Narendranath Gopee : «Identifier les institutions responsables et appliquer des sanctions fermes»

Le président de la National Trade Union Confederation, Naraindranath Gopee, souligne que le gouvernement doit impérativement appliquer des mesures strictes afin de freiner le gaspillage des fonds publics.

Que pensez-vous du dernier rapport de l’Audit ?
Si le gouvernement ne met pas en place des mesures strictes pour contrôler les gaspillages, nous assisterons encore et encore aux mêmes dérives. Le problème fondamental, c’est l’absence de mécanismes rendant les Supervising officers et chefs de départements réellement redevables. Il faut des actions concrètes contre eux, identifier les institutions responsables de ces abus et, surtout, appliquer des sanctions fermes.

Le Public Accounts Committee (PAC) a-t-il un rôle à jouer ?
Le PAC n’a malheureusement aucun pouvoir de sanction. Il est urgent d’adopter une loi spécifique pour lui donner des moyens d’action. Le PAC Act devrait permettre au comité d’opérer indépendamment du Parlement, comme un tribunal doté de pouvoirs réels pour convoquer, interroger et sanctionner les responsables administratifs. En cas de fraude avérée, il faut des sanctions exemplaires, y compris des peines de prison. Le Premier ministre doit assumer ses responsabilités et agir fermement.

Le gouvernement a-t-il la volonté de sanctionner les fonctionnaires ?
Le public lui a donné carte blanche pour mettre de l’ordre. Mais si le gouvernement ne prend pas ses responsabilités, ce sera perçu comme une forme de complaisance. Aujourd’hui, les fonctionnaires se retranchent souvent derrière les décisions ministérielles. Si c’est le cas, alors ministres et hauts fonctionnaires doivent être sanctionnés ensemble.

Êtes-vous toujours en faveur de la réintroduction du Performance-Based Budgeting ?
C’est une bonne décision du ministère des Finances qui pourrait limiter les abus. Les fonctionnaires devront ainsi rendre des comptes sur l’utilisation des fonds publics. Cette mesure a déjà été appliquée par le passé, et son retour est une initiative bienvenue. Voilà enfin une réforme réfléchie.