2011. Pour lui, les crises survenues après cette heure avaient été provoquées parce que le traitement n'avait pas été étendu.  Il a ajouté qu’on aurait dû lui administrer une dose massive d'anticonvulsivant et le placer sous assistance respiratoire beaucoup plus tôt. Il est d’avis que l’enfant a reçu ce traitement trop tard et le dommage avait déjà été causé.  Le praticien a ajouté que le patient était atteint d'encéphalite et que l'absence de traitement en était la cause.

Quant au médecin qui s’était occupé de l’enfant, il a soutenu en cour avoir procuré les soins adéquats à Jean. Prenant en considération les divers témoignages, la juge Rita Teeluck conclut que les parents de Jean ont établi les faits qu’il y a eu un manque de professionnalisme de la part des préposés du ministère de la Santé. Ainsi, elle a sommé le médecin, le ministère de la Santé et l’État de verser conjointement des dommages de Rs 3 millions aux parents de Jean. 

 

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