Naufrage : les proches du capitaine Moswadeck Bheenick réclament Rs 200 m de dommages à la MPA

L’épouse du feu capitaine Moswadeck Bheenick, Vanda Maria Bheenick, et ses deux enfants, Irfan Mirzraim et IImah Silva Bheenick contre-attaquent. Ils réclament des dommages de Rs 200 millions à la Mauritius Ports Authority (MPA) dans une plainte logée le 2 février dernier devant la Cour suprême.

Vanda Maria Bheenick, de nationalité brésilienne et domiciliée à Calebasses, soutient qu’il y a eu « faute lourde » quand son mari, le capitaine Moswadeck Bheenick, âgé de 55 ans, avait été porté disparu lors du naufrage du remorqueur, Sir Gaëtan, le 31 août 2020 à Poudre-d’Or. Le 7 décembre de cette même année, son époux a été déclaré mort par le juge Nicholas Oh San-Bellepeau après qu’elle avait fait une demande de déclaration judiciaire de décès.

Dans sa plainte rédigée par Me Ayesha Jeewa, elle est revenue sur les circonstances ayant entraîné la mort de son époux. Elle évoque qu’au moment des faits, il occupait le poste de « skipper » à la Mauritius Ports Authority (MPA) depuis le 14 juillet 1997. Le jour fatidique, soit le 31 août 2020, son mari a pris la mer avec un équipage de sept autres personnes à bord du remorqueur Sir Gaëtan. Leur mission était de remorquer la barge L’Ami Constant qui se trouvait dans le sud-est de Maurice, près de l'épave du MV Wakashio en vue de pomper du pétrole, si nécessaire. 

Le remorqueur Sir Gaëtan, propriété de la MPA, a pris l’eau lorsque la barge qu’il remorquait l’a percuté et a brisé une partie de sa coque alors que les deux bateaux se trouvaient au large de Poudre-d’Or. Des recherches ont été effectuées et seuls quatre membres de l’équipage sur huit ont pu être secourus et conduits à l’hôpital. Trois corps ont été repêchés en mer, tandis que son époux est toujours porté disparu.
« Stress émotionnel »

Des recherches ont été effectuées et seuls quatre membres de l’équipage sur huit ont pu être secourus"

Dans sa plainte, Vanda Maria Bheenick fait ressortir que depuis la disparition de son époux, elle est seule à subvenir aux besoins de ses enfants. Au moment des faits, son fils ainé âgé de 22 ans faisait des études de pilote en Afrique du sud, cela depuis 2018, tandis que la benjamine âgée de 14 ans est étudiante. Aujourd’hui, elle évoque qu’elle est veuve et se retrouve sans revenus vu qu’elle est une étrangère et ne peut pas prendre un emploi à Maurice. Elle avance que son défunt époux était le seul à travailler pour subvenir financièrement aux besoins de sa famille. Ainsi, elle doit lutter depuis sa mort pour faire face à ses responsabilités pécuniaires. 

Elle met en cause la MPA, car selon ses renseignements, le remorqueur Sir Gaëtan n’était pas en bon état pour prendre la mer, qui, en plus, était mauvaise. Ainsi, Vanda Maria Bheenick considère que le remorqueur Sir Gaëtan n’aurait pas dû prendre la mer le jour de l’incident, ce qui constitue, selon elle, une « faute lourde » de la part de la MPA. Son fils, Irfan Mirzraim Bheenick a avancé qu’il a arrêté ses études pour venir en aide à sa mère depuis le drame. Il ajoute que la perte soudaine de son père lui a causé un énorme stress émotionnel et que sa mère n’arrive toujours pas à surmonter cette épreuve. 

Vanda Maria Bheenick et ses enfants indiquent que le 2 août 2022, ils ont servi une mise en demeure à la MPA, mais en vain, d’où leur réclamation de dommages de Rs 200 millions devant la Cour suprême pour préjudice subi. Le procès sera appelé le 9 mars 2023 devant l’instance. 

Les Bheenick ont aussi retenu les services de Me Shakeel Mohamed.