Neeshti Reetoo du ministère de l’Éducation : «C’est bête de refermer les écoles»

La situation de la Covid-19 dans les écoles a été le thème principal de l’émission Au Cœur de l’Info mercredi. Si certains l’estiment alarmante, les autorités préfèrent toutefois relativiser.

Une fermeture des écoles ne semble pas être à l’ordre du jour. C’est ce qu’a fait comprendre Neeshti Reetoo, qui occupe le poste de Health and Wellness Director au ministère de l’Éducation, lors de l’émission Au Cœur de l’Info, présentée par Melanie Duval et Anoop Dhookeya, le mercredi 16 février. 

Il faut en effet souligner qu’une fermeture des écoles pour une durée de deux semaines a été réclamée par l’Union of Rectors and Deputy Rectors of State Secondary School au ministère de l’Éducation le 14 février dernier. Cela fait suite au nombre de cas enregistrés au quotidien dans les différents établissements scolaires. « Une fermeture des écoles ne donne aucune garantie que nous n’enregistrerons pas de nouveaux cas une fois que nous allons rouvrir. C’est bête de refermer les écoles », a-t-elle déclaré.

Bien qu’elle concède qu’il y a beaucoup de cas, elle a toutefois insisté sur le fait que le variant Omicron n’est pas aussi dangereux que le Delta. « Si on observe la tendance globale, on réalise que le virus est en train de devenir endémique, comme c’est actuellement le cas avec le virus H1N1. Nous voyons déjà que les symptômes de l’Omicron sont légers et que ce variant est en train de suivre la tendance du H1N1 », a-t-elle ajouté. 

S’exprimant sur le protocole qui est en train d’être appliqué par la ‘testing squad’ qui est opérationnelle dans les écoles, elle a fait savoir qu’un élève qui commence à ressentir des symptômes, doit d’abord se faire tester à l’hôpital et que ce n’est qu’une fois qu’il a été trouvé positif que la ‘testing squad’ entre en jeu. « La raison d’être de cette équipe est par la suite de procéder à un ‘screening’ des cas de contamination », a-t-elle indiqué.

Répondant aux critiques qui disent que cette unité est déjà débordée par le nombre de cas enregistrés dans les écoles, Neeshti Reetoo a fait savoir que c’est prématuré et d’ajouter que les cas suspects détectés dans les écoles doivent être signalés aux parents et non à la ‘testing squad’. 

Les autres intervenants ont, à tour de rôle, exprimé leurs inquiétudes sur la situation du virus dans les établissements scolaires. « La situation est très grave. Dans la plupart des cas, on se retrouve avec des élèves qui téléphonent et qui nous informent qu’ils sont malades depuis la veille et qu’ils ne pourront donc pas se rendre à l’école », a déclaré Basheer Taleb, président de la Federation of Unions of Managers. 

Ce dernier a, dans le même souffle, déploré le manque de communication du ministère de l’Éducation. « Nous ne sommes pas assez informés sur la situation réelle de la Covid-19. Il n’y a aucune communication au niveau du ministère, ce qui fait que chacun est en train de tirer ses propres conclusions », a-t-il déclaré. 

Basheer Taleb est d’avis que 10 jours après la rentrée, le ministère aurait déjà dû présenter un bilan aux chefs d’établissements scolaires. La solution proposée par le pédagogue est d’autoriser certaines écoles à faire des ‘staggered classes’, ce qui pourrait, selon lui, ralentir les cas de propagation, car c’est compliqué d’appliquer les règles de distanciation sociale auprès des élèves.

Le syndicaliste Vinod Seegum a, quant à lui, rejeté en bloc toute proposition de fermeture d’école. Il est d’avis que les enfants ont déjà perdu assez de temps avec la fermeture des écoles et qu’une nouvelle fermeture ne sera pas dans l’intérêt des élèves. Il propose en revanche aux autorités de mieux équiper les établissements scolaires, avec notamment des masques ou encore du gel hydroalcoolique.