Navin Ramgoolam : «Les Mauriciens deviendront des étrangers dans leur pays»

Une annonce du budget a autant retenu l’attention du Parti travailliste (Ptr) que celle de tous les autres partis de l’opposition : l’octroi d’un passeport mauricien aux étrangers contre une somme de USD 500 000. Une mesure qui fera que les Mauriciens seront étrangers dans leur propre pays, selon Navin Ramgoolam.

C’est ce qu’a expliqué le leader du Ptr dans une déclaration à Radio Plus, jeudi soir. « On est en train de vendre le passeport mauricien, c’est un aveu de leur incapacité à convaincre les étrangers d’investir à Maurice. Ils vont donc investir dans le passeport. Mais ces étrangers vont venir acheter des biens immobiliers à Maurice à des prix exorbitants. Les Mauriciens deviendront des étrangers dans leur propre pays », a-t-il déclaré,

Les élus du Ptr ont eux aussi abordé la question dans une conférence de presse tenue à la Government House. Shakeel Mohamed, le chef de file, a aussi critiqué le fait que Pravind Jugnauth n’ait pas tenté de rassurer le secteur financier. « Je m’attendais à ce que le ministre des Finances aborde les problèmes graves auxquels nos secteurs bancaire et financier ont à faire face. Il y a eu récemment certains événements au niveau de la State Bank », a-t-il indiqué. Le député a aussi fait référence au Kenya, où une somme de plus d’un milliard de shillings a été détournée, atterrissant dans les banques mauriciennes. Il était de la responsabilité de Pravind Jugnauth d’en parler pour rassurer, selon lui.

Arvin Boolell, qui a aussi pris la parole lors de cette conférence de presse, a souligné le fait qu’il n’y avait presque pas de mesures sectorielles dans ce qu’a présenté Pravind Jugnauth. Il a notamment regretté l’absence de mesures pour le secteur manufacturier et le sucre. « Il a fait préparer un rapport mais, dans l’absolu, il n’y a rien », a-t-il déclaré. Concernant le sucre Arvin Boolell , a estimé que Pravind Jugnauth a « reculé sur le sujet ». « C’est une gaffe monumentale. Pas un mot sur l’accès aux marchés, les sucres spéciaux et la modernisation  », a-t-il déploré.