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Ne jetez pas le bébé avec l’eau du bain!

Nos ‘role models’: les membres du judiciaire, du gouvernement, de la profession légale, du corps enseignant, de la presse, entre autres, et, ‘last but not least’, la Présidence de la République.

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Il serait triste si, par pur sensationnalisme, on se mettait à tourner en dérision et à faire toute sorte d’insinuations, de sous-entendus et autres ‘innuendos’ sur ces modèles, comme on en a fait dans la presse ces derniers jours à l’encontre de Madame la présidente de la République, Dr Ameenah Gurib-Fakim, parfois sans retenue, à en voir certains titres et certaines caricatures.

Pourtant, la presse fait partie des professions nobles et mérite amplement la réputation qu’elle s’est faite comme le 4e pouvoir. Je salue très bas ces journalistes qui ont été condamnés et/ou emprisonnés pour n’avoir pas, par principe, divulgué leurs sources d’information. Quelle noblesse! D’autre part, il est impérieux que le pouvoir médiatique soit utilisé judicieusement, de manière à ne pas porter atteinte à la réputation et à l’honneur d’autrui.

Ce n’est certainement pas faire honneur à la mémoire des prestigieux ascendants de la presse mauricienne, ces icônes du journalisme, que de tomber dans le sensationnalisme à bon marché et de traiter l’information de manière hystérique.

Loin de moi l’idée de défendre la présidente de la République.Cette fine intellectuelle et scientifique de renom international est plus à même de le faire. Elle a bien fait savoir, au début de son mandat, qu’elle ne compte pas être une présidente ‘vase à fleurs’ ornant le salon de la State House. Du reste, n’est-elle pas venue illico presto à la télévision nationale inviter les autorités régulatrices à enquêter et à soumettre leurs conclusions au plus vite?

Ni ai-je la prétention de la dédouaner, car s’il y a eu maldonne, elle devra prendre ses responsabilités. Personne, disons-le haut et fort, absolument personne n’est au-dessus de la loi.

Ceci dit, les caricatures de presse la montrant enlacée par une plante d’aloe vera ou encore chevauchant un cheval de Troie et faisant descendre un individu sont de très mauvais goût et malicieuses. A-t-on pensé un instant à l’état d’esprit de cette épouse et mère de famille? N’en parlons de l’insinuation pernicieuse lorsqu’on présente Dr Alvaro Sobrinho comme son ‘ami’ ou ‘confident’…

Et pourquoi regarder de haut Planet Earth Institute? Beaucoup de gens ne le savent pas. Planet Earth Institute a aussi eu comme partenaire Sir Maghdi Yacoob, l’éminent chirurgien égyptien cardio-thoracique, une sommité mondiale, le premier à avoir tenté avec succès une greffe poumon-cœur.

Notons aussi que si le Mauricien le plus connu dans le monde est Brown Sequard, n’ayons pas peur de dire que la Mauricienne la plus connue est Dr Professeur Ameenah Gurib-Fakim. Je crois que la réflexion faite au début de son mandat par un éminent écrivain tient toujours la route, quoi qu’en disent ses détracteurs: « As a leading biologist and author, she will seek analytical evidence and wide validation before reaching conclusions or changing the status quo or endorsing measures that bring about profound social and economic change. She will value diversity, the protection of the most vulnerable, and the conservation of fragile ecosystems – concerns that apply as much to the plant world as they do to the Mauritian society at large.  »

Pour en revenir à l’image caricaturale faite de la présidente de la République, la plus pénible est celle la montrant courbée sous le poids de sacs remplis de légumes et de victuailles, les traits tirés par la fatigue et la douleur. Si certains prennent du plaisir à voir cette représentation pas très flatteuse pour une présidente qui est, à tous égards, toujours élégante et photogénique, c’est à désespérer!

La caricature met le mot ‘cuisine’ en évidence, mot qui a pris, malheureusement, ces derniers jours, un sens péjoratif. Dans cette caricature, je vois dénigrée ma mère qui, jadis, charriait les ‘tentes bazar’ alors qu’elle souffrait de douleurs atroces aux doigts et qui passa de vie à trépas très jeune à la suite d’une perforation gastrique car elle ne pouvait vivre sans la cortisone.

Pourquoi dénigrer la cuisine? Avons-nous la mémoire si courte au point d’oublier qu’elle nous a bercés dans notre tendre enfance, notre maman nous allaitant tout en faisant la cuisine? On était marqué au fer rouge de la pauvreté, mais c’était supportable dans cette cuisine chaude où se répandait le baume de l’amour maternel.

J’ai été peiné de ne voir personne monter au créneau pour défendre notre présidente de la République contre ces atteintes à peine voilées à sa réputation, elle qui a été justement choisie pour cette fonction suprême sur la base de ses capacités intellectuelles et sa droiture. De toute manière, elle a brillamment démontré qu’au-delà des dimensions apolitique, morale et symbolique de la fonction, elle peut manœuvrer en vue d’un apport intelligent, rationnel et tangible au bien-être et au bonheur de la nation.

Mettons de côté nos mesquineries. Cessons de faire de l’esprit. Mon regretté et émérite prof de littérature au collège Royal de Port-Louis nous sermonnait toujours en ces termes: «Avoir de l’esprit et faire de l’esprit sont deux choses tout à fait différentes.» Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain!

A bon entendeur, salut!

 

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