Formes, découpes, structures, couleurs, architecture, nature, les gens dans la rue… l’inspiration est partout, dit Nadia Mamet, 29 ans. À travers Coconut Pipol, elle crée des vêtements qui correspondent à ses valeurs et sont respectueuses de l’environnement.
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« Pourquoi ne pas acheter peu, mais bien, des vêtements qui durent dans le temps, acheter du made in Mauritius ? » À travers sa marque Coconut Pipol, lancée en décembre 2021, Nadia Mamet, 29 ans, privilégie la « slow fashion ». Des vêtements à la fois beaux, durables et respectueux de l’environnement. « C’est une façon de consommer consciencieusement. »
L’envie de se lancer dans la « slow fashion » lui est venue après une longue pause suivant le lancement de sa marque de maillots de bain, Furvus (voir plus loin). Nadia Mamet ressent à nouveau le besoin de créer.
Le lin est une matière classique que je souhaite rendre sexy et fun.»
« Créer, mais de manière différente. » Car pour elle, aujourd’hui on ne peut plus se permettre de faire des choses sans penser à la planète.
« L’industrie de la mode étant un des secteurs les plus polluants, je ne voulais pas participer à cela. J’ai donc voulu me lancer dans le concept de la ‘slow fashion’ et créer en respectant au maximum notre planète », avance-t-elle. À travers Coconut Pipol, la créatrice veut ouvrir les yeux de la population sur les conséquences de la « fast fashion » : pollution, énorme gaspillage, fabrication automatisée…
La créatrice de mode croit fermement que les bonnes matières peuvent durer dans le temps. « Les matières premières sont quelque peu plus coûteuses et du coup, les consommateurs achèteront possiblement moins mais acquerront en retour de la bonne qualité », fait comprendre Nadia Mamet.
La jeune femme utilise le lin, une matière 100 % naturelle et teinte également de manière naturelle. « C’est une matière brute et naturelle. Je souhaite changer le regard qu’ont certaines personnes sur le lin. C’est une matière classique que je souhaite rendre sexy et fun. » Idem pour les couleurs qu’elle préfère naturelles plutôt que criardes.
La créatrice insiste sur le fait que la moindre action et décision compte lorsqu’on privilégie la « slow fashion ». C’est ainsi qu’il lui a fallu penser à tout. De la confection à la livraison : matières premières, packaging, production et marketing.
L’industrie de la mode étant un des secteurs les plus polluants, je ne voulais pas participer à cela.»
La confection des vêtements se fait au fur et à mesure des commandes, poursuit Nadia Mamet. « Je ne garde pas une réserve de vêtements afin d’éviter tout gaspillage en cas de non vendu et je privilégie le fait main et non le produit en usine. En même temps, cela permet de donner du travail aux artisans mauriciens et de mettre en valeur leur savoir-faire tout en respectant leur mode de travail. » Pour faire la promotion de sa marque, la jeune femme favorise le « marketing vert », notamment sur les réseaux sociaux et son site web www.coconutpipol.com.
Si jusqu’ici Nadia Mamet a lancé une seule collection pour Coconut Pipol, elle s’attelle déjà à son prochain bébé. Elle a pour projet de proposer une gamme de vêtements pour hommes qui sortirait des sentiers battus.
Une voie toute tracée
La mode est devenue, avec le temps, un réel outil d’expression pour Nadia Mamet, qui combine vision futuriste et sens du style. Cette anticonformiste raconte que sa voie était toute tracée. Dès son plus jeune âge, il était évident qu’elle se lancerait dans l’industrie de la mode.
« Petite, c’est moi qui choisissais mes vêtements et personne d’autre. C’est le seul métier que j’ai toujours voulu faire. »
Ne trouvant pas de prêt-à-porter à son goût à Maurice à l’époque, elle se met à dessiner des croquis et coud ses propres tenues. « Je détestais m’habiller comme les autres. » Créer est alors un moyen de se démarquer.
Après le BAC, elle part étudier à Toulouse, dans une école de créateurs de mode. Sur place, elle a l’opportunité de faire de nombreux stages dans la haute couture, la confection de robes de mariée ou encore dans le prêt-à-porter. « Après mes études je suis retournée à Maurice et j’ai lancé la marque de bikini Furvus. » Quelques années après, c’est Coconut Pipol qui voit le jour.
La jeune femme s’inspire beaucoup de grands créateurs comme Ann Demeulemeester, dont elle apprécie le côté linéaire et androgyne, ou encore Alexander Wang. « Les différents types de tissu et les effets qu’ils pouvaient produire me fascinaient ainsi que le choix des couleurs et la minutie que nous devons apporter dans la fabrication d’un vêtement. »
Au-delà, ses observations du quotidien, de ce qui l’entoure nourrissent son inspiration. « L’inspiration est partout. Mais il faut être prêt à recevoir tout ce qu’on voit, faire un gros mix de tout ça et à partir de là, mettre en valeur certains éléments, les détourner de ce qu’ils représentaient à la base. »
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