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Neemalen Gopal, Chairman de la MIoD : «Je veux faire de la politique autrement»

Neemalen Gopal

Neemalen Gopal est un homme heureux. Passionné de l’informatique, il a la chance de pratiquer son art au sein du groupe Leal. Qui plus est, le chairman de la Mauritius Institute of Directors, (MIoD) s’est découvert une autre passion : la politique.

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« Je veux faire de la politique autrement ». Neemalen Gopal, technocrate de formation, ne mâche pas ces mots.

« La politique décide du destin d’un pays. Lorsqu’on regarde comment les partis traditionnels agissent, on voit que l’intérêt du pays est au second plan. Ils sont centrés sur leur élection et leur réélection par tous les moyens. Les enjeux nationaux sont laissés de côté, tels la démographie et l’environnement, parmi d’autres», explique Neemalen Gopal.

S’il ne sera pas candidat aux prochaines législatives, toutefois il déclare : « J’espère que l’électorat finira par comprendre que tous les partis traditionnels confondus nous ont menés en bateaux jusqu’à maintenant. Mais malheureusement, le temps n’est pas encore arrivé pour un sursaut de la population. Hélas, on ne voit pas émerger un ‘Paul Kagame’ ou une ‘Jacinda Ardern’ pour prendre la tête du pays durant les prochaines élections. Ce n’est pas pour autant qu’on doit rester les bras croisés. Les réseaux sociaux existent pour dénoncer certaines façons de faire et éveiller l’attention sur les sujets importants qui sont laissés de côté par les politiciens des partis traditionnels. Le silence est complice. On doit exprimer sa pensée et dénoncer les abus. Regarder les jeunes qui descendent dans les rues chaque vendredi pour la préservation de l’environnement. C’est ça le début du vrai changement qu’on attend. »

Carrière professionnelle

Entre-temps, il se réjouit de son poste au sein du groupe Leal qu’il occupe depuis 15 ans. Si enfant il voulait être pilote de chasse, celui qui a été classé après les lauréats dans la filière scientifique et a bénéficié d’une bourse du gouvernement français en 1982, ne regrette pas d’être tombé dans la marmite de l’informatique.

Tous les partis traditionnels confondus nous ont menés en bateaux jusqu’à maintenant

« À l’époque, l’informatique était méconnue. Venant d’une famille modeste, mais avec de bonnes valeurs, mes parents n’avaient pas les moyens de payer mes études à l’étranger. Le seul moyen pour moi de continuer à étudier après la HSC, c’était de décrocher une bourse. Après mes résultats de HSC, je me suis renseigné auprès du ministère de l’Éducation sur les filières prioritaires d’études. C’est là que j’ai appris qu’en choisissant l’informatique, j’avais davantage de chances d’avoir une bourse d’études », se souvient Neemalen Gopal.

Il a ainsi entrepris ces deux premières années d’études universitaires à la Réunion et ensuite trois années à Grenoble, en France. Aujourd’hui, il est détenteur d’une Maîtrise en Informatique Appliquée à la Gestion d’Entreprise et un Diplôme de troisième cycle en Intelligence Artificielle.

Au retour de ses études, il a travaillé deux ans dans une société informatique locale pour ensuite rejoindre le ministère des Finances en novembre 1989 pour agir en tant que Conseiller en Informatique.

« Il n’y avait pas encore de ministère de l’Informatique et l’informatique était sous la responsabilité du ministère des Finances. J’y suis resté pendant sept ans. J’ai participé à la création des structures informatiques du gouvernement telles que la SIL, le CIB et la NCB. J’ai quitté le gouvernement en 1996 pour rejoindre le groupe Leal en tant que responsable de la division informatique de LCI (Leal Communications and Informatics). Par la suite, on a créé au sein du groupe Leal deux autres sociétés informatiques, l’une à Maurice dans la distribution des produits informatiques, Elytis et l’autre à la Réunion dans la commercialisation des produits Apple, SOLINFO », raconte notre interlocuteur.

Aujourd’hui, Neemalen Gopal est à la tête de ces trois sociétés, d’où son titre de Cluster Director où il s’occupe de la stratégie de développement et son métier le passionne plus que tout. « Il y a toujours des nouveautés et on a les moyens de changer la vie des gens et revoir le fonctionnement des entreprises. »

Également président de la MIoD depuis décembre 2017, Neemalen Gopal se plaît dans son nouveau fauteuil et concède avoir découvert le monde de la bonne gouvernance au MIoD. « Je trouve que la bonne gouvernance, si elle est appliquée à tous les niveaux dans le secteur public comme dans le privé, elle peut changer le visage de l’île Maurice et donner envie à nos jeunes de retourner au pays après leurs études à l’extérieur. Beaucoup des maux dont souffrent nos entreprises aujourd’hui sont dus au manque de bonne gouvernance. Cette dernière va au-delà des codes de bonne gouvernance. C’est la transparence, la chance égale pour toute méritocratie, une gestion saine, etc. »

Époux comblé et père fier de ses trois enfants, Neemalen Gopal fait de son mieux pour équilibrer sa vie professionnelle et personnelle. « J’ai une épouse formidable qui me soutient énormément au quotidien. Elle n’a pas hésité un instant à sacrifier sa vie professionnelle pour la famille lorsqu’il fallait le faire. Mes enfants et moi, nous en avons bénéficié. Mes activités professionnelles me prennent beaucoup de temps, mais j’évite de consulter mes mails du bureau lorsque je rentre chez moi. D’ailleurs, mon mail professionnel n’est pas configuré sur mon portable. J’essaye d’équilibrer les choses », dit notre interlocuteur.

Outre le travail, Neemalen Gopal est un mordu du sport. D’ailleurs, il pratique le trail depuis plus de 10 ans. Il aime aussi le vélo et pratique le yoga et la méditation régulièrement.

 

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