L’éducation pour s’extirper de la misère, l’introduction de la technologie dans la fonction publique, la transformation d’une société au bord de la faillite en une entité florissante.
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Ainsi, serait-on tenté de résumer les chapitres importants dans la vie du président du Mauritius Institute of Directors (MIoD) et IT Cluster Director au sein du groupe Leal. Mais, ce ne serait pas à son honneur, tant son parcours et son acquis académique sont impressionnants.
Engager une conversation avec Neemalen Gopal, 56 ans, c’est s’immiscer dans le fabuleux monde de la science et la technologie. Il dispose de cette faculté à simplifier les sujets les plus complexes avec des termes précis, sans jargon. L’intelligence artificielle, qu’on connaît de nos jours, il l’a côtoyée à ses balbutiements dans les années 80, en France. À la base de son succès et de sa renommée, on retrouve la science, un sujet qui l’a toujours passionné depuis sa plus tendre enfance. « Les études scientifiques m’ont toujours passionné. À travers les sciences – biologie, chimie, physique et mathématiques – on dispose de vastes explications sur notre vie et de ce qui se passe autour de nous », dit-il. « La filière scientifique nous ouvre les portes de toutes les filières, incluant l’économie et la comptabilité ».
Certes, les sciences peuvent expliquer pourquoi Neemalen Gopal occupe aujourd’hui de telles responsabilités. Mais, en amont, il y a eu cette volonté de gravir les échelons dans la société par la force du cerveau. Cette ambition a été forgée pendant la période difficile qu’a connu le pays dans les années 70 et début 80, qu’il qualifie de « période noire » avec le chômage et l’économie « en ruine ».
Bourse française
Vacoassien de souche et à jamais, Neemalen Gopal est le benjamin d’une fratrie de deux enfants, avec un père employé comme stockeur au sein de la marine royale d’alors et une mère femme au foyer. « À l’époque, si on voulait grimper l’échelle sociale, ce n’était possible qu’à travers l’éducation, l’arme la plus puissante. Une phrase de mon oncle, le plus instruit de la famille, est restée gravée dans ma mémoire : The treasure of knowledge is greater than the treasure of wealth. On peut construire la richesse avec la connaissance et non l’inverse. Je trouve fantastique le fait qu’on puisse donner l’accès à l’éducation à ceux qui n’ont pas les moyens. J’en fais partie », relate-t-il. « Dans mon cas, la messe était dite. La seule façon de partir étudier à l’étranger, c’était par l’obtention de bons résultats et décrocher une bourse ».
Au terme d’études secondaires effectuées au Collège Saint-Joseph, ses matières étant les mathématiques, la chimie et la physique, Neemalen Gopal est classé après les lauréats et obtient une bourse française. Après deux ans d’études à l’île de La Réunion, il s’envole pour Grenoble pour obtenir une maîtrise en informatique appliquée à la gestion. Les résultats sont excellents. De fait, il obtient une extension de bourse pour un diplôme d’études approfondies. L’occasion se présente pour terminer le tout avec un doctorat, facilitée par une multinationale américaine au sein de laquelle il travaille sur contrat à durée déterminée.
Fin 1987, il retourne à Maurice pour rendre visite à la famille. Ses parents vivent toujours aussi « modestement et honnêtement ». Pourquoi repartir en France gagner beaucoup d’argent alors qu’à Maurice, la famille n’est pas aussi bien lotie ? Cela aurait été égoïste de sa part. Sa décision est prise et c’est ainsi qu’il reste au pays et prend de l’emploi – pour la première fois – au sein du groupe Leal en tant que directeur commercial chez Computer House Limited.
Sa première voiture est une Hyundai, toute neuve de couleur blanche. Dans la famille, personne ne possédait de voiture. Le progrès est en marche.
Conseiller en informatique
Lors de ses interactions avec les chefs d’entreprises, il rencontre un consultant français affecté au ministère des Finances. Sur recommandations de Dev Manraj, alors directeur du Management Audit Bureau, et du consultant Robert Martin, relate Neemalen Gopal, il se voit offrir un contrat de conseiller en informatique auprès du ministre des Finances d’alors. Les changements à la tête de la Trésorerie publique n’ont aucune incidence sur son travail. Il devient la force motrice de l’informatisation de la fonction publique avec la création du Central Informatics Bureau comme pierre angulaire. Après sept ans, en manque de nouveaux projets et suite à l’absence de communication avec les nouveaux gouvernants, il cherche fortune ailleurs.
L’opportunité se présente, une fois de plus, au sein du groupe Leal. À la tête de la division informatique, il démontre ses talents de gestionnaire. La compagnie, presque en faillite, recommence à générer des profits. La diversification des produits est entamée. Aux ordinateurs, s’ajoutent des imprimantes. En 2003, grâce à ses contacts, il saute sur l’occasion de distribuer la marque Microsoft. Viennent ensuite l’incursion dans le monde d’Apple et l’expansion à La Réunion, culminant en sa nomination en tant que IT Cluster Director…
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