Live News

Navin Ramgoolam : «Pour un partenariat économique audacieux»

Le PM a participé mercredi à l’India-Business Conclave à Mumbai.

Le Premier ministre, Dr Navin Ramgoolam, a participé le mercredi 10 septembre à l’India-Mauritius Business Conclave à Mumbai. Cette rencontre était organisée par l’Economic Development Board (EDB) de Maurice et la Federation of Indian Chambers of Commerce and Industry (FICCI). 

Publicité

Cette réunion de haut niveau avait pour objectif de consolider les relations économiques et commerciales entre Maurice et l’Inde, en mettant autour d’une même table des responsables politiques et des investisseurs de premier plan. La présence du ministre indien de l’Énergie, Manohar Lal Khattar, ainsi que de figures influentes du monde des affaires indien et mauricien, a donné à ce conclave une dimension particulière. Dans son intervention, le Premier ministre a rappelé avec force la profondeur historique qui unit les deux pays, tout en projetant cette relation vers l’avenir. « Le lien entre nos deux pays est un fil d’or éternel. Il repose sur l’histoire, la langue, la culture, la parenté et les valeurs partagées », a-t-il expliqué. Il a insisté sur le caractère unique de cette amitié, devenue au fil des décennies une alliance stratégique moderne. Le chef du gouvernement a insisté sur le rôle fondamental des instruments économiques qui encadrent les échanges entre les deux pays.

L’accord de non double imposition fiscale, l’Investment Promotion and Protection Agreement et le Comprehensive Economic Cooperation and Partnership Agreement (CECPA) ont été cités comme les piliers de cette relation. « Le CECPA est une avancée majeure. Il est le premier accord commercial signé par l’Inde avec un pays africain et il ouvre la voie à un partenariat encore plus intégré. » Selon lui, ces accords ne doivent pas rester théoriques, mais se traduire dans les faits par une intensification des échanges commerciaux et financiers. Navin Ramgoolam a reconnu que la balance commerciale reste largement en faveur de l’Inde. En 2024, les échanges bilatéraux ont atteint environ 800 millions de dollars, dont seulement 50 millions représentent les exportations mauriciennes vers l’Inde. Pour lui, ce déséquilibre doit être corrigé, et Maurice a des arguments solides à faire valoir grâce à sa position géostratégique et à son environnement stable et sécurisé. « Nous voulons doubler nos exportations vers l’Inde, en particulier dans les services financiers et le tourisme. Nous croyons aussi à une coopération trilatérale entre l’Inde, Maurice et l’Afrique. »

Navin Ramgoolam s’est ensuite tourné vers les investisseurs présents dans la salle, leur adressant un message direct et sans équivoque. « Mon gouvernement n’est pas seulement ouvert aux affaires, nous sommes déterminés à être votre partenaire le plus proactif et le plus solidaire. » Ses propos ont suscité l’adhésion de l’audience. Il a salué la proposition de la FICCI de créer une zone économique spéciale à Maurice, exclusivement dédiée aux entreprises indiennes. Il qualifie ce projet de visionnaire et il bénéficie du soutien total de son gouvernement. Ce dernier a souligné que le monde passe par une période d’incertitude économique marquée par des guerres commerciales, la montée du protectionnisme et des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement. « Nous vivons dans une ère où la prévisibilité devient imprévisible et où la certitude devient incertaine. Ces circonstances nous obligent à embrasser l’incertitude, et celle-ci peut être mieux gérée par un partenariat fort et fiable entre nos deux pays. » Ce constat a résonné comme un appel à l’unité et à la confiance mutuelle dans un contexte international mouvant.

Navin Ramgoolam a également insisté sur le rôle de Maurice comme tremplin vers l’Afrique. « L’Afrique est en pleine transformation, passant du statut de fournisseur de matières premières à celui de fournisseur de produits finis. Maurice vous offre un accès préférentiel à un marché de 1,5 milliard de personnes », a-t-il mis en avant. Il rappelle que l’île est membre de la Southern African Development Community (SADC), du Common Market for Eastern and Southern Africa (COMESA) et de la Zone de libre-échange continentale africaine, autant d’outils qui renforcent son attractivité. Il a aussi mis en avant la stabilité politique et sociale de Maurice, citant le classement de l’île à la 26 ᵉ place mondiale du Global Peace Index 2025.  Le chef du gouvernement a évoqué les priorités nationales de son gouvernement, notamment l’économie bleue et la transformation numérique. « Maurice n’est pas seulement une île au milieu de l’océan Indien. C’est un grand État océanique, avec une zone économique exclusive de 2,3 millions de km². Nous voulons transformer nos ressources marines en véritables leviers de croissance, avec l’appui de l’Inde. ».

Il a remercié New Delhi pour son soutien dans la lutte pour la souveraineté mauricienne sur l’archipel des Chagos. Concernant la transformation numérique, il a indiqué que le secteur des TIC contribue déjà à plus de 5 % du PIB et qu’il est un des principaux employeurs du pays. « Nous avons lancé une feuille de route claire pour notre transformation numérique et nous invitons les entreprises indiennes à utiliser Maurice comme hub de fabrication et de services numériques vers l’Afrique. » Navin Ramgoolam a clôturé son intervention avec une formule qui a marqué les esprits. « Le portail est ouvert. La plateforme est sûre. Le moment est venu. Vive le partenariat Maurice-Inde ! » Une phrase qui sonne comme une invitation pressante aux investisseurs indiens à franchir le pas et à transformer une amitié historique en un moteur de prospérité partagée.

Après cette étape importante à Mumbai, le Premier ministre devait poursuivre sa visite en Inde en se rendant à Varanasi, ce jeudi 11 septembre, pour rencontrer son homologue indien, Narendra Modi, et pour participer à plusieurs séances de travail.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !