Nabil Moolna : «Développer l’économie en respectant l’écologie»

Pourquoi vous êtes-vous jeté dans l’arène politique ? 
Je me suis toujours senti concerné par la chose publique, d’où mes études en Sciences politiques et ma première carrière de journaliste. Aujourd’hui en tant que jeune avocat, j’estime que je ne peux rester les bras croisés devant les grands enjeux auxquels fait face ma génération : accroissement des inégalités, réchauffement climatique et menaces contre la démocratie. Ces questions planétaires se traduisent à Maurice en 2019 par une pluralité de défis. Il faut que le développement économique profite à tous et qu’il se fasse dans le respect des impératifs écologiques. Je suis candidat aux élections parce que je souhaite mener ces combats.

Pourquoi avoir choisi de rejoindre le MMM ? 
Parce que j’adhère aux valeurs du parti. Je crois en son positionnement idéologique, celui de la social-démocratie, où l’État reconnaît et valorise la liberté économique mais œuvre en faveur de la justice sociale. À mes yeux, c’est cela être de gauche aujourd’hui. Je me reconnais dans son engagement pour l’unité nationale, qui passe par le respect et la reconnaissance des identités, vues comme étant multiples et ouvertes. Le MMM est un parti intègre et compétent, des qualités qui résultent de la voie tracée par son leader depuis 50 ans.

Quels sont vos projets pour la circonscription ? 
Les réformes annoncées par le parti au niveau national auront un impact fort sur la circonscription. Je pense à la réinvention de nos moyens de lutte contre la drogue, qui fait des ravages à Port-Louis. Il y a ensuite des actions locales concrètes – réalisables avec un minimum de volonté politique – à mener. Il faudra qu’enfin le gouvernement construise des logements sociaux pour les Portlouisiens. L’infrastructure urbaine est une priorité. C’est inacceptable que la rue La Paix ne soit toujours pas asphaltée, ce qui cause des problèmes de santé aux habitants. La capitale doit redevenir un lieu où on marche en sécurité la nuit tombée. Il faudra plus de patrouilles policières. Il faudra réaménager le Champ de Mars pour qu’il redevienne le lieu de socialisation populaire qu’il était.

Quelle est votre vision d’une île Maurice moderne ? 
Je rêve d’un pays où chacun a la place qu’il mérite. Qu’un jeune ne sente plus qu’il ne peut réussir parce qu’il n’a pas de backing ou parce que son identité ne passe pas. Je veux d’une île où les institutions remplissent leurs rôles en toute indépendance, avec à leurs têtes des hommes et des femmes qui n’ont pas peur de dire non aux politiciens et aux lobbys. Où la presse est libre et respectée. Où on peut faire confiance à la police et à la justice. Je veux d’une île où le développement économique profite à tous. Où notre richesse naturelle est préservée et valorisée. Où l’innovation et la créativité sont des moteurs de l’activité économique. Bref, une île Maurice moderne est pour moi un pays où la méritocratie et la justice permettent de libérer les énergies et le potentiel de nos concitoyens.

Comment se déroule votre toute première campagne ?
Elle se déroule très bien, et ce pour deux raisons. Primo, j’ai de la chance d’être entouré de deux colistiers, Reza Uteem et Reza Gunny, qui me font profiter de leur expérience. Deuxio, notre accueil par la population est très positif, parce que les citoyens voient le contraste entre nos adversaires et nous. D’un côté, ceux qui se battent à coup d’insultes et d’attaques personnelles. De l’autre, le MMM qui dit ce qu’il souhaite faire pour le pays. Entre la surenchère électoraliste et l’alternative intègre et compétente. Entre le money politics et la sincérité. Ma première campagne se passe donc très bien parce que de plus en plus de citoyens sentent que le MMM représente l’espoir.