Nandita Das : «Si je n’avais pas écrit mes films, je n’aurais pas pu y jouer»

L’actrice et réalisatrice engagée Nandita Das est arrivée au pays samedi matin. Reconnue dans l’industrie cinématographique indienne, elle a joué dans plus de 40 longs métrages en dix langues différentes.

C’est ma première visite à Maurice et j’ai réalisé avec honte à quel point je ne connaissais pas ce pays. « Lorsqu’on voit les photos, on pense le connaître, mais lorsqu’on le visite, on réalise tout ce qu’on a manqué. » Elle confie s’être retrouvée actrice par accident. « Tous mes films me touchent directement. Je n’ai pas fait d’études spécialisées, mais j’y ai mis beaucoup de moi. Si je ne les avais pas écrits, je n’aurais pas pu y jouer, car je devais connaître mes sujets en écrivant », dit-elle.

Elle est surtout connue pour ses nombreuses performances dans des films tels que Fire (1996), Earth (1998), Bawandar (2000), Kannathil Muthamittal (2002), Azhagi (2002), Kamli (2006) ou encore Firaaq (2008), dont la première a eu lieu au Toronto Film Festival. Ce film a été présenté dans 50 festivals et a remporté plus de 20 prix. Elle a fait partie du jury du Festival de Cannes à deux reprises. En 2011, elle est faite Chevalier des arts et des lettres, l’une des plus hautes distinctions civiles décernées par le gouvernement français.

Elle faisait partie des 16 leaders mondiaux émergents, choisis parmi près de 4 000 candidats en 2014. Nandita Das plaide en faveur de la justice sociale et des droits de l’homme. Le film Manto, sorti en septembre, a été projeté en exclusivité à Maurice samedi et la première mondiale a eu lieu au Festival de Cannes. Il a aussi été diffusé sur de nombreux autres festivals, notamment à Sydney, Toronto, Busan et Londres. « J’avais lu Manto au collège, mais c’est en 2012 que j’ai vraiment fait des recherches sur cet écrivain. J’ai été fascinée par sa sincérité et ses convictions. »