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Négligence médicale alléguée à la naissance : l’État offre Rs 8 millions à la mère après huit ans

La famille de la fillette réclamait des dommages de plus de Rs 48 millions.

Avec cet argent, l’habitante du Sud affirme qu’elle pourra offrir des soins appropriés à sa fille âgée de huit ans. L’enfant souffre de plusieurs complications de santé que la mère impute à une négligence lors de l’accouchement à l’hôpital.

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«Cela a été un long combat… » Plus de huit ans déjà depuis que cette habitante du Sud se bat pour obtenir justice. Non pas pour elle-même. Mais pour sa fille, victime présumée de négligence médicale à la naissance et qui doit, depuis, constamment suivre des traitements. Cette mère a porté l’affaire devant la justice, réclamant des dommages de plus de Rs 48 millions à l’État et au ministère de la Santé. Le 22 mai, en Cour suprême, l’État lui a offert Rs 8 millions.

« J’avais 22 ans lorsque j’ai donné naissance à ma fille. Elle pourra désormais bénéficier de soins appropriés. Ce n’est pas une question d’argent mais une décision basée sur un plan humanitaire », explique la maman célibataire aujourd’hui âgée de 31 ans. 

Dans sa plainte, cette habitante du Sud relate qu’après avoir appris qu’elle était enceinte, elle s’est rendue à l’hôpital de Souillac pour un suivi médical. Par la suite, elle a été référée à l’hôpital Jawaharlal Nehru de Rose-Belle. 

À son arrivée à l’hôpital, elle est admise au Labour ward, où elle est examinée par un médecin. « Il a vérifié si le col de l’utérus était dilaté. À ce moment-là, la position du bébé était favorable à un accouchement normal. La fréquence cardiaque était également bonne », relate-t-elle dans sa plainte.

La trentenaire est mise sous perfusion pour accélérer le travail de l’accouchement. « J’ai souffert de douleurs atroces et les contractions sont devenues plus fréquentes et rapprochées. La sage-femme a ensuite procédé à la rupture de la poche des eaux », dit-elle.

Ma fille a vu le jour le 17 mars 2015. Elle ne pleurait pas et ne montrait aucun signe de mouvements respiratoires»

Au Labour ward, on lui a demandé de pousser avec force pour faciliter l’accouchement. « Le bébé ne parvenait pas à sortir complètement. Cependant, la sage-femme a insisté pour que je continue de pousser plus fort », ajoute la maman dans sa plainte.

Accouchement aux forceps

Lorsque le médecin est arrivé dans la salle d’accouchement par la suite, il a utilisé des forceps pour aider à faire sortir le bébé, explique la mère. « Ma fille a vu le jour le 17 mars 2015. Elle ne pleurait pas et ne montrait aucun signe de mouvements respiratoires », ajoute-t-elle dans sa plainte. 

Peu après, poursuit la mère, un pédiatre est venu l’informer que son bébé souffrait d’une « asphyxie ». Elle a été invitée à signer un formulaire de consentement pour transférer le bébé à l’hôpital Sir Seewoosagur Ramgoolam National (SSRN) à Pamplemousses afin de recevoir un traitement spécialisé. 

Cependant, la nouveau-née n’a pas pu être transportée à l’hôpital SSRN car à ce moment-là, l’ambulance n’était pas équipée d’une couveuse. Ce n’est ainsi que le lendemain qu’une ambulance du service d’aide médicale d’urgence (Samu), équipée d’une couveuse, a été mise à sa disposition. La nouveau-née a alors pu être transférée à l’hôpital SSRN. 

Le bébé a passé huit jours à l’unité des soins intensifs de l’hôpital du Nord. Par la suite, elle a été envoyée à l’hôpital Jawaharlal Nehru, où elle a séjourné pendant quatre jours à l’unité des soins intensifs néonataux, puis cinq jours supplémentaires à la nurserie dudit établissement.

« Constamment malade »

Ce n’est que le 3 avril 2015 que le bébé a finalement pu quitter l’hôpital. Cependant, une fois à la maison, elle souffrait de constipation et de plusieurs autres problèmes médicaux. Dans sa plainte, la mère affirme avoir passé tous ses congés de maternité à s’occuper de sa fille qui était « constamment malade ». 

J’avais 22 ans lorsque j’ai donné naissance à ma fille. Elle pourra désormais bénéficier de soins appropriés. Ce n’est pas une question d’argent mais une décision basée sur un plan humanitaire»

Il était prévu qu’elle reprenne son emploi dans un hôtel le 30 juin 2015. Toutefois, en raison des problèmes de santé de sa fille qui nécessitait une assistance 24/7, elle n’a eu d’autre choix que de présenter sa démission afin d’être en mesure de s’occuper d’elle.

La mère affirme qu’elle a dû retourner vivre chez ses parents afin de pouvoir prendre soin de son enfant. « Heureusement, j’ai pu compter sur le soutien moral et financier de mes parents pour faire face à ce traumatisme », souligne la trentenaire.

À ce jour, sa fille doit suivre des traitements médicaux en raison de la fragilité de son système immunitaire. Elle doit se rendre à l’hôpital ainsi que dans des cliniques privées pour des séances de kinésithérapie et d’ergothérapie.

Son enfant, dit-elle, n’a pas connu une croissance normale. Elle ne peut pas se retourner, ramper toute seule ni consommer des aliments semi-solides. La mère montre du doigt le retard des autorités à lui fournir une ambulance et des soins appropriés à son enfant. Elle blâme les préposés du ministère de la Santé pour la maladie actuelle de son enfant, les accusant de faute et de négligence. 

Et les soucis sont loin d’être terminés, avance-t-elle. La trentenaire doit aujourd’hui s’occuper de ses parents, dont l’un devra subir une intervention à cœur ouvert. 

Face à cette situation, la mère ainsi que les grands-parents maternels de l’enfant ont intenté un procès contre l’État et le ministère de la Santé. Ils réclamaient des dommages s’élevant à Rs 48 312 252. 
Le 22 mai 2023, à l’appel de l’affaire devant la chef juge Rehana Mungly-Gulbul, Me Rasmi Camiah, Deputy Chief State Attorney, a présenté, au nom de l’État et du ministère de la Santé, une offre aux plaignants. Sans admettre la responsabilité des défendeurs (l’Etat et le ministère de la Santé), elle a proposé la somme de Rs 8 millions en vue de mettre un terme au litige. 

La jeune mère a, par l’intermédiaire de Me Jessica Armance, avouée, accepté la somme. L’accord a été ratifié le même jour en Cour suprême et transformé en jugement.

 

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