- Les trois mineurs pris en charge par un neveu
Natasha Cornet, 35 ans, était mère de trois enfants : un fils de 17 ans et deux filles âgées de 13 et 10 ans. Dévouée et toujours présente pour sa famille, elle se réjouissait de voir sa benjamine passer les examens du Primary School Achievement Certificate (PSAC) cette semaine. Mais elle n’aura pas eu la chance d’assister à sa réussite — ni à l’avenir de ses autres enfants.
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Femme battue, Natasha est tombée sous les coups de son époux violent. Le dimanche 26 octobre, elle se trouvait en compagnie de son conjoint, Aumanand Singh Cornet, âgé de 37 ans, en bordure du canal Villebague, lorsqu’une violente dispute a éclaté. Il lui reprochait de l’avoir dénoncé à la police. Pris d’une rage folle, il l’a étranglée jusqu’à ce que mort s’ensuive, avant d’abandonner le corps sur place, ainsi que la voiture dans laquelle ils étaient venus. Son crime commis, il a appelé son fils aîné pour lui avouer l’horreur qu’il venait de commettre.
Avec la mort de Natasha, aussi connue sous le prénom de Vidushi, c’est toute une famille qui s’effondre. Les trois enfants, encore mineurs, se retrouvent orphelins d’une mère aimante, tandis que leur père se trouve derrière les barreaux, inculpé de meurtre. Mais ils ne sont pas seuls : Selvin, un neveu de la victime, a pris la décision de s’occuper d’eux. « Nous étions très proches. Vidushi venait souvent à la maison avec les enfants. J’ai accepté de les prendre sous ma responsabilité. Ses enfants étaient tout pour elle », explique-t-il.
Le couple était marié depuis environ 18 ans. Au fil du temps, Natasha avait découvert le véritable visage de son mari : un homme violent, au comportement agressif. Domicilié à Petit-Raffray, l’époux s’était fait connaître des services de police pour divers délits. Malgré la naissance de leurs trois enfants, il n’a jamais cessé ses frasques. À chaque tentative de Natasha pour s’exprimer ou se défendre, elle se faisait battre. « Li lager ek so madam, bat li, apre zot rekonsilie. Li ti pe retourn ar li akoz so bann zanfan », confie un proche. « Ena fwa zot ti kouma enn koup romantik, apre li rekoumans bat li », ajoute-t-il.
Veena Jootun, la mère de la victime, est inconsolable. « Mo tifi ti pe vini pou kinz zour, enn mwa, reste kot mwa. Mo dir li reste lamem, me li dir li pou al kot so bann zanfan… », raconte-t-elle en larmes.
Il y a quelque temps, le couple avait quitté Petit-Raffray pour s’installer à Goodlands. Natasha, soucieuse du bien-être de sa famille, travaillait dur pour subvenir à leurs besoins. Son mari, quant à lui, ne faisait rien, sinon la surveiller et la soupçonner. « Ma fille se tuait au travail pendant que son époux passait son temps à la contrôler. Il pensait qu’elle voyait d’autres personnes. Quand elle refusait de lui donner de l’argent, il la battait. Elle vivait un calvaire », confie sa mère.
Un drame sur fond de jalousie et de contrôle
Dimanche, il lui a proposé de sortir. Ils se sont rendus au Canal Villebague, Morcellement Saint-André. Une nouvelle dispute a éclaté. L’homme, furieux qu’elle l’ait dénoncé à la police, l’a étranglée. Natasha s’est effondrée et a rendu son dernier souffle.
« Leur fils m’a téléphoné pour dire que son père l’avait appelé pour lui annoncer qu’il avait tué sa mère. À trois, dont le fils, nous sommes partis sur place », raconte un cousin. « Nou finn rod li, rod li, ti per papa la atak nou. Finalman nou finn trouv li… », se souvient-il, bouleversé.
Ils ont retrouvé Natasha allongée, sans vie, sur les berges de la rivière. Une note manuscrite et un téléphone portable ont été découverts sur les lieux. La police de Plaine-des-Papayes a été immédiatement alertée.
Malgré le drame, la plus jeune fille de Natasha a tenu à participer à ses examens du PSAC. « Elle a gardé son calme. Après chaque épreuve, elle me disait que c’était facile, malgré tout ce qu’ils traversent », témoigne le cousin, ému.
Tentative de suicide
L’époux, qui aurait tenté de mettre fin à ses jours après le meurtre, avait été hospitalisé. Jeudi 30 octobre, après sa décharge, il a comparu devant la cour de district de Pamplemousses sous une accusation provisoire de meurtre. La police s’est opposée à sa remise en liberté. Il demeure en détention.
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