Dans la nuit du mercredi 18 janvier à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, le photographe Vel Kadressen s'est éteint à l'âge de 85 ans.
Figure incontournable de la presse mauricienne, Vel Kadressen — c’est ainsi qu’il se faisait appeler —, a côtoyé les plus grands comme le citoyen le plus ordinaire et dans toutes les sphères de la vie mauricienne.
À l’aide de son Rollerflex, au début de sa carrière, pour finir avec un set de Nikon et s’essayant péniblement à la camera numérique, Vel Kadressen avait fini par tisser des liens étroits et presque multilatéraux avec le gotha de la classe politique et des affaires. « Vel Kadressen avait une grande connaissance des gens, explique Jean-Claude de L’Estrac. Il était à l’aise tant avec les rois et les princes qu’avec le citoyen lambda. Il avait la capacité de se faire remarquer. C’est ainsi qu’il avait suscité une onde de sympathie et il réussissait ses portraits. Sa qualité première était son énergie et son professionnalisme. Il avait l’art de la mise en scène. Il pouvait se permettre de dire à une personnalité de prendre telle ou telle posture. Il n’était pas simple à gérer non plus, avec une telle popularité, devenue une institution, il avait un peu pris la grosse tête. »
Vocations
On peut dès lors comprendre qu’une telle personnalité avait fini par susciter des vocations. Manoj Nawoor, photographe de carrière, figure parmi elles. « Le nom de Vel m’est devenu familier grâce à une rubrique de l’express qui s’appelait La photo du jour. Lorsque Vel était présent sur le site d’un accident ou d’un fait divers à Port-Louis, j’allais sur place juste pour voir comment il travaillait. Plus tard, on s’est davantage côtoyé à l’express, où j’étais devenu son responsable. J’étais très mal à l’aise, mais là, j’ai compris qu’il n’aimait pas le travail de bureau. Il aimait être au cœur de l’événement, l’action. »
Ce qui a longtemps constitué son trésor de guerre — sa collection de photos des personnalités de tout bord politique et celles du secteur privé —, il avait fini par s’en séparer en très grande partie, en la vendant à l’express et à un ressortissant français. Sa pièce de collection, dont il s’enorgueillissait, était sa photo prise aux côtés du pape Jean Paul II. Il était un des rares photographes de presse qui préféraient les nuances de noir et blanc, de la caméra manuelle et des secrets de la chambre noire qu’il avait aménagée à son domicile, rue Enniskillen et où son épouse Nila faisait office de secrétaire.
Le Défi Media Group transmet ses plus vives condoléances à sa famille et proches.
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