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Nazal Rosunally: le père de Lapino-Lapini, un amoureux des langues

Nazal Rosunally, auteur et pédagogue
Son nom est devenu un lieu commun dans le milieu des écoles maternelles de Maurice tant il a compris l'importance d’associer la pédagogie infantile aux objets de notre environnement. C’est ainsi que sont nés les personnages Lapino-Lapini, conçus et produits en 1995. Mais au-delà du visuel mis au service de l’écrit, Nazal Rosunally a développé une véritable dynamique des langues écrites à Maurice. À l’occasion du Tricentenaire de la présence francaise à Maurice, il veut rappeler que son album Lapino-Lapini est le premier album de chansons en français de Maurice. Mais il a aussi créé d’autres outils pour l’enseignement du préscolaire. Un autre exemple : le premier manuel de l’alphabet du français est intitulé Alpha-Beta (AB). « Aujourd’hui âgé de 23 ans, dit-il, AB est toujours en demande parce que les deux héros sont accrochants et sont entrés dans le domaine du classique. » Visionnaire, Nazal Rosunally comprend très tôt que dans l’enseignement préscolaire, l’outil audiovisuel doit faire partie de l’arsenal pédagogique de l’enseignant. Mauricien dans l’âme, ce natif de Centre-de-Flacq, qui navigue aisément de l’anglais au français, en passant par l’hindi et l’urdu, sait que le plurilinguisme est un formidable atout dans un pays dépourvu de richesses naturelles. Après ses études au Teachers Training Centre, puis au MGI, il part se former en arts et déco, dans l’État de  l’Ohio, aux États-Unis, dans le cadre d’un programme d’échange culturel, puis termine à Paris. S’il reste attaché aux langues vernaculaires de Maurice, il est aussi partisan de l’apprentissage des langues héritées du colonialisme, l’anglais et le français. « Mais, il ne faut pas que ces langues deviennent des instruments de domination et d’acculturation, mais plutôt des moyens d’ouverture sur le monde. Il ne faut pas oublier que nous sommes des insulaires », indique-t-il. Les langues, poursuit-il, reste le moyen idéal pour s’imprégner de la culture livresque, car « l’Internet  est insuffisant et limite nos capacités cognitives, tout en demeurant un excellent outil de communication en temps réel. Mais encore convient-il de savoir s’en servir à bon escient. Nous avons été témoins, récemment, des dérives que les réseaux sociaux peuvent occasionner dans un pays pluriculturel comme Maurice. C’est une grosse alerte ». Pour Nazal Rosunally, le combat contre l’ignorance, l’intolérance et l’obscurantisme se gagne par toutes les formes d’accès à la connaissance, au rang de laquelle il place le livre en premier.  « On a essayé d’introduire les tablettes dans les collèges, on s’est vite rendu compte qu’elles apportaient plus de problèmes qu’elles n’en résolvaient. La tablette est encore très loin de remplacer  le livre. »
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