Faits Divers

Naserah Bibi Vavra, femme d’un détenu à Melrose : «Le grand amour malgré les barreaux qui nous séparent»

Naserah Bibi Vavra ne baisse pas les bras. La jeune femme attend avec patience la sortie de prison de son époux Sidick Islam, condamné, depuis 2005, à 30 ans de prison pour importation d’héroïne.

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«Je n’ai jamais aimé quelqu’un comme je l’aime ». C’est le cri du cœur de Naserah Vavra; Son époux, Sidick Islam, incarcéré à la prison de Melrose depuis 2005, purge une peine de 30 ans pour une affaire de drogue. Selon la jeune femme, les droits de son époux ont bafoués.

Malgré la distance et les contraintes carcérales, Naserah Bibi Vavra, connue comme La Reine de Plaine-Verte , affirme qu’il est toujours l’homme de sa vie, malgré les barreaux de Melrose.

À 39 ans, Naserah porte beaucoup d’attention à son apparence physique. Ses bijoux, vêtements et accessoires sont tous les jours choisis avec le plus grande soin. Elle aime être chic et glamour, peu importe les médisances autour d’elle. « Cela ne me dérange pas quand les gens se retournent lors de mon passage. J’y suis habituée. Et cela, depuis mon très jeune âge. Quand j’étais adolescente, on me surnommait Lady Di, car je ressemblais beaucoup à la princesse », dit-elle.

Nous l’avons rencontrée dans le cadre de ses démarches en faveur de son époux : « Il a été placé en salle d’isolement parce qu’un téléphone portable a été retrouvé en sa possession. Je comprends que c’est une offense, mais priver une personne de son droit à observer le jeûne du Ramadan dans le cadre de ce mois sacré relève d’une violation des droits humains. On ne peut refuser l’accès aux lieux de culte de la prison aux détenus ». Elle parle avec conviction, n’a pas sa langue dans sa poche et ne semble pas du genre à lâcher le morceau rapidement. « J’irai jusqu’au bout », promet-elle.

Colère

Mais qu’est-ce qui fait courir autant ce bout de femme pour un détenu ? Pendant ces quelques jours où son mari était en salle d’isolement, Naserah n’a pu lui parler, et cela la met en boule : « Pendant ces 11 années, on se parle presque tous les jours. Ce n’est pas facile de garder le moral quand on est enfermé pendant tout ce temps. C’est moi qui lui donne du courage et il a besoin d’entendre ma voix, sinon il va mal. Durant des jours, je ne l’ai pas entendu, alors qu’il m’appelait de la cabine presque tous les jours. Ce n’est qu’après l’intervention de Me Hervé Lassémillante de la Commission des droits de l’Homme que j’ai pu lui parler. Est-ce normal ? »

Naserah, qui clame haut et fort l’innocence de son mari, avance qu’elle continuera à se battre jusqu’au bout : « C’est mon premier amour. Je l’ai connu à l’âge de 12 ans. À l’époque, il venait souvent à la maison. C’était un proche de la famille. Nous nous sommes mis ensemble, mais par la suite, nous avons été séparés. Mais nous sommes restés en contact. Lorsque je me suis rendue en Italie chez ma sœur,nous nous appelions tous les jours. Nous étions follement amoureux l’un de l’autre. Par la suite, nous avons décidé de nous marier en mars 2005. C’était le plus beau jour de ma vie. Je n’ai jamais aimé une personne comme je l’aime et c’est toujours le grand amour aujourd’hui malgré les barrières qui nous séparent ».

Malheureusement, la vie conjugale du couple n’aura duré que cinq mois avant que Sidick Islam ne soit arrêté : « Pendant ces cinq mois, nous étions inséparables. Il m’offrait beaucoup de cadeaux et nous nous promenions souvent ».

Lourde sentence

Naserah revient sur l’arrestation de son époux. « Il s’est rendu à la police quand il a su qu’il était recherchait. Ce jour-là, je pensais qu’il allait rentrer, il m’avait dit de l’attendre à la maison. Par la suite, ce n’est seulement qu’en Cour que je l’ai vu ». Quel a été son état d’esprit en apprenant la lourde sentence infligée par la Cour ? La jeune femme, toute émue, se revoit en Cour le jour du verdict. « Le jour de la sentence, j’ai failli m’évanouir. Nous étions tous sous le choc. Sidick était abattu. Cependant, il a tenu à me rassurer en me disant de prier et de ne jamais baisser les bras. C’est ce que j’ai fait depuis ».

Aujourd’hui, Naserah continue sa lutte « pour la vérité », dit-elle. Ajoutant qu’entre son mari et elle, c’est une belle histoire d’amour qui n’est pas près de se terminer : « Personne ne pourra jamais nous empêcher de nous aimer. Mon mari est fou de moi. Il est aussi très jaloux », dit-elle dans un grand éclat de rire. « De Melrose, il sait absolument tout ce que je fais ».

Naserah ne rate jamais les rendez-vous à Melrose pour voir de l’homme de sa vie. Elle y va deux fois par mois et s’y rendra pendant les 19 ans qu’il lui faudra attendre avant que son mari ne retourne à la vie civile en homme libre. « Je l’attendrais, les années ne pourront me décourager », assure-t-elle.

 

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