Soixante-seize jeunes ont été retenus, après un entretien, pour siéger lors d’une séance unique en son genre, le jeudi 8 août 2019, à l’Assemblée nationale. Cela dans le cadre de la 2e édition du National Youth Parliament. Ils étaient quelque 300 à avoir postulé à la suite de l’appel à candidatures publié sur le site Web du gouvernement. La séance se poursuit ce vendredi.
Parés de leurs plus beaux atours, les 75 parlementaires en herbe ont pris place à l’Assemblée nationale peu avant 10 heures pour la première séance du National Youth Parliament. Si dans la réalité, il n’y a que huit femmes parlementaires, nous notons que dans l’hémicycle, la représentation fictive des jeunes femmes était d’environ 40 %. Autre fait intéressant de ce National Youth Parliament : ces jeunes ont choisi une femme comme Premier ministre. Un poste attribué à Deepshikha Parmessur, une jeune habitante de Rose-Belle. Âgée de 22 ans, elle vient de compléter ses études en relations internationales à l’université de Bucknell aux États-Unis.
Avec une élocution quasi parfaite, la jeune PM n’a pas manqué de donner la réplique au leader de l’opposition incarné par Hicham Khamlichi qui a adressé une PNQ relative à l’ouverture des opportunités d’investissement en Afrique pour les opérateurs du secteur privé.
Nous notons aussi la remarquable performance du ministre Mentor dont le rôle était assuré par Oomar Badir Korumtollee, un jeune étudiant en Logistiques et Transport à l’Université de Technologie de Maurice. À une question du Défi Quotidien sur son avis sur la prestation du jeune ministre Mentor, Lady Sarojini Jugnauth, qui a assisté à la première session du National Youth Parliament, dira dans un éclat de rire : « J’avais l’impression que c’était le ministre Mentor lui-même qui parlait dans l’hémicycle. » Se basant sur la qualité des débats parlementaires, elle estime que
« l’avenir politique de Maurice est déjà assuré ».
Jusqu’à la pause déjeuner peu avant 13 heures, cette séance parlementaire, animée par ces jeunes, s’est déroulée dans une atmosphère très cordiale. À l’agenda des questions parlementaires et des motions. Les sujets abordés étaient les opportunités d’investissement en Afrique, la nature multiforme des troubles liés à l’alcool et aux substances addictives avec la possibilité d’adopter une approche globale fondée sur la santé publique visant à élaborer des stratégies pour réduire la prévalence, l’introduction du langage de codage dans le syllabus informatique du Grade 9 et les mesures envisagées par le ministère de l’Économie océanique et des Ressources marines pour exploiter le potentiel national du Gross Domestic Product Growth, entre autres. Les motions étaient, elles, plus axées sur le domaine alimentaire et la santé.
Fou rires, mimiques et gestuels connus des parlementaires mauriciens, tout y était lors de cette 2e édition du National Youth Parliament. Cet événement prendra fin ce vendredi 9 août. On apprend que ce sont les mentors, notamment les parlementaires de la première édition, qui ont coaché les nouveaux. Ils ont aussi rencontré les membres de l’Assemblée nationale mardi dernier. Une occasion qui leur a permis de s’inspirer de ces personnalités politiques.
Par ailleurs, lors du coup d’envoi, le député du PMSD, Adrien Duval, en a profité pour partager son expérience parlementaire avec les participants. Élu à l’âge de 24 ans, il est le plus jeune parlementaire de l’État. Après avoir expliqué les rouages du Parlement, il les a invités à réfléchir sur la problématique du changement climatique.
Quant à la Speaker Maya Hanoomanjee qui est l’initiatrice du National Youth Parliament à Maurice, elle a sur un ton d’humour indiqué aux jeunes : « Don’t provoke the Speaker to order you out because if you do so you will lose your chance to participate in debates ».
Ivan Collendavelloo : « Arrêtons d’être hypocrites »
Le Premier ministre adjoint, Ivan Collendavelloo a été agréablement surpris par la représentation féminine du National Youth Parliament. Il en a profité pour commenter celle du gouvernement. « Le projet de loi sur la réforme électorale, qui faisait provision pour de 30 % de femmes au Parlement, n’a pas été voté. L’opposition n’y a pas apporté son soutien. Les 30 % de femmes à l’Assemblée nationale auraient été garantis. Aujourd’hui, il n’y a que huit femmes au Parlement. Et c’est dommage quand nous faisons la comparaison avec d’autres pays africains. Soyons francs et arrêtons d’être hypocrites. Cessons de dire que nous voulons plus de femmes au Parlement et que quand il faut agir et adopter une loi, nous disons non. »
Aurore Perraud trouve que la session parlementaire est intéressante. Être assise en arrière-plan et les regarder lui a permis de voir ce qu’elle ne voit pas d’habitude, à savoir les gestuels et ce qu’on voit de loin, dit-elle, dans un éclat de rire. « On a beaucoup à apprendre des jeunes. Nous devons aussi nous en inspirer. » Sentiments partagés par la VPM Fazila Jeewa-Daureeawoo et l’Ombudsperson for Children Rita Venkatasawmy.
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