Tarushi Boodna vit avec un handicap majeur depuis sa naissance : elle n’a pas de main droite. Ses parents se battent depuis dix ans pour obtenir une pension d’invalidité, mais leurs multiples demandes sont continuellement rejetées.
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À18 ans, Tarushi Boodna n’est pas une jeune fille comme les autres. Née avec une malformation, elle n’a pas de main droite. Ce qui est source de grandes frustrations au quotidien. Chaque tâche, de se nourrir à se doucher ou se brosser les cheveux, est un défi.
À ce fardeau s’ajoute le manque de moyens financiers. Malgré son handicap, sa pension d’invalidité a été coupée en 2014, alors qu’elle n’avait que huit ans. En raison de cette décision de la Sécurité sociale, beaucoup de ses rêves et ambitions sont partis en fumée, confient les parents de la jeune fille, des habitants de Floréal.
Anil Boodna, un opérateur de 52 ans, et Vidushi, 41 ans, font des démarches depuis 10 ans pour que la pension de leur fille soit rétablie, estimant que « c’est une injustice envers elle ». Mais le Board médical de la Sécurité sociale reste ferme sur sa décision, rejetant la demande de pension de cette jeune fille en avançant que son handicap est inférieur à 60 %.
Vidushi, qui est femme au foyer, confie avoir consenti à beaucoup de sacrifices dans sa vie. Elle dit ressentir la tristesse et la souffrance de sa fille aînée. Elle a donné naissance à Tarushi le 22 décembre 2005. Juste après l’accouchement, le médecin lui annonce que son bébé est né avec une malformation à la main. « Kan monn gete, monn trouve ki mo tifi pa ti ena so lame drwat. Mo ti fini konpran ki so lavi pou difisil ek enn lavenir flou. Me par lagras bondie, nou la pou li e nou pou fer tou pou li », raconte-t-elle. Il y a deux ans, elle a accouché de son deuxième enfant.
La quadragénaire explique que depuis sa naissance jusqu’en 2014, Tarushi a bénéficié d’une pension d’invalidité. Son époux et elle se battent depuis pour que celle-ci soit rétablie. « Notre demande est rejetée à chaque fois, même en appel », dit la maman.
Ayant étudié jusqu’au Grade 11, Tarushi n’a pas pu prendre de leçons particulières pendant ses dernières années scolaires, faute de moyens. « Mon mari est le seul à travailler. Nou lavi pa fasil. Nous n’avons jamais pu lui payer des leçons ou même une formation. Nous avions espéré qu’elle obtienne une pension d’invalidité, et avec cet argent, nous aurions pu faire quelque chose pour elle », ajoute Vidushi.
Tarushi avait plein de rêves et d’ambitions comme les filles de son âge, poursuit la mère de famille. Elle souhaitait notamment devenir coiffeuse, mais c’est impossible, selon sa mère. « Elle souhaite suivre des formations dans d’autres domaines, mais sans pension d’invalidité, il est difficile pour elle d’avancer dans la vie », se désole-t-elle.
Elle s’indigne face à la décision du Board médical. Contrairement à ce qu’avance la Sécurité sociale, Vidushi affirme que le handicap de Tarushi lui cause bien des inconvénients au quotidien. « Mo tifi pa kapav pran so dous pou lav so seve. Mo bizin ar li kan li fer sa. Sekirite sosial dir ki mo tifi kapav fer louvraz kouma enn dimounn ki pena andikap. Mo ti pou kontan ki bann dokter lor bord medikal-la vinn lakaz enn zour pou gete kouma mo tifi fer dan so lavi toulezour. Lerla zot va trouve ki si pena lame drwat-la pa enn andicap pou li », fustige Vidushi.
Elle est remontée contre les autorités, tout en étant impuissante face à la détresse de sa fille. « Mo tifi ranferm li lor limem. Li pena enn lavi normal. Kan li al lekol par exanp, si lapli, li pa kapav ouver so parapli ek ferm li ek enn sel lame. Li onte, li santi li imilie », déclare Vidushi.
Elle lance un appel à la ministre Fazila Jeewa-Daureeawoo et au Premier ministre Pravind Jugnauth « pour venir en aide et corriger cette injustice envers sa fille et les autres personnes dans son cas ». Il nous revient que Vidushi a fait une énième demande auprès de la Sécurité sociale. Tarushi devra passer devant un Board médical le 6 juin 2024, espérant que cette fois-ci, sa demande sera approuvée.
L’histoire de Tarushi est celle d’une jeune femme courageuse, soutenue par des parents aimants, mais démunis face à un système bureaucratique inflexible. Leur combat pour obtenir la reconnaissance de son handicap et une aide appropriée continue, dans l’espoir de voir un jour Tarushi recevoir le soutien qu’elle mérite pour mener une vie plus digne et accomplie.
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