Faits Divers

Négligence médicale alléguée à l’hôpital Victoria : Marie Luana pleure la mort de son fils Bradley, âgé de 5 ans

Marie Luana Marie Luana Talary Adrien, la mère de Bradley, est convaincue que son fils serait encore vivant, si on ne s’était pas empressé de lui administrer des antibiotiques.

C’est une femme meurtrie dans l’âme qui s’est confiée à la rédaction sur les circonstances entourant le décès de son cher enfant Bradley. Pour elle, il y a eu négligence médicale.

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Le 18 avril 2018, Bradley, le fils de Marie Luana Talary Adrien, est décédé à l’hôpital Victoria, Candos, suite à ce qui semble être une allergie aux antibiotiques. Il avait cinq ans. Sa mère l’avait transporté à l’hôpital parce qu’il souffrait de convulsions.

Marie Luana, qui habite Bambous, a soumis une plainte, par lettre recommandée, au ministère de la Santé et au Medical Council, pour négligence médicale alléguée. Le Medical Council l’a, par la suite, informée qu’il n’avait pas obtenu l’autorisation du ministère de la Santé pour initier une enquête, puisque le ministère s’était déjà chargé du dossier.

Suite au décès de son enfant, elle a réclamé un rapport médical de l’administration de l’hôpital concerné. Selon elle, l’hôpital a attribué la cause du décès de l’enfant à une crise d’épilepsie.

La mère meurtrie est fermement convaincue que son fils serait encore vivant, si on ne s’était pas empressé de lui administrer des antibiotiques. Pour elle, ces médicaments ont provoqué une crise chez l’enfant, entraînant son décès. Pour elle, c’est un cas de négligence médicale.

Quel est le recours pour cette femme afin d’obtenir justice pour son cher et regretté enfant ? La rédaction a recherché l’avis de Me Balla Mukan. « Si jamais elle estime qu’il y a eu faute médicale, la famille peut demander l’avis d’autres spécialistes. Si jamais il y en a bien eu une, la maman peut poursuivre le ministère de la Santé », a-t-il soutenu.

Quand il y a une faute médicale au sein de la santé publique, l’autorité responsable, soit le ministère de la Santé, peut-elle personnellement  initier une enquête ? Et, dans ce cas, la maman peut-elle avoir accès à tous les dossiers médicaux de son fils ? « Non, on ne lui remettra pas tous les dossiers. Si jamais elle décide de poursuivre le ministère de la Santé, son homme de loi devra écrire au ministère pour exiger un rapport complet sur le cas de son fils », a répondu l’avocat.

Il a ajouté que ce n’était pas normal que le ministère de la Santé enquête sur lui-même. Il faudrait un corps indépendant pour le faire.
L’avocat a précisé que le mieux pour la famille aurait été de protester dès le décès de l’enfant. « Elle aurait dû alerter la police et exiger qu’on procède à une autopsie pour connaître les causes exactes du décès », a-t-il déclaré.

Rappelons qu’il n’y a pas eu d’autopsie.

L’avis d’un ex-médecin légiste

La rédaction a aussi recherché l’avis d’un expert médical, en l’occurrence le Dr Satish Boolell, ex-médecin légiste de la police, quant aux procédures à suivre si une famille soupçonne un cas de négligence médicale.

« L’enfant est mort le 18 avril 2018 ? Cela remonte à bien loin. Bon, normalement quand une famille, un parent, n’est pas satisfait de la cause du décès avancée par l’hôpital, il y a un recours. Soulignons que les médecins légistes travaillent pour la police, alors que les médecins travaillent pour le ministère de la Santé. On n’a pas le même patron, sauf que c’est quelque part le gouvernement. De ce fait, moi, j’aurais tendance à faire confiance aux médecins légistes pour une autopsie indépendante », a-t-il déclaré.

« Quand quelqu’un meurt dans ces circonstances, sa famille a le droit de refuser de récupérer le corps. Elle peut déposer une plainte auprès de la police pour dire qu’elle n’est pas satisfaite de la cause avancée pour le décès. Dans le cas de cette dame, elle aurait pu dire qu’elle ne s’attendait pas du tout à ce que son enfant meure. Donc, elle aurait pu demander une autopsie », a soutenu l’ex-médecin légiste.

« Dans un cas pareil, la police doit forcément prendre le corps et saisir tous les rapports médicaux – ce qui est d’ailleurs, la chose la plus importante à faire. Quand le médecin légiste en aura terminé avec son autopsie, il remettra le rapport au surintendant de l’hôpital concerné pour le « safe-keeping » du rapport jusqu’à ce qu’il y ait une enquête judiciaire sur la mort de la personne », a-t-il ajouté.
« L’enquête peut être faite à partir de trois endroits, à commencer par le bureau du magistrat local. Mais les premières choses à faire, c’est de ne pas prendre le corps, de ne pas prendre d’acte de décès, de ne pas déclarer le décès, de ne pas procéder aux funérailles », a-t-il encore précisé.

« Autopsie du dossier »

Pour le Dr Satish Boolell, il n’est pas trop tard pour procéder à une autopsie – sauf que ce sera une autopsie du dossier effectuée par un panel de spécialistes comprenant un médecin légiste « et qu’il faudra s’assurer qu’il n’y a pas de conflit d’intérêts, que personne ne viendra défendre qui que ce soit, cela afin de favoriser, dans la mesure du possible, une enquête indépendante ».

 

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