Depuis ces derniers jours, les radios privées et la MBC diffusent la première d’une série de quatre reprises de Vishal Joosery, un Anglais de parents mauriciens originaires de Beau-Bassin. Les trois autres reprises de chansons hindoustanies seront diffusées dans les prochains jours. Vishal Joosery a requis les services du chanteur indien, Shriram Iyer, pour ces reprises. Une collaboration de choix, qui promet de culminer en un concert à Maurice.
De Beau-Bassin, où les Joosery sont des notables, à Edmonton, dans le Nord de Londres où il vit, Vishal Joosery a roulé sa bosse. D’une boîte de nuit mauricienne jusqu’au ‘Private Concierge’ du Cheikh Maktoum dans sa résidence londonienne, en passant par le poste de ‘Night Manager’ dans un hôtel britannique. Depuis trois ans, il a trouvé sa voie dans l’organisation des spectacles. Il se produit tous les vendredis dans un resto-banquet, le ‘Chennai Spices Banqueting’, où il se donne à cœur joie devant plus de 150 convives.
« J’ai un répertoire d’environ 25 chansons, des reprises de Kishore Kumar, Kumar Sanu et Harjeet Singh, entre autres. C’est très riche en chansons qui offrent une palette d’émotions », explique Vishal, qui ajoute qu’il dispose d’un choix illimité grâce à la versatilité de Kishore Kumar, qui pouvait chanter dans tous les registres. Pour la musique, il s’est entouré de musiciens anglais d’origine indienne. C’est en Angleterre même qu’il a croisé le chemin de Shriram Iyer lors d’un concert. « On a vite sympathisé, car on avait en commun le même goût pour la musique fusion. Je l’ai hébergé chez moi durant quelques jours et il m’a invité à venir chez lui à Mumbai, où il fait partie du jury de ‘Sa Re Ga Ma’ », raconte-t-il.
Huit jours à Mumbai
C’est de Maurice, vers début janvier 2017, qu’il est parti rejoindre Shriram Iyer. « Je ne voulais pas rater la chance de travailler avec lui, je savais qu’il a chanté avec Mahalakshmi Iyer, Kunal Ganjawala, Shreya Goshal, Hariharan et Shaan, entre autres, et sa réputation n’est plus à faire. »
À Mumbai durant huit jours et avec les musiciens de Shriram Iyer et les siens, il est entré en studio et il a bénéficié de l’expertise du chanteur indien. « Je n’ai payé que pour la location du studio d’enregistrement et pour le tournage vidéo. L’arrangement musical, les musiciens et l’expertise musicale ont tous été pris en charge par Shriram Iyer. »
De retour à Maurice, il s’est attelé à un projet qui lui tenait à cœur : la formation d’un groupe local. « Je souhaite monter un groupe avec lequel on aura des convergences, notamment la musique fusion. Ce ne sera pas trop difficile parce qu’à Maurice, on trouve toutes les influences musicales capables d’arriver à des sons nés de celles-ci. Je ne veux pas que ces différentes couleurs se côtoient, mais qu’elles s’imprègnent de leurs essences. J’ai déjà pris des contacts. À mon retour à Maurice en avril, je vais m’investir plus profondément dans ce projet, mon but étant de former un groupe d’un haut niveau et capable de se produire dans la région. » Même s’il souhaite marquer sa présence sur la scène mauricienne, il reste fidèle à ses engagements à Londres et souhaite ouvrir la voie à des formations mauriciennes dans la capitale britannique. « Mais je me rends compte que ce projet a peu de chances d’aboutir. »
Forte concurrence
« En Angleterre, avoue-t-il, il existe une forte concurrence dans la chanson hindoustanie en raison de la grosse communauté indienne, pakistanaise et bangladeshie. La clientèle est bien là, mais elle préfère les grands artistes indiens. À ce titre, nous ne sommes pas en mesure de rivaliser avec ces derniers. Les seuls spectacles qui marchent sont ceux où il y a du séga et du bhojpuri et qui sont destinés à une audience mauricienne. C’est ce qui explique que certains ségatiers mauriciens viennent souvent en Angleterre et connaissent un certain succès. »
Vishal reconnaît que le style de Sanam Puri a quelque peu ouvert la voie à un genre musical qui plaît à la nouvelle génération. « Certes, les jeunes aiment les mélodies, mais pas celles des années 70-80, ils les préfèrent saupoudrées de rock et de rnb ou d’autres genres musicaux. Je pense qu’ils ne veulent pas s’enfermer dans un registre particulier. C’est dans l’air du temps et ça marche. Moi, j’essaie de ne pas dénaturer ces belles chansons qui ont traversé les générations, mais mon registre reste définitivement la musique fusion », fait valoir Vishal.
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