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National Adoption Bill : les réactions et les attentes des ONG

Le National Adoption Bill, qui vise à alléger les procédures d’adoption à Maurice, est en préparation par le State Law Office. La ministre de l’Égalité des genres et du Bien-être de la famille, Kalpana Koonjoo-Shah, a annoncé, le lundi 10 octobre, qu’il sera bientôt présenté à l’Assemblée nationale. Les ONG fondent de l’espoir sur ce projet de loi.

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Marie Laure Ziss Phokeer : « Nous souhaitons un projet de loi ambitieux pour les enfants de l’île Maurice »

Marie Laure Ziss PhokeerMarie Laure Ziss Phokeer, du Kolektif Drwa Zanfan Morisien (KDZM), exprime le souhait que ce projet de loi aille dans le sens de la convention de La Haye. KDZM a formulé plusieurs recommandations à cet effet dans une lettre au Prime Ministers’ Office. « Le KDZM souhaite que les principes de la convention de La Haye qui régissent les adoptions internationales soient appliqués dans ce projet de loi. Il préconise que les principes éthiques de la convention de La Haye soient mis en application pour les adoptions internationales et locaux. À titre d’exemple, selon la Convention de La Haye, les familles adoptantes et biologiques ne doivent pas se rencontrer avant qu’elles aient donné leur consentement. Et, à Maurice, actuellement, ces principes ne sont pas respectés. Faute d’un organisme public pour l’adoption. Ce qui peut laisser le champ libre à un trafic », avance Marie Laure Ziss Phokeer.   

Elle fait qu’il est nécessaire d’avoir un organisme public pour l’adoption au niveau local. Celui-ci devrait définir la procédure en amont de l’adoption. Ce qui commence par la sélection et la formation des candidats d’adoption. Un registre des enfants adoptables doit être établi. Les conditions pour l’apparentement aussi. Des rencontres doivent être organisées pour préparer le passage de l’enfant de l’abri à ses parents adoptifs. Un suivi est utile par la suite. 

« Depuis les années 2000, la Child Development Unit (CDU), sous l’égide du ministère de l’Égalité des genres et du Bien-être de la famille, a travaillé sur des projets de loi. Le KDZM est soulagé que ce projet de loi soit au niveau du State Law Office (SLO). On veut une loi ambitieuse qui respecte la convention de La Haye pour les enfants de Maurice. »

La KDZM veut que la société civile s’implique dans ce projet. « Pourquoi ne pas envisager d’inclure des adolescents et des adultes qui ont été des enfants adoptifs au sein des instances comme le National Adoption Council ? Ils pourront faire des recommandations constructives grâce à leur expérience », suggère-t-elle. 

 


Me Mokshda Pertaub : « Encourager l’humanisme dans l’accompagnement des parents adoptifs »

Mokshda PertaubL’avocate Mokshda Pertaub, directrice de PedoStop, est d’avis qu’une loi sur l’adoption est attendue depuis longtemps à Maurice. Elle attire l’attention particulièrement sur les zones d’ombres par rapport aux procédures d’adoption en vigueur. Elle se dit en faveur d’une loi dans l’intérêt de l’enfant et qui facilite l’adoption. « Premièrement, il serait souhaitable de promouvoir une loi détaillée qui mette en lumière les procédures d’adoption au niveau national et international. » 

Elle fait appel à plus de transparence et d’humanisme dans l’accompagnement des parents adoptifs. « Pour les parents, c’est la décision de toute une vie. Il faut faciliter le processus tout en gardant en place les barrières, les garde-fous, les contrôles et les équilibres. Mais il ne faut surtout pas que la paperasserie décourage les parents d’aller de l’avant. Par ailleurs, à l’ère de la famille moderne, pourquoi ne pas encourager l’adoption chez les familles recomposées, les couples homosexuels et les parents célibataires ? De nombreux enfants dans le monde ont besoin d’une maison sûre. En fin de compte, nous prônons un foyer aimant pour l’enfant », lâche-t-elle. 


Prisheela Mottee : « La mise à jour du Child Sex Offenders doit être en ligne avec les amendements »

Prisheela MotteePrisheela Mottee, présidente de la Raise Brave Girls Association, se dit en faveur d’une loi pour alléger les droits d’adoption pour pallier les besoins des enfants issus des abris. Ainsi, elle prône une recherche approfondie, afin d’assurer la sécurité des enfants adoptables. 

« Vu les cas d’abus sur les enfants rapportés récemment, les règles et réglementations doivent être revues de manière à ce que les dossiers des candidats d’adoption soient méticuleusement analysés. Il faut également mettre à jour le Child Sex Offenders Act. »

Elle insiste sur l’informatisation des dossiers des enfants adoptifs pour des procédures de suivi plus efficaces. « Avoir accès au dossier complet des enfants permettra aux ONG d’aider un enfant adoptif dans le besoin, sans attendre les informations du ministère de tutelle », fait-elle observer.

 

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