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Neetysha Sawoky : «En finir avec la stigmatisation des malades mentaux»

Neetysha Sawoky

Sa voie, elle l’a trouvée il y a un an, auprès de l’association Friends in Hope, qui fête cette année ses 20 ans d’existence. Sa voix : celle des personnes souffrant de maladies mentales. Neetysha Sawoky, du haut de ses 38 ans, nous parle de son parcours riche en rebondissements.

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Friends in Hope célèbre ses 20 ans d’existence le 22 août. Neetysha Sawoky occupe le poste de manager de l’association depuis un an. Bien que n’ayant pas évolué dans l’univers du  bénévolat, c’est vers une ONG qu’elle s’est tournée à un tournant de sa carrière. Même si elle ne se décrit pas comme une touche-à-tout, Neetysha a embrassé des carrières diverses depuis son premier emploi en 2001, avant d’atterrir finalement chez Friends in Hope. « J’ai toujours aimé bouger, faire de nouvelles découvertes et expériences professionnelles. J’ai commencé par faire des études en textile, mais j’ai très vite réalisé que je ne voulais pas évoluer dans ce secteur », raconte Neetysha.

Neetysha a trouvé sa voie, il y a un an, auprès de  Friends in Hope.

Elle rejoint, tout de suite après, une compagnie en tant que Quality Manager. Elle affirme y avoir développé les techniques pour fidéliser la clientèle. Cette expérience pousse la jeune femme à faire une maîtrise en Marketing en 2006 et occupera même un poste de consultante en Marketing « J’ai découvert le monde de l’entreprise et j’ai enchaîné pendant sept ans dans le secteur de l’informatique.  à chaque fois que je changeais de carrière, c’était après avoir mûrement réfléchi », dit-elle. Neetysha  a aussi travaillé comme chargée de cours à l’université de Maurice à temps partiel,  mais elle aspirait toujours à autre chose.

Changement drastique

Un  concours de circonstances, ou le hasard, l’a menée un jour sur le chemin de Friends in Hope. « Au fond de moi-même, je voulais faire du travail social. Chaque matin, en me rendant au travail, je passais devant le panneau Friends in Hope et quelque chose en moi me disait que c’était ma voie », dit-elle encore. Alors qu’elle cherche de l’emploi, elle reçoit une réponse pour un poste de manager de l’association Friends in Hope. Elle a alors estimé qu’elle correspondait au profil recherché.

Elle intègre l’association, forte de ses longues années d’expérience dans différents secteurs. « Ce fut pour moi un changement drastique. C’était un poste à responsabilité et il y avait fort à faire au sein de l’association », raconte Neetysha. Cet univers était nouveau pour elle, mais elle a été guidée par ses collègues. « Elles m’ont appris comment réagir face aux bénéficiaires. J’ai étudié chaque cas individuellement », dit-elle. Sa première présentation avec les bénéficiaires et leurs parents a été forte en émotions. La jeune femme raconte avoir intégré l’association à un moment de grands changements. Le centre s’apprêtait, en effet, à être  transféré à Beau-Bassin. « Mon objectif était de remettre sur pied l’association au niveau financier, car le  personnel devait être payé chaque mois », relate-t-elle.

«Les personnes souffrant de maladies mentales ont le droit de vivre normalement. Elles sont comme les autres et elles ont aussi leur place dans la société»

Donc, un nouveau départ pour l’association avec, à sa tête, une nouvelle gestionnaire prête à relever des défis. Elle a pu constater le travail remarquable accompli en 19 ans auprès des bénéficiaires. En intégrant Friends in Hope, Neetysha souhaitait avant tout montrer l’importance de l’association. « Les personnes souffrant de maladies mentales ont le droit de vivre normalement. J’ai pris conscience qu’elles sont comme les autres et qu’elles ont aussi leur place dans la société. Au rythme où nous vivons aujourd’hui, les problèmes mentaux s’aggraveront. C’est pour cela que des associations comme Friends in Hope ont besoin de soutien », explique Neetysha.

Ainsi, c’est à travers plusieurs campagnes de sensibilisation que l’équipe s’attèle à faire mieux connaître les maladies mentales à travers les médias, les centres communautaires et les collèges de l’île. « L’année dernière, nous avions organisé une marche de solidarité, qui est l’événement majeur de l’association, en collaboration avec le ministère de la santé », rappelle-t-elle.  C’est un travail de longue haleine qui se poursuit pour Neetysha.

En mars, leur deuxième librairie, située au siège même de l’ONG, sera lancée. Ce sera un moyen pour créer des liens avec le voisinage et attirer les jeunes des collèges des alentours. Les livres y seront en vente à petits prix. Tout un programme a été mis sur pied pour le meilleur épanouissement de ceux souffrant de maladies mentales, telles que dépression sévère, bipolarité, schizophrénie...

Bientôt, un atelier de yoga pour les bénéficiaires et leurs parents aura lieu. Neetysha dit nourrir l’espoir de briser toutes les stigmatisations liées aux maladies mentales.

 

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