
Revenant sur le jugement rendu mardi en faveur du journaliste Narain Jasodanand concernant la confidentialité des sources des journalistes, le Deputy CEO du Défi Media Group, Nawaz Noorbux, a affirmé qu’il restait encore des résidus de la Special Striking Team (SST) au sein des Casernes centrales, malgré son démantèlement. Il a ajouté qu’il souhaitait qu’il n’y ait pas une deuxième « Cuisine ».
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C’était lors de l’émission Au Cœur de l’info, animée par Murvind Beetun sur Radio Plus mardi. Sur le plateau se trouvaient également Mᵉ Khushal Lobine et Mᵉ Ashok Radhakissoon, ainsi que, par téléphone, le policier Roshan Kokil. Le débat portait sur l’interpellation du journaliste Narain Jasodanand.
D’emblée, le ton était donné. Nawaz Noorbux s’est appuyé sur un jugement tombé mardi après-midi, délivré par le juge en Chambre Ohsan-Bellepeau : la police n’avait aucun droit de forcer le journaliste à révéler ses sources et le cas a été annulé (« quashed »).
Il a aussi déclaré qu’il croyait aux propos du Deputy Prime Minister (DPM) Paul Bérenger concernant son ignorance de l’affaire : « Je crois le DPM quand il affirme qu’il n’était aucunement au courant, en tant que Premier ministre par intérim, de toute l’affaire entourant l’interpellation du journaliste Jasodanand. Il a demandé un rapport pour savoir qui a mis la pression, qui a donné des ordres. Sommes-nous en train d’avoir une autre « Cuisine » ? Vingt-quatre heures après une déposition de Tevin Sithanen, la police a agi, sans aucune enquête ni vérification préalable ! »
Le Deputy CEO du Défi Media Group s’est aussi interrogé sur le droit de la police de saisir les outils de travail d’un journaliste, tels que son ordinateur portable et son téléphone. « Ces appareils contiennent des informations personnelles et confidentielles. Cela met en péril tous ses contacts et c’est grave pour notre métier de journaliste », a-t-il souligné.
Me Khushal Lobine : « Plus jamais ce cauchemar »
Mᵉ Khushal Lobine, membre de la majorité gouvernementale, s’est insurgé contre la façon dont s’est déroulée cette interpellation. « Nous sommes un gouvernement élu avec ferveur et nous ne voulons plus jamais revivre ce cauchemar. Nous avons voulu laisser ces pratiques d’interpellation comme un mauvais souvenir du règne du MSM. Ce qui s’est passé avec l’interpellation du journaliste ne fait pas honneur à la police. C’est une indignation : on arrête, puis on mène l’enquête », a-t-il martelé. Concernant la saisie des appareils de travail du journaliste, il a ajouté : « C’est complètement illégal sans un ordre d’un juge en Chambre. On saisit, on fouille, on copie les documents et on rend les appareils après quelques heures. Je le redis : c’est un acte totalement illégal, un vrai cauchemar. »
Me Ashok Radhakissoon : « Un carton rouge à la police »
Mᵉ Ashok Radhakissoon a, lui, lancé une véritable charge contre la police. Pour lui, « la police terrorise au lieu d’appliquer la loi et c’est un carton rouge que je lui adresse. » Même avec un ordre d’un juge en Chambre, « la police a le devoir de préciser ce qui l’intéresse dans les équipements électroniques saisis et non de faire ce qu’elle veut, c’est-à-dire prendre et copier des informations personnelles qui ne relèvent aucunement de l’enquête spécifique. »
Il a aussi dénoncé le rôle actuel de la police : « Elle est devenue une agence de répression pour bloquer la liberté d’expression, sous l’impulsion de certains qui pensent pouvoir faire pression parce qu’ils sont au pouvoir. »
Roshan Kokil : « Il faut utiliser un ‘evidence bag’ »
Comme partout dans le monde, toute saisie de matériel ou de pièces à conviction doit se faire dans les règles légales, c’est-à-dire les placer dans un « evidence bag », afin de prévenir tout « tampering ». L’exercice doit être effectué en présence de la personne interpellée.

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