Les représentants de la communauté mauricienne en Italie estiment que la femme d’affaires ne dit pas toute la vérité sur son ascension à Maurice et ses moyens de subsistance en Italie.
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La communauté mauricienne installée en Italie digère mal le spectacle auquel s’est livrée Nandanee Soornack à Milan mercredi. Certains sont venus l’écouter dans l’espoir qu’elle déballerait son sac. Ils en ont profité pour prendre des selfies avec elle, mais ils croient dur comme fer qu’elle n’aurait jamais prospéré en affaires sans le soutien indéfectible du leader du Parti Travailliste durant ses deux derniers mandat à l’Hôtel du gouvernement.
Anil Ramessur, un ancien employé d’hôtel reconverti en concierge auprès d’une riche famille milanaise, ne croit pas un mot du récit de self-made woman que Nandanee Soornack a fait. « Je l’ai écoutée attentivement. Nous, Mauriciens, sommes perçus comme des gens travailleurs et honnêtes. Tout le monde sait comment elle s’est enrichie avant les législatives de décembre 2014 », martèle ce père de famille de 43 ans installé en Italie depuis 2003.
Membre de l’Associazone Italo-Mauriziana di Milano, Anil Ramessur voulait surtout entendre Nandanee Soornack dire si elle avait obtenu la nationalité italienne. Ce qui est n’est pas le cas de bon nombre de Mauriciens installés sur place depuis plus de deux décennies et qui se décarcassent comme employés de maison. « Difisil pou gagn papie. Li, pa kone kouma linn fer », dit-il.
Sewchand Dhatwal, dit Manix, 51 ans, également membre de cette association, a posé la question à Nandanee Soornack. Le représentant du Hindu Gazetta, un journal destiné à la communauté indienne, a toutefois essuyé un revers de l’avocat Raj Boodhoo, bien décidé à défendre sa cliente bec et ongles.
Le quinquagénaire est lui-même installé en Italie depuis trois décennies, mais n’a toujours pas eu les papiers qui feraient de lui un citoyen de ce pays. Cet homme originaire de Flacq a suivi la demande d’extradition de la quadragénaire et mène sa propre enquête depuis des semaines sur les investissements de Nandanee Soornack, qui dit faire de l’événementiel à temps partiel pour subsister. « Ici, les Mauriciens triment matin et soir pour joindre les deux bouts. Elle, c’est la dolce vita », déplore-t-il.
Mildred Prodano trouve « pathétiques » les explications de Nandanee Soornack selon lesquelles elle survivrait grâce à l’aide de sa sœur mariée à un ouvrier italien. Mildred Prodano, qui se bat depuis des lustres pour la nomination d’un consul en Italie pour le bien-être des Mauriciens, estime qu’avec ce que la femme d’affaires a dépensé pour son panel d’avocats, elle aurait pu s’offrir une maison. « Rien que pour la signature d’un document, un homme de loi vous réclame 200 euros, soit l’équivalent de Rs 8 000 », lâche-t-elle.
Surprenant
Oeuvrant au sein du Sun Federation Club – un club de foot réunissant des Mauriciens –, elle trouve également surprenant qu’une personne ne prenne pas le premier avion pour être au chevet de son père agonisant. Pour Mildred Prodano, il ne fait aucun doute que Nandanee Soornack a bien calculé son coup pour se présenter comme une victime de l’Alliance Lepep.
La femme d’affaires, elle, se réfugie dans le silence. Elle ne souhaite pas non plus répondre à son ex-mari, Sanjiv Oogarah, qui l’accuse de tenir des propos contraires à la vérité. Notamment sur l’extension de sa maison par la firme Gamma-Civic, dont les dirigeants sont presentés comme des proches de Navin Ramgoolam. « Les li reponn. I just don’t bother. And what others are writing also. I don’t care at all », nous a-t-elle lancé.
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