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Nashir Nauzeer : «Il y a des jours où tout marche bien et, d’autres, non»

Nashir Nauzeer

À 22 ans, Nashir Nauzeer arpente les rues de Port-Louis pour vendre des pistaches et des gram afin de nourrir sa famille. À l'entendre, on comprend que ce n'est pas un travail de tout repos.

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«  Pistaches salés, pistaches grillés, gram bwi. ». C'est une voix qui est familière à ceux qui prennent l'autobus à la gare Victoria. Dès 10 heures, Nashir est sur les lieux. Bravant la pluie et le soleil, il y reste jusqu'à 18 heures. «  Quand il pleut, je m'abrite n’importe où et pour me protéger du soleil je porte toujours une casquette. Ce n'est pas facile de passer toute une journée sous le soleil, surtout en été, mais que voulez-vous, il faut bien gagner sa vie », affirme-t-il.

On le voit souvent en train de faire le tour de la gare, entrer dans les autobus pour vendre ses produits. «  Au début, ce n'était pas facile, mais avec le temps on s'habitue  », dit-il. Il explique qu'il faut avoir une bonne approche pour convaincre les clients d'acheter ses pistaches et gram à Rs 10 le sachet. Il avoue aussi qu'il lui arrive des fois d’être rabroué par certains passagers qui détestent être dérangés. «  Je garde toujours mon calme et le sourire en pareilles circonstances et graduellement certains de ceux qui, au départ, trouvaient des choses à dire ont commencé à acheter mes pistaches et sont devenus mes fidèles clients. » Il remercie aussi les chauffeurs et les receveurs qui acceptent qu'il entre dans les autobus pour vendre ses produits.

Nashir explique que lorsqu'on travaille avec le public, on doit s'attendre à tout, car on a affaire à des gens de différents tempéraments et qu’il ne faut en aucune circonstance perdre patience. «  Il y a des jours où tout marche bien et, d'autres, non. Il faut l'accepter », dit-il.

Il a fréquenté le collège jusqu'à la Form V. Il affirme que c'est après avoir vainement cherché du travail qu’il a été encouragé par ses grands-parents à faire ce métier. «  Mon grand-père et ma grand-mère préparent les produits et les mettent en sachets et j'assure la vente en attendant de trouver mieux », dit-il. Il se fait environ Rs 250 par jour. Il ne cesse de remercier ses grands-parents qui ont investi financièrement dans ce projet. «  Ils se lèvent très tôt le matin pour se mettre à l'ouvrage afin que je puisse commencer ma tournée vers 10 heures », dit-il. Ils s’approvisionnent en pistaches et en gram sur le marché local.

Nashir explique qu'il compte rester dans le métier s’il n’arrive pas à trouver un emploi fixe. D'ailleurs, sa jeune épouse apprend comment griller les pistaches. «  Je préfère vendre les pistaches, même si c'est un métier difficile. Ainsi, je gagne honnêtement ma vie au lieu de me lancer dans des activités illicites », conclut-il.

 

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