People

Nalini Ramasamy: une positive attitude qui donne des ailes

Femme courage, l’ancienne hôtesse de l’air vit à 100 à l’heure.
C’est une belle revanche que Nalini Ramasamy a prise sur la vie. Handicapée à la suite d’un accident d’avion en 1992, cette ancienne hôtesse de l’air n’avait, selon les médecins allemands, aucune chance de remarcher. Mais sa force de caractère et son refus d’être assistée toute sa vie lui ont donné la niaque car, aujourd’hui, elle marche… Sa positive attitude est la panacée à tous ses maux. Nalini Ramasamy, 50 ans, est connue pour son combat à la cause des handicapés. Battante et fonceuse, elle refuse la pitié, mais exige le respect des autres. « Être handicapé ne rime pas avec fardeau pour les autres », martèle ce petit bout de femme qui, s’aidant de sa canne, vit à 100 à l’heure. Même si elle se déplace avec difficulté, elle reste indépendante et s’est engagée dans une véritable bataille pour les droits des personnes handicapées. Cheville ouvrière du Women with Disabilities Forum, Nalini Ramasamy est aussi la secrétaire de la Fraternité Mauricienne des malades et handicapés et du Disabled People International (DPI) Mauritius et membre du Training and Employment of Disabled Persons Board. Elle assure aussi la permanence au bureau de l’Air Mauritius Cabin Crew Association, à Vacoas. Originaire de Belle-Étoile, Nalini Ramasamy est issue d’une fratrie de quatre sœurs. Son père, Logi, est retraité de la force policière et Rajo, sa mère, femme au foyer. Ancienne élève des écoles primaires Aryan Vedic et Notre-Dame de Lourdes, elle a complété son parcours secondaire au Collège Dr Maurice Curé à Vacoas. Après avoir fait une petite incursion dans l’enseignement primaire, elle sera embauchée comme hôtesse de l’air en 1988. Mais sa vie bascule en 1992. À 45 minutes d’atterrissage à Francfort, le vol sur lequel elle était affectée subit des turbulences et l’irréparable se produit. Grièvement blessée à la colonne vertébrale, le verdict des médecins est sans appel. « Le chirurgien m’a dit que je ne marcherai plus jamais ».

L’enfant miracle

S’ensuivent alors neuf mois de calvaire, loin de sa famille à l’Uni Klinik de Francfort. « J’ai vécu les pires moments de ma vie. Les collègues de passage m’ont été d’un grand soutien. C’est ma rage de vivre et surmonter cette épreuve qui m’a donné la force de ne pas abandonner. » Aussi,  la pensée de sa jeune sœur, Jenny, handicapée depuis sa naissance qui la pousse à s’accrocher. « Je ne voulais pas être un nouveau fardeau pour ma famille. La vie me devait bien cela ». Lorsqu’elle rentre au pays, neuf mois après, elle est sur pieds. « Les médecins allemands m’avaient surnommée l’enfant miracle », indique-t-elle. Depuis, elle n’a pas cessé de se battre, pour elle-même mais surtout pour les autres. « J’ai réalisé le rêve de mon père en décrochant un diplôme en ressources humaines. J’avais pensé que la compagnie d’aviation nationale aurait pu me trouver une place dans son département HR, mais je n’ai pas eu de soutien. » Qu’à cela ne tienne ! Elle est aujourd’hui une femme indépendante qui conduit une voiture, spécialement adaptée à son handicap. « Ma différence, c’est ma force. Je veux être un exemple pour ceux qui jettent l’éponge trop vite », dit-elle. Elle lance un appel aux handicapés pour qu’ils n’aient pas honte du regard des autres. « Personne n’est à l’abri d’un accident. Il faut assumer et rester visible », conseille-t-elle, réclamant davantage d’engagement de la part de l’État en faveur des handicapés.
Publicité
 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !