National Transport Authority: une fraude sur les voitures ‘total loss’ révélée

Après la falsification du ‘horsepower’, c’est une fraude sur les véhicules endommagés qui pointe le bout de son nez. La National Transport Authority mène une enquête interne. On parle de l’implication d’au moins un haut cadre et des compagnies d’assurances.

Il n’y a pas que sur la puissance des moteurs qu’on cherche à tirer profit à la National Transport Authority (NTA). Une enquête interne est en cours sur les voitures endommagées, déclarées frauduleusement “total loss”, selon une source officielle. Un haut cadre de la NTA pourrait personnellement être impliqué et le rôle des compagnies d’assurances dans l’affaire fait l’objet d’interrogations. Pour l’instant, le dossier n’a pas encore été officiellement référé à la police , mais c’est une étape inévitable, assure notre source. Le procédé utilisé assure aux fraudeurs la possibilité de se remplir doublement les poches. D’abord, une voiture endommagée, mais encore récupérable, est déclarée ‘total loss’. Le remboursement de l’assurance représente une première source d’argent frauduleuse pour les personnes impliquées. Puis, suit le deuxième volet de l’affaire. La voiture endommagée est revendue aux enchères pour maximiser les revenus, ce qui représente la deuxième source d’argent. Sauf que les règlements veulent qu’un véhicule ‘total loss’ ne soit jamais remis sur les routes. « Ils ont donc trouvé le moyen pour que quelqu’un à la NTA contourne les règlements pour enregistrer et remettre sur la route des voitures qui devaient aller à la casse », explique notre source. C’est sur les détails du procédé utilisé pour contourner ces règlements que la NTA enquête actuellement, ajoute notre source. Le Défi Quotidien a contacté Koshik Reesaul, Road Transport Commissionner à la NTA, pour commenter l’affaire, mais celui-ci était réticent. « A ce stade, je ne souhaite pas faire de commentaires sur cette affaire.» La direction se penche également sur une autre pratique anormale à la NTA : l’assemblage de deux châssis différents pour des voitures endommagées. « Si une voiture est endommagée dans la partie avant, ils la découpent et remplacent cette partie par un châssis provenant d’un autre véhicule. On se retrouve donc avec deux morceaux de châssis avec un seul numéro de référence », explique notre source. Or, cette pratique est interdite. Ces révélations devraient causer davantage de remous à la NTA, après plus d’une vingtaine d’arrestations dans le cadre de l’enquête sur la falsification du ‘horsepower’. Les propriétaires de véhicules, avec la complicité d’officiers de la NTA, sous-évaluaient la puissance de leur moteur, afin de payer moins de taxe. Alors qu’on annonce d’autres arrestations pour bientôt, tout indique que ce n’est que le début des scandales à la NTA.