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MV Benita : mutinerie et naufrage à Mahébourg

En route vers Durban en Afrique du Sud, après avoir quitté l’Inde, le cargo libérien MV Benita a échoué sur les récifs à Le-Bouchon, non loin de Mahébourg, dans le sud-est de l’île Maurice. C’est une bagarre entre des membres d’équipage qui est à l’origine du naufrage. On déplore un blessé. Le chef ingénieur du navire, soupçonné d’avoir semé le trouble à bord, a été arrêté par la police mauricienne.

Récit de la journée :

Des éléments de la National Coast Guard (NCG) ont pris le contrôle du MV Benita vendredi après-midi 17 juin. Ils ont procédé à l’arrestation du chef ingénieur du navire. Il serait à l’origine de la bagarre qui a éclaté dans la nuit de jeudi 16 juin. Le MV Benita a quitté l’Inde et se rendait à Durban lorsque la bagarre a éclaté. On déplore un blessé : le chef ingénieur Alvin Maderse, un Philippin de 28 ans. Blessé à la tête et à la main, il a été hélitreuillé par la police tôt vendredi 17 juin avant d’être conduit à l’hôpital de Rose-Belle où il a été admis. Les circonstances exactes entourant cette bagarre ne sont pas connues pour l’heure. Le MV Benita, qui avait 23 membres d’équipage – des Philippins et des Taïwanais –, a échoué sur les récifs à Le-Bouchon, non loin de Mahébourg, dans le sud-est de l’île Maurice vendredi matin 17 juin. Il n’y avait pas de marchandises à bord, selon nos recoupements. À 16 h 30, l’opération de remorquage du navire se poursuivait. La police a commencé à retirer les membres d’équipage du navire. Ils sont sains et saufs. C’est peu après 14 heures que les commandos de la brigade Marcoss de la NCG ont investi le MV Benita. Le chef ingénieur du navire, qui s’était enfermé dans la salle des machines, a été arrêté. Il sera interrogé sur la bagarre qui a éclaté à bord. Peu après minuit, un premier appel radio a été effectué par le capitaine du navire pour signaler un problème à bord. Et c’est une heure après qu’une demande pour une évacuation médicale a été faite. Une violente bagarre entre les 23 membres d’équipage, constitué de Philippins et de Taïwanais, a éclaté. Le navire se situait alors à 12 nautiques de Mahébourg. L’opération d’évacuation du MV Benita a démarré depuis 5 h 30 vendredi 17 juin. L’hélicoptère de la police et les membres de la NCG ont approché le navire et ont constaté qu’il y avait un membre d’équipage blessé à bord. Entre-temps, le navire a continué à dériver et c’est vers 7 h 30 qu’il s’est échoué sur les récifs à Le-Bouchon. L’hélicoptère de la police s’est rendu sur le navire, et le blessé a été évacué. Peu après, une équipe de CGS Rescuer, avec à son bord des éléments de la NCG, a accosté le MV Benita.

Un remorqueur réunionnais attendu

Un remorqueur réunionnais est attendu dans les heures qui suivent pour aider à remorquer le MV Benita. La NCG, selon nos recoupements, n’avait pas pu repérer le MV Benita qui se rendait en Afrique du Sud. Les autorités locales avancent que deux ancres du navire ont été endommagées. Les éléments de la NCG ont pu avoir le contrôle lorsqu’ils sont montés à bord du navire. Mais les autorités locales font face à un problème majeur : comment sortir le navire du lieu où il s’est engouffré ? Le temps et les fortes houles jouent les trouble-fête. La NCG et des officiers de la Mauritius Ports Authority (MPA) ont essayé de connecter le navire à une remorque et démarrer l’opération d’évacuation de l’équipage. Selon les autorités, « cette opération pourrait durer plusieurs jours ».

42 717 tonnes

Construit en 1998, le MV Benita peut transporter jusqu’à 42 717 tonnes de marchandises.

Opération de renflouage

C’est la compagnie 5 Ocean Salvage que le propriétaire du MV Benita a désignée pour s’occuper de l’opération de renflouage. Cette équipe est attendue à l’île Maurice samedi matin 18 juin. Entre-temps, explique Alain Donat, Director of Shipping, une « salvage team » mauricienne a été héliportée sur le navire pour faire un premier constat. Cet exercice a permis de constater que le MV Benita contient 145 tonnes de « fuel oil » et 30 tonnes de « gas oil ». Si Alain Donat confirme qu’il n’y aucune trace de déversement dans le lagon, il assure que toutes les dispositions ont été prises pour éviter une pollution marine.

Sylvanie Velvendron et Nasif Joomratty

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