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   «Nation arc-en-ciel» : la presse indienne salue la dépénalisation de l'homosexualité

Sourires et larmes de bonheur marquaient, jeudi, les célébrations par des membres et des défenseurs de la communauté LGBT en Inde de la dépénalisation de l'homosexualité

"Nation arc-en-ciel", "Second Jour de l'Indépendance", "Verdict historique": la presse indienne saluait vendredi la dépénalisation de l'homosexualité dans le pays par la Cour suprême, sur laquelle le gouvernement Modi restait silencieux.

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La plus haute instance judiciaire du géant d'Asie du Sud a déclaré jeudi inconstitutionnel et discriminatoire un article du code pénal, datant du XIXe siècle, qui interdisait les rapports sexuels entre personnes de même sexe.

Vingt-quatre heures après, la nouvelle occupait presque l'intégralité des "unes" matinales de journaux et du temps d'antenne des chaînes d'information en continu. Drapeaux arc-en-ciel et couples homosexuels s'étreignant s'affichaient en tête de nombreux journaux.

Le quotidien The Hindu qualifiait la décision de "réaffirmation du droit à l'amour". Les magistrats de la Cour suprême, estimait-il dans un éditorial, ont "repoussé les frontières de la liberté personnelle et libéré l'idée des droits individuels de la pression de l'opinion publique".

"Pas de retour en arrière pour les droits des LGBT", proclamait pour sa part le journal Hindustan Times, en notant toutefois que les mentalités dans cette société profondément conservatrice étaient moins faciles à faire évoluer que la loi.

"Sur le terrain, les choses ne changeront pas immédiatement. Les familles attendront des personnes queers qu'elles gardent le silence sur leur sexualité et leurs relations", expliquait le journal basé à New Delhi.

"Mais à en croire la longue bataille et le courage des personnes queers, ce combat pour l'égalité des droits ne cessera pas", poursuivait-il.

Nombre de médias indiens relevaient le "silence assourdissant" du gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi, conservateur sur les sujets sociétaux, qui n'a fait aucun commentaire sur le jugement. Le parti du Congrès (opposition) a de son côté salué un "verdict décisif et progressiste".

Puissante organisation matrice du nationalisme hindou, dont sont issus beaucoup de cadres du pouvoir actuel, le Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS, Corps des volontaires nationaux) a, lui, réagi en déclarant ne pas considérer l'homosexualité comme un crime, mais ne pas la trouver normale non plus.

"Traditionnellement, la société indienne n'accepte pas de telles relations", a dit le RSS, s'opposant à de futurs élargissements des droits des homosexuels.

En effet, certaines voix s'élèvent déjà dans les rangs des activistes LGBT pour débuter la lutte en vue de modifier les lois de mariage, d'héritage ou encore d'adoption. Il reste encore une "longue route vers l'égalité", titrait The Indian Express.

AFP
 

 

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