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Naushad: steward sur des bateaux de luxe

Il faut être formé pour servir des personnalités à bord d’un paquebot de luxe. C’est le cas de Naushad Auckloo, 38 ans. Il a travaillé, entre autres, sur le bateau personnel du propriétaire de Chelsea FC.
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"13772","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-22870","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Naushad Auckloo"}}]] Un des paquebots de luxe sur lequel a servi Naushad.

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/div> [row custom_class=""][/row] Naushad Auckloo a quitté Maurice en 1995. Il avait 18 ans. Qu’est-ce qui l’a poussé à le faire ? « À l’école, il y avait un prof qui nous parlait souvent des possibilités qui existaient dans plusieurs domaines. J’étais intéressé quand il parlait du domaine maritime. Il aimait dire que nous étions entourés d’eau et que le secteur maritime demandait à être développé », explique Naushad Auckloo. Il a d’abord posé les pieds en Italie, plus précisément à Bari. « Je ne connaissais personne là-bas. J’ai dormi dans un jardin pendant 10 jours. Après, j’ai rencontré un compatriote. Il m’a aidé à trouver un logement. Dans la foulée, j’ai fait la connaissance d’un autre Mauricien. Je n’ai pas travaillé pendant un an.» Par la suite, grâce à Dieu, j’ai fait la connaissance d’une famille qui m’a offert du travail. Cette famille était propriétaire d’un yacht. Par leur intermédiaire, j’ai rencontré le capitaine. Il m’a aidé alors que j’étais un sans-papiers. Grâce à lui, j’ai pu tracer mon chemin jusqu’à l’école navale. Après, j’ai embarqué à bord d’un bateau de la Meditterranean Shipping Company Limited, puis de Carnival, ensuite Costa avant finalement de servir dans le « yatching ».

Yatching

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"13771","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-22869","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Naushad Auckloo"}}]] L’intérieur d’un paquebot de luxe.

[row custom_class=""][/row] Naushad dit que le « yatching » est un super job, qui permet d’acquérir beaucoup d’expérience. « On fait beaucoup de rencontres intéressantes. J’ai rencontré pas mal de VIP tels que le multimilliardaire russe Roman Abramovich, propriétaire de Chelsea Football Club. Parmi les bateaux qu’il possède, il y a un qui la forme d’un sous-marin. Ou encore Al-Maktoum qui possède un bateau qui est unique au monde : le Doha. Mentionnons aussi le prince Albert de Monaco. J’ai vécu pendant sept ans dans cette principauté, au Port de Fontvielle. Tous les jours, je croisais la princesse Stéphanie qui faisait promener son petit chien. J’ai aussi servi en tant que steward au constructeur de bateaux G. Rossi, douze fois champion du monde et celui qui a construit tous les bateaux de courses du prince Albert. J’ai aussi travaillé à bord des bateaux qui comptaient parmi leurs passagers Paris Hilton ou Jennifer Lopez », raconte-t-il. Il décrit Abramovich comme quelqu’un de très brave et de très gentil, mais dont il ne faut pas abuser la bonté. « Il est quelqu’un de très simple, mais en même temps, il est toujours très occupé. Je l’ai rencontré quatre ou cinq fois. Deux fois, il est venu avec les joueurs de Chelsea et j’ai pu rencontrer Didier Drogba. Dans d’autres occasions, il est venu avec sa mère et quelques invités. Je dois dire que c’est quelqu’un qui n’aime pas trop faire la fête. Il n’est intéressé qu’avec les affaires. Il respecte beaucoup sa religion et n’oublie pas sa culture, ses valeurs. C’est quelqu’un de très discret », dit-il. Petite anecdote : le cuisinier d’Abramovich quitte le bateau par hélico pour aller faire les provisions. Il ne fait que choisir, car c’est une équipe du supermarché qui viendra faire la livraison plus tard. Après avoir commencé modestement comme steward, Naushad a ensuite fait un peu de cuisine. Avec l’argent qu’il touchait, il a financé ses études. Il a progressé pour devenir capitaine d’un yacht. Et premier officier sur de plus gros bateaux. « Le travail n’est pas plus dur que dans d’autres domaines. On peut réussir si on est disposé à faire des sacrifices. D’abord, vous êtes bien loin de ceux que vous aimez. Deuxièmement, vous devez apprendre à offrir un service impeccable, car vous êtes au service des VIP et vous êtes bien payé pour cela. Cette clientèle aime la qualité et vous n’avez pas droit à l’erreur », déclare-t-il.

Qualités indispensables

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"13770","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-22868","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"455","alt":"Naushad Auckloo"}}]] Le steward pilotant un scooter en compagnie d’une VIP.

La discipline est hyper-stricte. « On doit respecter la vie privée des gens à bord et ne pas trop parler. Nous étions tenus à être éduqués et très professionnels. La drogue est absolument défendue. Vous ne devez pas être impoli, cela n’est pas toléré. Vous devez être impeccable sur le plan hygiénique. Dites-vous bien que les riches n’ont pas de souci avec la couleur de votre peau. Ce qui importe à leurs yeux, c’est que le travail soit bien fait, que vous soyez toujours affable, poli et propre. Il faut donc être attentif même si cela peut avoir l’air d’être des petites choses. Après tout, il y a des contrôles à bord. Pour le propriétaire, c’est un gros souci si l’équipage ne respecte pas les règles d’hygiène. Ils peuvent faire bloquer le bateau. La capitainerie arrive et le bateau est mis sous scellés. Le propriétaire doit alors se présenter devant une cour de justice et payer l’amende imposée. Un propriétaire de bateau ne veut pas avoir ce genre de problème », explique-t-il.
 

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